Actionnaire majoritaire de la People's Turf PLC (PTP), Jean Michel Lee Shim a confirmé le retrait de l'actuel 'Horse Racing Organizer' à l'issue de la présente campagne. Il a tenu toutefois à assurer que la PTP honorera ses engagements de terminer la saison même si financièrement, elle sera asphyxiée.
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Après trois éditoriaux dans le magazine officiel de la People's Turf PLC parlant de son retrait de l'organisation des courses en 2025, une confirmation est finalement venue par l'entremise de son actionnaire majoritaire, Jean Michel Lee Shim. C'était dans l'émission 'Au cœur de l'Info' sur les ondes de Radio Plus, vendredi. Ainsi, après deux années, la PTP est en passe de quitter le Champ de Mars et de laisser le champ libre à un retour du Mauritius Turf Club (MTC). « Nous allons terminer la saison, à genoux financièrement s’il le faut », dira-t-il.
Celui qui est considéré comme un businessman patenté a évoqué les plans initiaux de la PTP qui n'étaient pas d'organiser les courses de chevaux à Maurice. Il a confirmé que la PTP compte se retirer du paysage hippique local, ne voulant pas que l'organisation des courses devienne un « enjeu politique ».
Pour Jean Michel Lee Shim, « les courses et la politique ne font pas bon ménage ». Il concède l'ingérence de la chose dans l'industrie hippique depuis 2005. Et c'est justement en raison de la politique que la PTP ne souhaite pas organiser les courses l'année prochaine, mais précise que l'organisatrice fera tout pour aller au bout de ses engagements pour la présente campagne hippique.
Concernant les chiffres, il indique que pour sa première année, la PTP a fait des profits de Rs 4 millions, mais l'année dernière, elle a enregistré des pertes de Rs 3 millions.
Échec de la PTP dans l'organisation des courses ?
La People's Turf PLC a-t-elle réussi dans sa tâche d'organiser les courses, à offrir un produit adéquat aux amoureux de la chose hippique et de sauvegarder les emplois ? L’intervenant répond par l'affirmatif. Selon lui, le « trend » des courses à travers le monde est en chute et a fait la comparaison avec l'Afrique du Sud où des « takeovers » ont été notés tout dernièrement.
Jean Michel Lee Shim estime que la PTP a sauvé les courses et que bon nombre de personnes auraient perdu leur emploi, le cas échéant. Dans cette optique, il a défendu la démarche de se tourner vers les travailleurs étrangers et de licencier les Mauriciens. « Il y a toujours des Mauriciens qui travaillent avec nous. Que ce soit en période cyclonique ou en décembre pour les festivités, les chevaux doivent manger », souligne-t-il.
Jean Michel Lee Shim est aussi d'avis que la PTP a fait mieux que le MTC. « Au niveau de la « value for money », nous avons pu offrir mieux que le MTC ».
Stakesmoney dérisoire
Bon nombre d'écuries et de propriétaires ont évoqué le stakesmoney dérisoire offert par le 'Horse Racing Organizer' durant la saison 2023 et la saison en cours. À cet effet, Jean Michel Lee Shim précise : « Les comptes de la PTP sont sur table. Si nous faisons des profits et que nous ne donnons pas de « prize money », là il y a un souci. Mais si nous devons contracter des emprunts pour le stakesmoney, nous finirons comme le MTC. (…) Il faut dire qu'organiser les courses ne coûte pas un sou », fait-il ressortir.
Crise de confiance
L'intégrité des courses a été compromise avec les nombreux cas de dopage et le déroulement de plusieurs courses « douteuses » et des sanctions sévères. Jean Michel Lee Shim dira : « C’est la Gambling Regulatory Authority (GRA) et la Horse Racing Division (HRD) qui contrôlent tout dans l’industrie hippique. C’est pour cela que j’aurais souhaité que leurs représentants soient présents et participent au débat » (Ndlr : un membre du Board de la GRA a été invité mais il a décliné l’invitation).
Pour Jean-Michel Lee Shim, les dégâts causés par certaines courses laissent un goût amer, notamment pour Sms Pariaz. Il pense qu'il y a effectivement « des magouilles ».
Pas de courses à Petit-Gamin
Même si la PTP délaissera le Champ de Mars, elle n’ira pas à Petit-Gamin même si le site détient un permis de « fonctional racecourse ». Durant son intervention, Jean Michel Lee Shim indique qu'il n'y aura pas de courses à Petit-Gamin. Il demeurera un « training centre » et agira également comme un « quarantine center » pour les chevaux en transit. Ce qui était d'ailleurs dans les plans initiaux de son entreprise, la Global Equestrian Ltd. Dans cette optique, sa compagnie souhaite attirer le marché du Golfe, en proposant des séjours pour les chevaux de compétition, leur permettant de s'acclimater au climat chaud de l'île, voire de devenir un lieu de retraite pour les anciens champions.
En guise de conclusion, Jean Michel Lee Shim souligne que « la PTP n'a jamais demandé l'exclusivité de la piste, car, elle a toujours laissé la porte ouverte au Mauritius Turf Club ».
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