La dépendance de Maurice sur les produits importés prend des proportions alarmantes. La preuve : le déficit commercial, soit la différence entre la valeur des importations et des exportations, a été supérieur aux estimations de Statistics Mauritius.
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Rs 99,4 milliards. Tel est le montant provisoire du déficit commercial en tenant compte des derniers chiffres communiqués par Statistics Mauritius le vendredi 23 février. Cette somme est supérieure de 5,8 % par rapport aux prévisions de l’agence de données en date de novembre 2017. Comparé à 2016, le déficit s’est creusé de 22 %.
Le déficit s’est détérioré à un tel niveau pour deux raisons précises. D’une part, la valeur des importations a été plus élevée que prévue, passant à Rs 180,8 milliards, contre des estimations de Rs 177 milliards. D’autre part, la valeur des exportations a été en-deçà des attentes, étant de Rs 81,4 milliards alors que les projections de Statistics Mauritius ont été de Rs 83 milliards.
Qu’est-ce qui a contribué à ce bond dans le déficit. La source remonte aux cours des produits pétroliers sur le marché mondial. La politique énoncée des producteurs de pétrole, à l’instar de l’Arabie saoudite et de la Russie, a ramené les réserves dans le monde à de justes proportions et a contribué à une hausse de prix. D’ailleurs, en 2017, le Petroleum Pricing Committee a recommandée trois hausses de prix de carburants, qui ont été mises à exécution depuis.
Au niveau des exportations, quitte à se répéter, Maurice reste sous l’influence d’un marché britannique qui semble avoir des difficultés à retrouver ses marques avant le vote sur le Brexit. Qui plus est, les fluctuations défavorables du dollar ont contraint le gouvernement à venir en aide aux exportateurs. Rappelons que le dollar américain a représenté quelque 65 % des recettes générées par les exportations.
Devant cette situation c’est certain que le déficit commercial se creusera davantage en 2018. La demande de la population sera en croissance. Avec les grands chantiers, qui ont démarré à travers le pays, Maurice devrait acheter davantage d’équipements et de machineries lourdes pour mener à bien l’exécution de ces travaux, ayant un rayonnement national.
Le MCB Group, par la voix de son Chief Strategy Officer Gilbert Gnany, avance que le déficit commercial serait de Rs 104 milliards. Mais ce dernier met en évidence la compétitivité de Maurice en ces termes : « Given our competitiveness imperatives, such trends have warranted attention, the more so when considering that headline inflation has pursued its ascent during the period. » À signaler que Statistics Mauritius publie ses premières estimations pour 2018 fin de février dans son rapport trimestriel sur les échanges commerciaux.
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