La grippe aviaire sévit actuellement dans plusieurs régions de France et dans au moins 13 États de l’Inde, affectant du coup l’élevage de volailles. Quelles sont les dispositions prises par les importateurs de viande de ces deux pays ? Les Mauriciens doivent-ils s’attendre à une pénurie des produits importés ? Qu’en est-il de la production locale ? Le point.
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Maurice est autosuffisant quand il s’agit de la consommation de poulet. « Le pays n’importe pas de poulet. La production locale est déjà suffisante pour la consommation », explique Galen Soobramaney, directeur de Rodia Processing Plant, qui produit entre 12 000 et 15 000 volailles par mois. « Nous avons pris note de la grippe aviaire qui affecte l’élevage de volailles. À Maurice, je peux assurer les consommateurs qu’il n’y a aucun risque de contamination au niveau de la production », avance-t-il. Ce dernier soutient que des normes strictes sont déjà respectées. « Désormais, nous allons renforcer davantage la protection. L’accès aux fermes est strictement contrôlé », confie notre interlocuteur.
Le directeur général d’Innodis, Reynolds Moothoo, abonde dans le même sens. « Il faut d’abord comprendre que la grippe aviaire est une maladie qui concerne uniquement les produits importés. Ainsi, c’est le devoir des autorités de s’assurer que les viandes importées de France et de l’Inde sont saines à la consommation », avance-t-il. Concernant la production locale, il précise qu’il n’y a aucun risque de contamination. « Nous suivons un protocole sanitaire très strict », affirme-t-il. Ce dernier indique que les Mauriciens ne doivent pas craindre une pénurie, car la production ne sera pas affectée. Innodis produit quelque 12 000 tonnes de volailles par mois.
« La grippe aviaire est un enjeu national et la priorité c’est de s’assurer qu’elle n’arrive pas à Maurice. C’est l’État qui coordonne les actions à ce niveau, notamment via un Comité national », soutient Avipro. La direction dit suivre, cependant, la situation de près. « Nous avons déjà en temps normal des normes de biosécurité très strictes sur toutes nos fermes. S’il y a un cas avéré à Maurice, nous avons déjà travaillé sur des protocoles spécifiques pour isoler les fermes », indique la direction d’Avipro.
Double vigilance
Chez les importateurs, les précautions sont de mise. « Nous importons des produits dérivés du poulet et d’autres viandes de France, notamment des saucisses, des nuggets et de la charcuterie. Les produits qui sont actuellement sur le marché sont des stocks que nous avions commandés avant la découverte de la grippe et ils sont 100 % sains », rassure un importateur. Un avis que partage le directeur de Rodia Processing Plant. Celui-ci soutient que les autorités concernées font déjà des tests avant de mettre les produits sur le marché local. « Désormais, pour les prochaines commandes, nous allons redoubler de vigilance afin de s’assurer que les Mauriciens consomment des produits de qualité et qui sont sains », précise l’un d’eux.
Suttyhudeo Tengur de l’APEC : « La question d’une pénurie de volaille et d’autres viandes ne se pose pas »
Suttyhudeo Tengur, le président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs, est catégorique. Il n’est pas question d’une pénurie ou encore d’une hausse des prix de volailles et de viandes. « Maurice importe des viandes principalement de l’Australie et de l’Afrique du Sud. Les importations de France et de l’Inde ne sont pas conséquentes », indique-t-il. Cependant, il avance que pour les prochaines cargaisons en provenance de ces deux pays, le ministère de l’Agro-Industrie et celui de la Santé doivent établir des protocoles sanitaires plus stricts.
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