Le no 2 du gouvernement parle des retombées de sa mission en Inde et s’en prend au PMSD. Concernant le dossier énergie, il admet que le pays aura besoin du fossile pour longtemps encore.
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Est-ce normal pour un pays de constamment solliciter l’aide de l’Inde à la veille de la présentation d’un Budget national ?
Je constate avec effroi ce sentiment « anti-Inde » qui essaie de se développer, surtout du côté du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), mais pas tellement du côté du Mouvement militant mauricien (MMM). Vu l’accueil que nous avons reçu du gouvernement indien, il est de plus en plus clair que nous avons des relations privilégiées avec la Grande péninsule. Cette relation spéciale se traduit non seulement par les marques de respect mutuel mais aussi par le désir de l’Inde de nous aider dans notre stratégie de développement économique. La ligne de crédit que nous a accordée l’Inde devra être bien entendu être remboursée, mais nous avons eu droit à un taux d’intérêt faible de 1,8 % sur 20 ans.
Le gouvernement indien s’est engagé à investir massivement dans des projets d’infrastructures sur Agalega. Ces services rendus n’auront-ils pas de coïncidence sur la souveraineté mauricienne sur Agalega ?
Je viens de dire qu’il y a une campagne anti-Inde qui se cristallise, surtout du côté du PMSD. Je ressens des relents de la campagne de l’époque de l’Indépendance et c’est regrettable ! Le PMSD ne se rend même pas compte de l’ampleur de ses déclarations. Depuis 2000, le gouvernement Mouvement socialiste militant (MSM)-MMM avait voulu développer Agalega pour plusieurs raisons. C’est une île mauricienne. Les Agaléens ont droit à une vie correcte, vu qu’autour d’Agalega, il y a une ressource marine qui doit être exploitée à sa juste valeur.
Votre visite en Inde s’est étalée sur plusieurs jours. Quelles ont été les retombées de cette mission pour Maurice ?
J’ai d’abord rencontré le ministre Piyoush Goyal qui est en charge de l’énergie et du charbon. C’était une rencontre empreinte de cordialité, une rencontre de travail, qui nous a permis d’élaborer plusieurs protocoles d’accord en passe d’être signés. Le ministre indien viendra aussi nous visiter pour voir comment accentuer notre programme de formation et surtout de règlementation dans le domaine de l’énergie.
Maurice devra-t-il renoncer à l’énergie fossile ?
Maurice continuera à dépendre du charbon et de l’huile lourde pour encore un peu de temps. C’est difficile d’envisager que Maurice arrive à 100 % d’énergie solaire. Nous ne sommes pas comme La Réunion, qui a une base industrielle forte. Nous aurons besoin du fossile pour encore longtemps.
Venons-en au secteur de l’eau. Vous insistez sur le fait que Maurice aura droit à une distribution 24/7. Sachant que vous êtes déjà à mi-mandat, n’est-ce pas là un rêve que vous vendez à la population ?
Même si cela n’est pas trop visible, je peux vous assurer que nous progressons allègrement vers le 24/7. Je suis satisfait de nos démarches qui ont atteint une vitesse de croisière. 70 % de nos abonnés à Port-Louis ont une distribution d’eau 24/7. Nous attendons une pareille démarche à Rose-Hill et à Coromandel. Cela deviendra bientôt une réalité avec la mise en chantier du Bagatelle Dam, où des tests sont effectués en ce moment.
Votre autorité a toutefois été mise à l’épreuve. Nous avons eu droit à des divergences entre les ministres Gayan et Husnoo. Le député Fowdar a également souvent critiqué le gouvernement…
Je ne suis pas un leader autoritaire. Je suis un leader tout court. Je suis satisfait des relations entre les membres. Je n’ai aucun doute sur la loyauté d’Anwar Husnoo vis-à-vis du ML. Le député Fowdar exprime son opinion d’une façon qui est interprétée comme une dissidence. Mais ce n’est pas un dissident. Il est dans la droite ligne du parti.
Le gouvernement a-t-il digéré les départs du PMSD et de Roshi Bhadain ?
J’ai vécu le départ du PMSD avec regret, mais je note l’écart de conduite et le langage outrancier qui me rappelle une résurgence des années 60. En ce qu’il s’agit de Bhadain, c’est sans regret. Il a promis de démissionner si le métro léger se concrétisait. J’ai une bonne nouvelle pour lui, ce projet se concrétisera. Qu’on commence les préparatifs pour une élection partielle à Quatre-Bornes.
Le gouvernement alignera-t-il un candidat dans une éventuelle partielle au no 18 ?
En ce qui me concerne, il n’est pas question de ne pas présenter un candidat. Nous discuterons le moment venu si ce sera un candidat du MSM ou du ML. N’oublions pas qu’il y avait dans cette circonscription deux candidats du MSM. Les équilibres devront être rétablis.
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