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Grossesses précoces : 300 filles de 10-17 ans ont accouché en 2019, indique MAM 

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Le centre de Mouvement d’Aide à la Maternité (MAM) à Rose-Hill, indique que trois jeunes mamans ont accouché pendant le confinement. En cette semaine de Fête des Mères, MAM met en avant le travail fait auprès de très jeunes mamans.

Le 20 mai dernier, une fillette de 12 ans a accouché d’un bébé. Cela a suscité diverses réactions. « Dans le pays, quelque 300 filles de 10-17 ans ont mis au monde un enfant en 2019 alors que de 2005 à 2019, elles étaient autour de 200. Certaines d’entre elles ont été suivies par MAM. Malgré le confinement qui ne permettait pas les rencontres des jeunes mamans dans les différents centres de MAM, les contacts ont été maintenus par téléphone avec les mamans pour les écouter et les aider quand c’était nécessaire »,  indique Monique Dinan, fondatrice de MAM. Elle ajoute que MAM est à l’œuvre depuis 1995.

Elle explique que « la première mission consiste à éduquer les adolescents du pays - filles et garçons - pour qu’ils aient une saine sexualité et connaissent tous les problèmes associés aux grossesses précoces. La deuxième mission est d’accompagner les jeunes qui se retrouvent enceintes pour les aider à aimer leur bébé et savoir bien s’occuper de lui. Un troisième volet a été ajouté par la suite  soit des sessions de formation pour qu’elles deviennent des Mamans Soleils qui veulent créer du bonheur autour d’elles »,  dit-elle.

Monique
La fondatrice de MAM, Monique Dinan

Monique Dinan indique que « les rencontres du vendredi ont permis à 20 mamans d’obtenir leur diplôme en puériculture après une année de formation, en 2019. Elles viennent de différentes régions où MAM est implanté. Les rencontres sont suspendues. Il n’est pas encore prévu quand elles pourront reprendre », dit-elle. Elle explique que les responsables des centres ont établi le contact avec jeunes mamans pendant les deux mois du confinement.

En contact avec les mamans

Marie-Anne du centre de Rivière-Noire a procédé à la distribution des provisions à des mamans de la région. Une psychothérapeute et elle ont été à l’écoute d’une maman qui a perdu son enfant et une autre qui a accouché de son septième enfant. Cette dernière était en Intensive Care Unit (ICU). Il y a aussi eu une formation pour expliquer la grossesse par WhatsApp à une maman de 15 ans qui est enceinte de 7 mois et une autre maman qui est à son quatrième mois de grossesse. Elle prend aussi des nouvelles des mamans à travers WhatsApp/messenger.

Priscilla explique que le centre de Souillac s’est adonné aux mêmes activités. « Un papa est venu chercher une boîte de lait pour son bébé de 2 mois. Le petit était malade. La maman lui donnait de la farine comme repas. J’ai été aussi à African Town pour la distribution des provisions à nos mamans de MAM. Il y a eu une distribution de lait et d’œufs. Il fallait également aider une jeune maman qui a eu un problème dans sa famille. Elle et son bébé dormaient à la belle étoile et n'avaient rien à manger. Je suis en contact régulier avec Caritas de la paroisse pour aider nos mamans », dit-elle.

Sœur Solange, qui travaille à Vacoas, dans le nord et dans le sud, suit régulièrement quelques-unes pour des besoins d'écoute. « Je suis en lien avec les services caritatifs pour suivre les mamans qui sont en difficulté financière. J'attends encore une aide de la part d'un organisme pour soulager certaines. Je suis en lien avec les volontaires de la région. Plusieurs attendent le dé-confinement pour retrouver leur travail dans les champs et autres. MAM est bien présent avec elles et leurs familles. Ce qui me touche aussi c'est leur gratuité en prenant le soin d'appeler les formatrices pour savoir si nous sommes bien à cause du nouveau coronavirus. Une des mamans m'a envoyé une photo de ses enfants pour montrer qu'ils sont bien. Après le confinement nous serons surprises de voir l'impact positif chez elles », dit-elle.

Rosemay est une des sages-femmes à la retraite. Elle vient faire l’accompagnement des mamans le lundi au centre de MAM à Rose-Hill. « Les contacts à travers les appels téléphoniques continuent surtout pour nos mamans qui vivent seules et sans aucun moyen. J'ai une maman qui vit avec sa mère veuve et malade. On est aussi réaliste qu'avec le confinement notre activité est limitée », dit-elle.

Les trois sages-femmes à la retraite, qui ont ouvert un centre à Saint-Croix, annoncent que ce centre ne sera plus opérationnel à la fin du mois de mai. La raison avancée : les jeunes mamans ne viennent pas suivre les sessions de formation alors qu’elles quittent leur maison et leurs occupations pour venir les rencontrer.

« En ce mois de mai, c’est l’occasion de dire un chaleureux merci à toutes celles qui donnent de leur temps et de leurs compétences pour accompagner ces très jeunes mamans qui sont encore à l’âge d’aller à l’école. Les sessions ne reprendront pas immédiatement mais les responsables peuvent toujours être contactées », conclut Monique Dinan.


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