Ivan Collendavelloo : «Alvaro Sobrinho n’a jamais été condamné»

Le Premier ministre adjoint et ministre de l’Énergie et des services publics a évoqué de long en large l’affaire Alvaro Sobrinho sur Radio Plus. Ivan Collendavelloo était l’invité de l’émission Le Grand Journal animée par Nawaz Noorbux, le jeudi 16 mars.

« J’ai rencontré Alvaro Sobrinho à sa demande lorsqu’il était à Maurice récemment. » C’est ce qu’a expliqué le No 2 du gouvernement et leader du Muvman Liberater (ML). Ivan Collendavelloo a indiqué que cette rencontre était liée aux investissements d’Alvaro Sobrinho. « Il a voulu me rencontrer parce que c’est un investisseur. Il s’intéressait au secteur de l’énergie à Maurice. Après tout ce que la presse a écrit, je me suis dit qu’il était bien de le rencontrer, surtout qu’il a manifesté son intérêt pour mon secteur. Il a voulu mettre les points sur les ‘i’. Il voulait donner sa version des faits. »

Concernant le secteur de l’énergie en Afrique, le leader du ML dit avoir prévenu Alvaro Sobrinho sur les cas de ‘Money Laundering’. « Le but de sa visite, c’était de me rassurer qu’il n’y aurait aucun cas de Money Laundering dans tous les investissements qu’il ferait à Maurice ou dans le secteur de l’énergie.»

Le Premier ministre adjoint dit avoir exprimé des doutes sur ces propos après la publication de certains articles dans la presse mauricienne. « Les journaux locaux ont, en se basant sur la presse internationale, affirmé qu’il avait volé de l’argent. Par la suite, ils ont changé de ligne éditoriale. Ils ont alors écrit en se basant sur les données, idem sur Planet Earth Institute. »

Ivan Collendavelloo dit avoir mené son enquête, car « j’ai cessé de croire dans les journaux mauriciens. On a écrit qu’Alvaro Sobrinho m’a offert une Jaguar que j’ai donnée à mon fils. C’est absurde. » À ce jour, dit-il, il n’y a eu aucun jugement condamnant l’homme d’affaires. « Nous ne pouvons juger une personne sans une condamnation.» Le PM adjoint insiste : il n’y a aucune preuve de condamnation de l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho par une cour de Justice. « Nous ne pouvons nous baser sur les seuls articles de presse.»

Et d’ajouter qu’il ne s’est pas ingéré dans les enquêtes des institutions mauriciennes. « La Cour de Lisbonne l’a blanchi de toute allégation. Je ne suis pas l’avocat de Sobrinho. Je défends uniquement l’intérêt de mon gouvernement et la Présidente de la République. »

Ivan Collendavelloo affirme avoir rencontré le businessman angolais pour la première fois à la State House, Réduit, pour un déjeuner offert à Planet Earth Institute. « Nous étions assis à la même table et nous avons conversé.» Il souligne que le député Reza Uteem a ‘induit tout le monde en erreur’ et lance un appel : « Laissez les institutions mener leur enquête. »

Aucun problème avec Fowdar

Toujours dans le cadre de l’affaire Sobrinho, le leader du ML a réagi aux propos de son député Sangeet Fowdar. Ce dernier avait publié sur sa page Facebook, le 13 mars, un post affirmant que la perception du public est que le businessman angolais serait « surprotégé ». Ivan Collendavelloo dit comprendre ce post. « Lorsque j’ai lu les journaux, j’ai eu la même opinion. Fowdar a eu cette perception à la lecture des articles de presse. »

Le leader du ML affirme que Sangeet Fowdar sera candidat aux prochaines élections, mais probablement dans une autre circonscription. « Au prochain scrutin, il y aura une autre configuration, ce sera seulement une alliance MSM et ML. Blier MMM. »  Le N°2 du gouvernement devait ajouter que la Présidente de la République, Ameenah Gurib Fakim est « affligée » après les récentes « attaques » qu’elle a subies dans la presse.

Autre volet abordé : les nominations dans le gouvernement et les corps paraétatiques. Ivan Collendavelloo a déploré les attaques contre Sheila Hanoomanjee qui a décroché le contrat à la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP). « L’affaire Soornack était différente. L’ancien régime a détourné les procédures.»

Sur le tarif de l’électricité, le ministre de l’Énergie donne la garantie qu’il n’y aura pas de hausse dans l’immédiat. « Je ne sais pas pour l’avenir. » Il assure également qu’il n’y aura aucun problème d’électricité avec l’arrivée du Metro Express : il n’y a aucun risque de blackout.

Contre la peine capitale

Et sur les financements politiques par des personnes liées au trafic de drogue ? « Lors de la campagne électorale de 2014, j’ai refusé un chèque de Rs 200 000 après avoir eu des soupçons. Le blanchiment d’argent est plus grave que le trafic de drogue, car s’il n’y avait pas d’argent, il n’y aurait pas de trafic. »

Ivan Collendavelloo a conclu que le gouvernement actuel n’est pas impopulaire, mais que « les opinions sont balancées. »