L’échec dans le secteur immobilier à Maurice est peu banal surtout lorsqu’il s’agit de gros projets.
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Certains ont été mis sous administration alors que d’autres cherchent désespérément des repreneurs. Dans plusieurs cas, il y a l’espoir d’une relance et dans d’autres, c’est la mort dans l’œuf, à l’instar du Heritage City.
Le projet Meritt Elipsis en est un de ces projets extravagants qui est désormais plus une nuisance visuelle dans la région de Trianon. Initialement, 250 appartements devraient être aménagés dans cinq tours, selon les promoteurs de Meritt Holdings. Cependant, trois tours avaient finalement été érigées, mais les travaux ont été arrêtés en 2014 faute de moyens. Les promoteurs avaient devait déjà une ardoise de Rs 300 millions et il fallait une injection d’environ Rs 1 milliard pour relancer les travaux.
La bonne nouvelle est venue du constructeur même des tours. Il s’avère qu’en début d’octobre, le groupe chinois Beijing Construction Engineering Co Ltd a fait acquisition du projet Meritt Elipsis pour Rs 1,8 milliard. Il a eu le feu vert du gouvernement pour reprendre l’activité et la commercialiser. Pour achever le chantier, il faut entre Rs 600 millions et Rs 800 millions. C’est aussi le soulagement pour presque une centaine de propriétaires, qui avaient déjà acheté des emplacements.
Genèse d’un projet à l’aspect futuriste. En janvier 2013, le Meritt Holdings était introduit sur le marché officiel de la Bourse de Maurice avec un capital souscrit de Rs 58,6 millions. La première phase du projet avait déjà conquis des investissements puisque 98 des 250 appartements avaient trouvé preneurs. La partie uniquement résidentielle avait déjà englouti Rs 1,8 milliard. La seconde phase allait inclure un centre commercial, un ‘business club’, entre autres.
La mauvaise nouvelle vient en avril 2014. La direction informe les actionnaires qu’un certain nombre de facteurs l’empêchent à respecter ses engagements : elle évoque une contraction dans la demande du secteur foncier ; le refus des banques pour financer les achats de propriétés ; de mauvaises conditions climatiques qui ont retardé les travaux ; le manque de main-d’œuvre qualifiée importée en raison de nouveaux règlements ; des changements intervenus dans les législations concernant les droits de cession immobilière décourageant les acheteurs potentiels à acquérir des propriétés, entre autres.
Elle explique aussi qu’à la fin de juin 2013, la compagnie a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 348 millions, loin des Rs 807 millions prévus et des bénéfices de Rs 48 au lieu de Rs 110 millions. La compagnie avait prévu un chiffre d’affaires de Rs 1,2 milliard et des profits de Rs 135 millions pour juin 2014.
Cependant, en juillet 2014, la cotation du ‘holding’ sera suspendue en raison d’importantes variations par rapport aux prévisions initiales. De plus, il y avait peu d’informations pertinentes pour les actionnaires et investisseurs sur les finances de la société. Par la suite, les créanciers ont décidé de nommer André Bonieux, de PricewaterhouseCoopers en tant que liquidateur. La Bourse finira aussi à retirer la compagnie du listing.
Jin fei, le ressuscité
Lancée en septembre 2009, la zone économique spéciale s’est finalement transformée en ville intelligente. Les promoteurs s’apprêtent à recevoir une lettre d’intention. Initialement, plus d’une trentaine de compagnies chinoises y allaient s’implanter pour s’engager dans la pharmaceutique, des industries légères, l’immobilier et l’hôtellerie.
L’objectif était de faire une plate-forme industrielle et commerciale pour des exportations en Afrique. Toutes les infrastructures de communications et d’utilités y ont été installées. Cependant, les promoteurs n’ont pas pu convaincre ces entreprises à venir s’y installer. Pendant ces sept longues années, Jin Fei est devenu une localité à éviter en raison de nombreuses attaques qui y sont survenues.
Ce n’est qu’en septembre que des travaux ont débuté pour la construction d’un complexe qui comprendra des restaurants, salles de cinéma et boutiques, entre autres. Selon les estimations, la Mauritius Jin Fei Economic Trade and Cooperation Zone Co investira Rs 4,6 milliards d’ici à 2022, en occupant une superficie totale de 175 arpents.
Center Point, une possible relance
L’autre chantier toujours pas complété se trouve loin. Les travaux du Center Point Trianon ont débuté en 2007 à l’initiative du bureau sud-africain de l’américain Colliers International. Selon le plan initial, ce complexe commercial de Rs 1,2 milliard pouvant accueillir plus d’une centaine de boutiques, des salles de cinéma et une aire de restauration, entre autres, devait s’ouvrir vers la fin de 2009. Le manque de financement a eu raison des ambitions des promoteurs. Le projet inachevé a été placé sous l’administration de PriceWaterhouseCoopers en 2010 afin de trouver environ Rs 1 milliard.
Plusieurs groupes se sont intéressés à reprendre le chantier, à l’instar d’Al Qatami Investments (Mauritius) Limited en 2011. Ce groupe koweitien avait proposé Rs 600 millions, mais par la suite, ils se sont retirés des discussions. Mis en liquidation, c’est une compagnie sud-africaine Springs Car Wholesalers qui a repris le complexe à Rs 187 millions. Selon les dernières indications, les travaux devraient redémarrer cette année, mais jusqu’ici rien n’a été entrepris en attendant qu’un contentieux entre promoteurs soit réglé en Cour.
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