Les produits de la société Hamilton Furniture peuvent sembler inconnus du grand public, mais ils se sont manifestement bien installés dans de nombreux foyers mauriciens.
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Cette petite et moyenne entreprise est l’un des fournisseurs réguliers en sofas de Courts Mauritius, grande chaîne de magasins de meubles et d’appareils électriques. Opérant depuis presque douze ans au sein d’un incubateur de la Small and Medium Enterprises Development Authority (Smeda), elle volera bientôt de ses propres ailes avec son tout nouvel emplacement.
C’est en 2000 que Nadim Bhoyroo a repris la petite entreprise familiale après ses études et quelques années au service de l’armée britannique. Son père avait déjà au moins 25 années d’expérience dans la fabrication de sofas et le jeune homme a voulu persévérer dans cette filière, tout en misant sur l’innovation et les dernières technologies.
« À mon retour au pays, j’ai entamé des discussions fructueuses avec Courts et, depuis, les affaires marchent bien », confie Nadim Bhoyroo. L’entreprise n’hésite pas à élargir ses horizons non seulement en quête de marchés étrangers, mais aussi pour être au courant des dernières tendances en matière de design et d’équipements.
Passion et audace
« À l’initiative d’Entreprise Mauritius, nous avons participé à des salons et foires à l’étranger. En octobre 2016, par exemple, j’ai pu me rendre à Istanbul où j’ai participé à des Buyers & Sellers Meetings. J’ai pu découvrir de nouveaux modèles de sofas que j’ai adaptés au marché local. En 2015, j’ai pris part à la Foire internationale de Madagascar où j’ai fait l’acquisition d’appareils pour faciliter la production, l’innovation et la qualité. Il faut savoir que Courts impose un cahier des charges sur la qualité qu’il faut scrupuleusement respecter », souligne le directeur de Hamilton Furniture.
Ces exigences impliquent aussi que le directeur importe une bonne partie des intrants. Il achète donc les matières premières, dont le bois et les accessoires, de Madagascar. 30 % seulement des matériaux proviennent du marché local. C’est dans des locaux loués à Coromandel que l’assemblage des sofas est réalisé, avant la livraison. Une autre unité, consacrée aux tissus et autres matières, est située à Plaine-Verte. Si 90 % de sa production est écoulée chez Courts, Hamilton Furniture accorde une attention particulière à une clientèle privée souhaitant avoir des sofas selon les goûts et couleurs.
Pour résumer, Nadim Bhoyroo estime que les PME doivent faire preuve de passion et d’audace. « Je pense qu’il faut de la détermination. Moi, je l’ai eue, mais j’ai bénéficié du soutien des structures qui ont été mises en place par le gouvernement. Mais ce dernier ne peut aider les PME à 100 %, il faut qu’elles se débrouillent aussi et soient plus proactives », soutient-il.
Incubateur pour le lancement
Cinq ans après avoir lancé ses activités, Nadim Bhoyroo, directeur d’Hamilton Furniture, découvre dans la presse que la Small and Medium Enterprises Development Authority (Smeda) propose aux Petites et moyennes entreprises (PME) des Business Incubators. C’est ainsi qu’il fait une demande et obtient des locaux dans l’enceinte du siège de la Smeda à Coromandel. Après 12 années d’opération dans l’incubateur, l’entreprise est désormais assez solide pour avoir son propre emplacement.
Ayant obtenu un bail de la State Land Development Company Limited, l’entreprise déménagera bientôt pour occuper un bâtiment flambant neuf de 5 000 pieds carrés à la Tour Koeing.
« La fabrication va augmenter et nous aurons davantage d’employés. Le potentiel de développement est là, mais il faut foncer. Nous allons mieux consolider notre production avec une diversification des gammes de produits, dont les meubles », déclare Nadim Bhoyroo.
Manque d’ouvriers qualifiés
À ses débuts, Hamilton Furniture pouvait compter sur des artisans. Mais au fil des années, ces ouvriers partaient à la retraite et Nadim Bhoyroo se retrouve dans une situation délicate. Bien que les rémunérations dans ce créneau soient élevées, les jeunes ne s’y intéressent pas. « Ils ne veulent plus du travail manuel car ils sont plus attirés par la technologie ou le travail au bureau », confie-t-il.
C’est ainsi qu’il a dû se tourner vers la main-d’œuvre étrangère. Grâce à ses contrats établis avec Courts et le sérieux de son entreprise, il a pu convaincre le ministère de l’Emploi du bien-fondé de ses besoins en matière de personnel qualifié. Désormais, la société emploie directement entre 25 et 30 employés, dont des ouvriers bangladais.
Incident de parcours
Comme beaucoup de fournisseurs de la grande chaîne de magasins, Hamilton Furniture a beaucoup souffert des retombées de l’effondrement du groupe BAI en avril 2015. Parmi ses plus importantes enseignes figure Courts avec des victimes collatérales, les employés et les fournisseurs. Pour Nadim Bhoyroo, cela n’est plus qu’un mauvais souvenir.
« C’est grâce à l’État et aux ministres Vishnu Lutchmeenaraidoo et Sunil Bholah que toutes les petites entreprises qui fournissaient des meubles ont été remboursées à 100 %. Et puis le CEO de Courts, David Isaacs, a renouvelé sa confiance en nous. Je tiens à souligner l’action du gouvernement pour protéger l’entrepreneuriat. Nous avons beaucoup souffert pendant presqu’une année et maintenant on est de nouveau sur les rails », déclare Nadim Bhoyroo.
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