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Human Story : battue durant 20 longues années Neera a maintes fois pensé au pire

neera Elle veut tout recommencer avec son enfant de 5 ans.

Après avoir vécu 20 années d’enfer, la quadragénaire s’est adressée à la rédaction d’Explik ou Ka pour témoigner de son vécu. Désormais, elle souhaite se remettre seule sur pied et avoir son propre toit pour elle et son enfant âgé de 5 ans. Récit.

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Tout commence alors qu’elle est âgée de seulement 14 ans quand Neera (prénom modifié) perd ses parents tragiquement, des gens modestes qui vivaient dans une banlieue du centre de l’ile. « Ma mère est décédée juste après un accouchement. Après avoir bu plus que de raison, mon père, en retournant du travail dans les champs, est décédé des suites d’une crise cardiaque. Mes frères et sœurs étaient tous mineurs », dit-elle. Alors qu’elle n’était encore qu’une étudiante, l’opportunité s’est présentée à elle de se marier.

«Il n’y avait personne qui était responsable de mes frères et sœurs. J’ai donc arrêté l’école pour me marier, même si je n’étais pas contente. Je le faisais contre mon gré, car je n’étais qu’une enfant et que le jeune homme avec lequel j’allais me marier était âgé de 24 ans. Il y avait 10 ans de différence entre nous. De cette union sont nées trois enfants.  Je me suis mariée à 17 ans et j’ai eu mon premier enfant au cours de la même année », dit-elle.

J’ai été battue avant d’aller au travail.»

C’est au bout de trois années de vie conjugale que le mariage a viré au cauchemar. « Au début, mon mari a commencé à me bousculer. Ensuite, c’étaient des claques. Je suis devenue victime de violence conjugale alors que je venais d’avoir mon premier bébé. Un jour, au cours d’un dîner, mon mari m’a lancé une assiette au visage, suite à quoi j’ai eu le menton tranché », confie-t-elle. Mais alors, comment personne de son entourage n’a remarqué ses blessures ? Neera, aujourd’hui âgée de 47 ans, explique qu’elle mentait régulièrement aux membres de sa famille. Pour sa blessure au menton, elle a dit qu’elle a trébuché dans les escaliers.

«J’avais l’impression d’avoir gâché ma vie»

Elle a attendu cinq années avant d’avoir le courage de consigner sa première déposition à la police, mais ce n’est pas pour autant que son calvaire a pris fin. Son époux, alors contraint de payer une amende en cour, s’est vengé en la frappant davantage. « J’ai été de nouveau battue. Je voulais retourner chez moi, ayant l’impression de gâcher ma vie », dit-elle. « Un jour, il m’a battue devant tous les membres de ma famille qui sont restés impuissants. Face à cette violence, je n’ai rien pu faire. Il y a des moments où j’ai même songé au suicide pour en finir », confie la mère de famille. « Je voulais plusieurs fois prendre la fuite, mais j’ai pensé à mes trois enfants. Je ne voulais pas les laisser avec mon ex-époux par rapport à mon vécu », lâche-t-elle.

Au bout de 20 ans, elle prend son courage à deux mains

C’est en 2001 qu’elle prend la décision de claquer la porte pour de bon.  « J’ai été battue avant d’aller au travail. Lorsque je suis partie travailler, je ne suis plus jamais retournée chez moi. Je suis allée à la station de police et j’ai informé les officiers que je n’allais pas rentrer chez moi ». Après les heures de travail, elle s’est rendue dans un centre pour femmes battues où elle a passé un mois. « C’est une de mes sœurs aînées qui a signé, ayant accepté de me prendre en charge. Lorsque mon ex-époux est venu sur place au centre, il a été informé qu’il devrait se rendre en cour. Cependant, il ne s’est pas présenté et il était toujours en liberté », relate Neera.

« J’étais découragée et déçue des autorités. J’avais l’impression que personne ne m’entendait, je commençais à perdre la tête et je me sentais impuissante et perdue », dit-elle.  « Je réfléchissais sans cesse. Je voulais savoir comment faire pour m’occuper de mes filles, mais retourner chez moi revenait à dire que j’acceptais d’être battue », lâche Neera qui a vécu chez ses frères et sœurs durant plusieurs années. Cependant, la situation était compliquée. « La cohabitation était difficile, surtout avec les enfants. Ils s’entendaient difficilement et ils étaient en bas âge », dit-elle. Puis, en 2013, les choses semblaient s’arranger pour elle après avoir fait la connaissance d’un trentenaire qui lui a promis monts et merveilles. De cette cohabitation naîtra un enfant, qui est aujourd’hui âgé de 5 ans. Cependant, au bout de quelques années,  son concubin lui a demandé de quitter son domicile.

Démarches vaines

C’est pourquoi Neera risque de se retrouver à la rue. Elle explique avoir entamé plusieurs démarches pour obtenir une maison. « Mon ex-époux a contracté un emprunt auprès de la NHDC et ce prêt n’a, à ce jour, pas encore été remboursé intégralement. De plus, comme je ne suis pas divorcée, je ne peux pas faire la demande à la NHDC pour obtenir un logement social », confie-t-elle. « Je ne touche qu’un salaire de Rs 6000 avec la moitié dédiée à la location et je dois tenir jusqu’à la fin du mois avec l’autre moitié », dit-elle avec désespoir. « Je possède un terrain appartenant à mes parents sur lequel je souhaite faire construire une maison pour que je puisse vivre avec mon enfant. Je vais me mettre seule sur pied et ne plus être dépendante. Même si je dois construire une maison-container, je le ferais », dit-elle.

« Ce qui est passé est passé, on peut juste le regretter, mais sans pouvoir y remédier. Je veux à présent améliorer mon quotidien », conclut-elle. La quadragénaire lance donc un appel à solidarité envers les membres du public pour qu’elle puisse obtenir des matériaux pour avoir son propre toit. Les personnes désireuses de venir en aide à Neera peuvent la contacter sur le 5981 9245.

 

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