Alors que le variant Delta gagne du terrain dans le pays depuis ces dernières semaines, le gouvernement doit-il imposer un troisième confinement ? Quelles sont les conséquences si le pays se referme ? Qu’en est-il de la sécurité de la population surtout à l’approche de la fin d’année ? Les économistes partagent leurs opinions.
Publicité
Sudesh Lallchand : « Il faut qu’on reste en vie pour pouvoir rebâtir l’économie »
L’économiste Sudesh Lallchand est catégorique. « Il n’y a pas d'économie sans les gens. » Selon lui, avec la gravité de la situation sanitaire qui sévit dans le pays, un confinement total s’impose. « La responsabilité première de tout gouvernement est de protéger sa population. Avec le nombre de cas de contaminations et de morts qui augmente, surtout auprès de nos jeunes, la priorité ne doit pas être l’économie mais plutôt la santé. » Et d’ajouter « Pour rebâtir l’économie, il faut qu’on reste en vie ». Il affirme que le confinement total de l’année dernière a fait ses preuves. « Après avoir brisé la chaîne de transmission de la contamination, les Mauriciens ont su s’adapter et ont repris leurs activités », rappelle-t-il. L’économiste soutient qu’avec la propagation du variant Delta, l’incertitude règne dans le pays. « Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre des risques. Avec la période des fêtes qui s’approchent, ce sera très difficile de limiter les rassemblements et les sorties inutiles. Un ‘total lockdown’ demeure la seule solution », soutient-il.
Pierre Dinan : « Si un troisième confinement est imposé, le pays repartira à zéro »
Pramode Jaddoo : « La perte de milliers d’emplois est à craindre »
Perte de revenus valant des milliards et perte de milliers d’emplois. Ce seront les conséquences d’un troisième confinement, selon l’économiste Pramode Jaddoo. Il fait ressortir que l’économie mauricienne est toujours à genoux depuis le premier confinement. Les dettes ne cessent d’accumuler. « Si le pays impose un nouveau lockdown, le gouvernement n’aura plus la capacité d’offrir de l’assistance financière aux entreprises et aux travailleurs indépendants », soutient-il. Un avis que partage l’économiste Pierre Dinan. « Un confinement est aussi accompagné par la fermeture de nos frontières.
Alors que le secteur touristique vient de décoller après plusieurs mois de morosité, on ne peut pas penser à fermer nos frontières de nouveau », insiste-t-il. Pour lui, si un troisième confinement est imposé, le pays repartira à zéro. « Ce sera vraiment difficile de remonter la pente », appuie-t-il. En outre, dit-il, la fermeture de frontières va affecter l’image de Maurice en tant que destination touristique.
Cependant, nos interlocuteurs avouent que la situation sanitaire dans le pays est alarmante. « Au lieu de penser à refermer le pays, il faut que tous les citoyens se montrent solidaires et responsables. Si tout le monde respecte les gestes barrières, on pourra certainement briser la chaîne de transmission », soutient Pramode Jadoo. Pierre Dinan abonde dans le même sens : « Les Mauriciens doivent comprendre que l’économie est en panne. Il faut que nous soyons responsables et que les activités économiques soient poursuivies tout en respectant les règles sanitaires. »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !