Indu Sarkar : les abus de l’état d'urgence décrété par Indira Gandhi

Indu Sarkar est un film qui a monopolisé l'attention dès sa conception, car il traite d'un chapitre noir de l'histoire de l'Inde - l’état d'urgence que Indira Gandhi avait imposé pendant 21 mois en Inde de 1975 à 1977. Dans une interview, Madhur Bhandarkar dit que son film est un mélange de fiction (70 %) et de réalité (30 %). À la suite des menaces, Madhur Bhandarkar s’est vu accorder une protection policière. Les activistes du Congress Party ont montré leur animosité contre le film.

Les cinéastes de Indu Sarkar  ont été forcés à annuler les événements promotionnels à Nagpur et Pune à la suite des manifestations par les activistes du Congress Party. Des membres de ce parti ont même manifesté devant le bureau du CBFC.

Une bande-annonce choquante et erronée

Le Mumbai Youth Congress a demandé que le film Indu Sarkar  soit interdit. Madhur Bhandarkar a critiqué sévèrement le vice-président du Congress Party, Rahul Gandhi à la suite des actes de vandalisme perpétrés par ses partisans.

Une femme qui prétend être la fille de Sanjay Gandhi a tenu une conférence de presse pour critiquer la bande-annonce du film Indu Sarkar, qu’elle trouve choquante et erronée en ce qui concerne l'image de feu leader du Congress Party.

« J’étais choquée de voir la bande-annonce du film qui comporte des informations inexactes. Dans une scène, un homme ressemblant à Sanjay Gandhi déclare 'Ye sarkar chaabuk (le fouet) se chalti hai', et dans la scène suivante, on montre une femme qui est fouettée en prison et puis violée après... Cela est complètement erroné et donne une fausse image de Sanjay Gandhi que j'ai rencontré une fois. Il était un homme pacifique », a martelé Priya Singh Paul.

Mme Paul a même fait servir une mise en demeure le mois dernier au producteur-directeur du film, Madhur Bhandarkar, pour lui faire part de ses indignations. Une ancienne professionnelle du média, Paul explique qu'elle a été élevée par ses parents adoptifs, Shiela Singh Paul et Balwant Paul, depuis 1968, l’année de sa naissance.

Il n'y a eu aucune réaction de la part de Maneka Gandhi, la veuve de Sanjay Gandhi, ou de leur fils, Varun Gandhi, sur la revendication de cette femme.

Indu Sarkar conte l'histoire d'une poétesse avec un problème de bégaiement qui se rebelle contre le système pendant l’état d'urgence (1975-1977). En vertu de l'article 352 de la Constitution indienne, Indira Gandhi a concentré dans ses mains l'essentiel du pouvoir et pouvait suspendre les libertés personnelles et contrôler l'opposition. Pour cela, elle s'est entourée d'un petit cercle de fidèles et, en particulier, son fils Sanjay Gandhi, qui est devenu son principal conseiller politique. Le gouvernement a utilisé la force policière pour arrêter des milliers de protestataires et d'opposants politiques. J.P. Narayan, Raj Narain, Morarji Desai, Charan Singh, Jivatram Kripalani, Atal Bihari Vajpayee, Satyendra Narayan Sinha sont ainsi immédiatement arrêtés. Des organisations, comme le Rashtriya Swayamsevak Sangh, sont interdites. Les leaders communistes sont également arrêtés.