Interview

Johan Pilot : « Maurice peut accueillir des projets immobiliers d’envergure dans le temps »

Johan Pilot Johan Pilot, Directeur-Général d’ENL Property Limited

Tenant compte des mesures budgétaires annoncées le 29 juillet dernier et la tendance dans le secteur immobilier, Johan Pilot, fait un bilan de ce secteur essentiel pour l’économie mauricienne.

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Quel bilan faites-vous du secteur immobilier local, sur le plan résidentiel pour les Mauriciens, les villas de luxe et l’espace-bureau ? Est-ce qu’il y a une amélioration par rapport à l’année dernière en termes de ventes ?
Ces dernières années, le pays a vu le nombre de développements destinés aux étrangers se multiplier avec, notamment, beaucoup plus de compétition au niveau des plus petits projets de type RES qui pratiquent des prix très agressifs. De par leurs positionnements plus luxueux et leurs offres plus complètes, nos développements de Villas Valriche et de La Balise Marina tirent leur épingle du jeu en affichant des résultats au niveau des ventes, qui sont plutôt stables.

L’attrait du nord de Maurice reste certain pour les investisseurs et il y a davantage de demande pour des projets plus abordables. C’est dans ce sens que nous avons lancé, en juin, le projet de St.-Antoine Private Residence qui a pour avantage d’être un produit compétitif en termes de prix et de qualité, mais qui offre également un cadre de vie idyllique à quelques minutes seulement de Grand-Baie.

La vente de résidences destinées au marché local a récemment beaucoup ralenti, impactée directement par le ralentissement économique de ces dernières années et une offre conséquente de résidences de seconde main. Si cela est vrai pour les résidences construites, la vente de terrain connaît, quant à elle, un franc succès, comme nous avons pu le constater au vu du récent succès des projets de  Courchamps et de Telfair Views.

Sur le marché de la location et la vente d’espaces de bureaux, la situation au niveau national est également plutôt stable, avec très peu de projets majeurs initiés récemment. Nos développements de Vivéa Business Park et de Bagatelle Offices Park qui se différencient de par leur accès central, l’espace qu’ils offrent, les infrastructures et la qualité de l’environnement qu’ils proposent, ont cette année encore bénéficié d’un engouement certain. Ils ne disposent plus que de très peu d’espaces disponibles. La construction de nouveaux bâtiments seront d’ailleurs lancés sous peu, afin de pouvoir répondre à la demande.

Est-ce que le pays fait face à une surabondance dans certains segments ? Lesquels ? Comment y remédier ?
On ne peut pas vraiment parler de surabondance. La plupart des programmes immobiliers ne construisent leurs biens qu’une fois un certain seuil de prévente ou de prélocation atteint. À ce jour, dans le pays, il existe peu de biens construits qui soient vides. Cependant, on note beaucoup de compétition au niveau des résidences qu’elles soient destinées au marché local comme international. Cette abondance ralentit certes les ventes, sans pour autant empêcher les meilleurs projets de se concrétiser et d’atteindre leurs objectifs.
Concernant les centres commerciaux, il y a encore des opportunités à saisir et nous comptons capitaliser sur nos excellentes compétences dans ce domaine pour réaliser de nouveaux projets.

Est-ce que le pays pourrait accueillir de nouveaux projets résidentiels et commerciaux de grande envergure ?
Je crois beaucoup en l’avenir économique de Maurice. Je suis confiant que le pays peut accueillir des projets d’envergure dans le temps. Il est toutefois primordial que nous nous concentrions dans un premier temps à poser des bases solides, au vu des grands chantiers actuellement entrepris à Maurice.

Il est trop souvent dit que le secteur de la construction et de l’immobilier est trop endetté. Est-ce vraiment le cas ?
Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. Les banques ont des règlements très stricts qui empêchent les entreprises et les particuliers de s’endetter au-delà de leurs moyens financiers et assurent que les niveaux d’endettements soient tenables par ceux qui les contractent. Cette politique a notamment évité à Maurice de se retrouver dans des situations de bulles immobilières, que d’autres pays ont connues.

 

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