Jocelyn Grégoire : «Il faut changer la manière de faire la politique»

Le père Jocelyn Grégoire est d’avis que les politiciens doivent revoir la manière de faire de la politique. « Beaucoup de Mauriciens sont découragés par la chose politique, surtout les jeunes. Les jeux d’alliance, les tractations de couloir, c’est toujours des alliances et des alliances. Il faut un paradigm shift », affirme le Singing Priest. 

Jocelyn Grégoire était l’invité de l’émission Au cœur de l’info, le lundi 2 septembre 2019, animée par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert.

Le père Grégoire explique que de nouvelles forces doivent émerger, des forces qui feront de la politique autrement. « Les politiciens d’aujourd’hui ne sont pas éternels. Il ne faut pas répéter les erreurs du passé avec la continuation du même système politique. Il faut une bonne réforme électorale qui englobe toutes les composantes de notre population. Une bonne loi sur le financement politique et un bon redécoupage électoral afin d’apporter un vrai changement », affirme Jocelyn Grégoire.

Toutefois, le prêtre met les points sur les i « Nous devons tous être intéressés avec la chose politique, mais je n’ai aucun intérêt à faire de la politique active de manière partisane. Si c’était le cas, j’aurais depuis longtemps franchi le cap », plaide Jocelyn Grégoire. Il explique d’ailleurs que son rôle a toujours été de veiller à ce que « les frères et les sœurs qui se retrouvent en difficulté trouvent une place au soleil et à l’ombre des filaos. C’est pour cette raison que j’ai rencontré plusieurs membres proches du gouvernement, ce n’était pas des rencontres de courtoisie. Ce sont les décideurs politiques ( Ndlr : l’actuel gouvernement) qui trouvent des solutions. Pas les membres de l’opposition qui me diront d’attendre qu’ils soient au pouvoir. Letemps sa coumadir cabri manz salade », soutient le prêtre.

Jocelyn Grégoire a également expliqué ses relations avec les politiciens. « J’ai des relations cordiales avec tous les politiciens, car nous serons appelés à travailler avec eux quand ils seront au gouvernement. Aujourd’hui, cela peut être les oranges, demain ce sera les rouges, après-demain les mauves. »Le prêtre a précisé qu’il n’a jamais donné de mot d’ordre à l’approche d’une campagne électorale. 

On se rappelle toutefois du fameux « Vote ek ou leker » ou « Coq chanter soleil lever ». « Des propos interprétés comme des mots d’ordre. J’ai fait mon mea-culpa. Le passé, c’est le passé, regardons vers l’avenir. Si j’avais vraiment besoin de donner un mot d’ordre aujourd’hui, ce serait d’aller voter. Beaucoup de personnes ont perdu la vie pour ce droit. Allez faire entendre votre voix dans les urnes. »

Jocelyn Grégoire a également commenté la présence du ministre Etienne Sinatambou lors du rassemblement d’anniversaire du Front Créole Mauricien, le 1er septembre à Réduit. « Il a été invité comme toutes les 1000 personnes présentes lors de ce rassemblement d’anniversaire. Il n’y avait pas de VIP et pas d’invitation personnelle. Nous avions distribué des pamphlets et tous les autres politiciens étaient libres d’y assister, la porte était grande ouverte. »