Un terrible drame survenu à Fond-du-Sac le mardi 3 août dernier a bouleversé à jamais la vie de Ridhee Ramsurrun. Son époux, Nirdesh âgé de 27 ans, a perdu la vie suite à une électrocution. En une fraction de seconde, sa vie familiale et professionnelle qui s’annonçait prometteuse a pris fin à jamais.
« Li ti abitier amene gato pou mwa », relate Rohaan. Ce garçon, du haut de ses cinq ans, est conscient qu’il ne verra plus jamais son père, Nirdesh Ramsurrun, affectueusement appelé Baba, avec lequel il était très complice. « Zot ti kuma dir de kamouad », indique Ridhee, la veuve de la victime. Elle est abattue, mais doit tenir le coup pour le petit être qui grandit chaque jour en elle depuis trois mois. « J’ai attendu cinq ans avant de devenir mère pour la seconde fois », dit-elle. Baba espérait ce moment, car il désirait ardemment offrir un compagnon de jeu à son fils.
Publicité
« Li ti pe kontan pu gayn enn tifi, me seki bondier donner sa mem », confie-t-elle. Il souhaitait bien préparer la venue de cet enfant, signe de leur amour et leur bonheur. « Nous voulions être mieux préparés que lors de ma première grossesse. Il voulait connaître le sexe du bébé, m’emmener chez un médecin opérant dans le privé pour un meilleur suivi et voulait également rénover la maison », raconte Ridhee. Pour y parvenir, son époux se démenait comme un beau diable. Ancien plaisancier impacté par la pandémie de Covid-19, il n’a pas voulu se tourner les pouces. « Il a pu voyager à travers le monde en travaillant pour MSC Croisières », relate son père, Bharuth, avant d’ajouter : « Il y a eu le confinement. Le travail a changé et il n’y avait plus de clients ».
Il était hors de question pour Baba de baisser les bras. Il s’est essayé à plusieurs métiers et a enchainé les petits boulots. « Linn fer peinte, plombier, mason, monte la tante, sekirite », indique la veuve, les yeux embués de larmes. « Li ti byen debrouillard », confirme son père. Nirdesh voulait que sa famille ne manque de rien et ne se plaignait jamais. Il y a deux mois et demi, il a trouvé de l’emploi comme opérateur de « forklift » chez Eastern Stone Crusher, à Fond-du-Sac. « Je ne l’avais jamais vu aussi enthousiaste. C’était un emploi plus sûr et il aimait ce qu’il faisait. Il apprenait beaucoup et faisait des heures supplémentaires.
Rare li pran enn conze », confie Avinash, 38 ans, le frère ainé de Baba. Il ajoute : « Dans deux semaines, il allait être confirmé à son poste. Son superviseur l’appréciait beaucoup pour son dévouement et il allait obtenir également une augmentation ».
C’est avec une grande émotion que sa femme raconte ce qui s’est passé le jour de l’accident : « Comme à son habitude, il était déjà sur pied à 5 h 00 pour se rendre au travail après avoir pris son petit-déjeuner.
Vers 14 h 40, je lui ai parlé et il m’a dit de ne pas oublier d’aller prendre notre fils qui est en Grade 1. Comme je devais m’y rendre seule, il m’a dit de l’appeler une nouvelle fois pour qu’il me parle pendant que j’allais récupérer le petit. Je l’ai téléphoné comme convenu, mais il n’a pas répondu et j’ai cru qu’il était occupé ». Mais peu après, elle a reçu un appel l’informant que son époux a été victime d’un accident sur son lieu de travail. « Il a été conduit à la mediclinic où nous avons appris son décès », se souvient-elle. « Nous avons appris qu’il a vu un câble électrique au sol et il a tenté de l’enlever afin que les autres ouvriers ne se prennent pas les pieds dedans. Ensuite, il s’est effondré », poursuit son frère.
Outre l’enquête ouverte par la police, le ministère du Travail compte vérifier si les normes de sécurité étaient respectées sur ce site.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !