Les amendements à l’Independent Broadcasting Authority (IBA) Act, votés et promulguése, ont fait l’objet d’un webinar organisé ce jeudi 9 décembre par PR/Communication Network (Mauritius), avec comme modérateur Jean Marie Richard. Le thème était : « Devoirs d’informer et de communiquer : les implications des amendements à l’IBA Act ».
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Le rédacteur en chef de TéléPlus, Jean-Luc Emile, a expliqué que les radios privées opéraient déjà dans un paramètre légal depuis des années. Pour lui, beaucoup de chemin a été parcouru depuis l’avènement des radios privées. « Ce ne sont plus les balbutiements du début. On a beaucoup progressé. Il y avait déjà des règles à respecter. Jusqu’à tout récemment, avant qu’on ne vienne avec ces amendements, on n’opérait pas dans une jungle. Au niveau de mon groupe, on a également notre code d’éthique et j’y adhère. Puis, il y a également la charte internationale que chaque journaliste doit respecter. » « Certes, il y a des dérapages mais on a le broadcast delay en sus de la responsabilisation des animateurs qui, en tant que bons élèves de l’IBA, appuient sur le bouton afin de couper les personnes qui disent des choses qui n’entrent pas dans notre lexique », ironise Jean-Luc Emile.
L’ancien président de l’IBA et de l’ICTA, Ashok Radhakissoon, estime pour sa part qu’on « rétrograde ». « C’est un drame. Au lieu d’un élargissement de l’espace démocratique, cette nouvelle loi vient freiner cet élan qu’on avait pour la démocratie, pour que les gens puissent s’exprimer à travers cet outil qu’on appelle la radio », déplore-t-il.
Anne Robert, professionnelle de la communication et ancienne journaliste, estime que « le gouvernement tient entre ses mains une patate chaude », ne sachant pas comment et quand l’utiliser. « L’idée, au fond, c’est de faire peur. C’est sûr qu’ils ne comprennent rien aux médias et à l’éthique. Des journalistes vont s’auto-censurer et on aura droit à une information affaiblie », s’indigne-t-elle.
Aradhna Boodhoo-Laumond, Communications Director d’Eclipse Communications à Maurice, parle de confusion et de peur qui s’installent. « Ce n’est pas une négation de la démocratie mais une négation de la démocratie participative. À Maurice, les radios ont une fonction de thérapie sociale. Les médias détiennent un pouvoir d’influence et de là découle, à tort ou à raison, ce qu’on l’appelle le 4e pouvoir. » Elle se dit convaincue que les médias ont un rôle intéressant à jouer dans un moment pareil et qu’ils ont « la capacité et la possibilité de rééquilibrer et rétablir tout cela ».
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