Investissements des pays du Golfe: Soodhun lance la contre-offensive

Le numéro trois du gouvernement, Showkutally Soodhun, a voulu démontrer qu'il avait le soutien de la communauté musulmane. D'où l'organisation d'une réunion à Pailles, dimanche. Le ministre a défendu ses missions au Moyen-Orient. Le vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres a défendu, dimanche, ses missions auprès des pays du Golfe et en l'Arabie saoudite, en particulier. C’était lors d'un rassemblement de la communauté musulmane organisé, à Pailles, par le Humarayne Solidarity Movement. Il s’est adjoint, pour l’occasion, de l'expertise financière de son collègue Roshi Bhadain, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance. L’événement a bénéficié d’une organisation bien rôdée. Au Swami Vivekananda International Conference Centre (SVICC), on trouvait des personnes arborant des t-shirts du Humarayne Solidarity Movement, le drapeau de l'Arabie saoudite fièrement brandi, le bruit sourd des tambours qui résonnent et des dizaines d'autobus. Le public était venu montrer son soutien aux pays du Golfe, surtout à l'Arabie saoudite. Le discours de Yousouf Boodhoo, de la Voix Musulmane, précise l'objet du rassemblement: « Nous revenons à la charge contre cette campagne hystérique menée contre les Arabes, surtout l'Arabie saoudite. Il y a une campagne de sabotage bien planifiée et orchestrée pour que les Mauriciens aient peur des musulmans et des Arabes », dit-il.

Soutien

À l'intérieur de la salles, des femmes assises dans deux rangées réservées sur les côtés. Les hommes sont au centre. Les personnes qui se sont déplacées sont en majorité des personnes âgées, seules les trois ou quatre dernières rangées sont occupées par de jeunes adolescents. On trouve aussi un attroupement d'ouvriers bangladais. Il y a également quelques visages connus : Kalyan Tarolah, député de la circonscription No 10, Roubina Jaddoo, PPS au No 2, Navin Ramsoondur, maire de Vacoas-Phoenix, ainsi que Saleem Beebeejaun, le fils de l’ex-vice Premier ministre, Rashid Beebeejaun et Gorah Beebeejaun, ancien président du Mauritius Museums Council. Sur l'estrade, le lord-maire Oumar Kholeegan fait partie du trio de politiciens que Roshi Bhadain viendra compléter quelques minutes après l'arrivée de Showkutally Soodhun. Ce dernier indique ses intentions dès l'entame de son discours : « C'est la première fois de toute ma carrière politique que je suis témoin d'un tel soutien de la communauté musulmane. » Vers la fin de son discours il a déclaré : « Je dois me battre à l'intérieur même du gouvernement. Dois-je me battre au sein de ma communauté également? Je ne vous demande pas votre vote, mais votre soutien. » L'appartenance à la communauté musulmane revenaient souvent dans le discours de Showkutally Soodhun. « C'est vrai que je suis un Mauricien, mais je suis avant tout un musulman », clame-t-il. Ensuite, Le vice-Premier ministre prend la défense de Rashid Beebeejaun, No 2 du gouvernement travailliste, sous l'oeil des membres de sa famille présents. Il accuse Navin Ramgoolam d'avoir personnellement fait capoter le projet d'ouverture d'une ambassade mauricienne en Arabie saoudite. « Le prince de l'Arabie saoudite m'a dit que j'étais son frère. Vous devez donc être doublement mes frères », insiste Soodhun. Il a fait de reproches à Aadil Ameer Meea, député de l’opposition au sujet de ses prises de position.  « Le représentant de Plaine-Verte à l’Assemblée nationale a dit qu'on vendait Port-Louis aux Arabes », s’est exclamé Showkutally Soodhun Puis, sortie de nulle part, cette plaidoirie pour le retour de la peine de mort: « Dimunn pe touy dimunn san pitye dan sa pei la! Si gouvernma amen lalwa pandi, premye dimunn ki leve pou vote, mo mem ! »

Génie

Pour valider ses affirmations sur les investissements, Showkutally Soodhun a fait appel à l'expertise de Roshi Bhadain. Ce dernier a affirmé qu’il a été le témoin privilégiée de la déférence dont ont fait preuve les dignitaires arabes vis-à-vis de Showkutally Soodhun. Il a aussi expliqué tout le génie de l'accord trouvé pour Heritage City. « Ce sont des conditions extraordinaires, avec une période moratoire », a déclaré le ministre. Il a rappelé que le montage financier, faisant usage de ‘redeemable shares’ plutôt qu'un prêt classique à rembourser, n'est pas comptabilisé dans la dette publique, ce qui aide le pays à respecter ses engagements envers les institutions internationales comme le Fond monétaire international (FMI). Il en sera de même pour Port-Louis Smart City, qui utilisera la formule de Vente en état futur d'achèvement (VEFA), qui prendra l'argent des clients en amont de la construction. A noter une note discordante sur Heritage City vers la fin du discours du maulana Haroon Hassen : « Il faut respecter les symboles qui existent à Port-Louis. Par exemple, l’Assemblée nationale, la Cour suprême et le PMO doivent y demeurer. »