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La seconde partie du Grand Journal de Radio Plus du mardi 9 janvier était axée sur les perspectives de 2018. Évoquant la situation sur l’échiquier politique et dans le secteur économique, Ruzayna Beegun et Terence O’Neill ont réuni le sociologue Malenn Oodiah, l’observateur politique Lindsay Rivière et l’économiste Pierre Dinan.
«Il y aura plusieurs tractations en politique en 2018, mais c’est clair que les élections générales n’auront pas lieu cette année. » Tel est le sentiment exprimé par Malenn Oodiah. Il a aussi abordé les deux dimensions en politique. « Nous avons cette gestion de l’intérêt et la guerre pour gagner le pouvoir. Or, depuis ces dernières semaines, nous vivons une crise au sein de la politique où la population ne se retrouve plus. Nous sommes à côté de la plaque avec cette crise », explique-t-il.
En ce qu’il s’agit du secteur économique, Malenn Oodiah estime que le pays doit avoir une croissance de qualité. « Aujourd’hui, les experts remettent en question la qualité du modèle de croissance. C’est notre défi à surmonter pour l’avenir. » Sur le plan social, le sociologue évoque cette inégalité où la frustration prend de l’ampleur.
Pour Lindsay Rivière, l’élection partielle tenue dans la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes, en décembre dernier, a détruit toutes les thèses que les partis traditionnels iront seuls aux prochaines législatives. « Cette élection partielle a été utile. Elle a provoqué un changement important dans le paysage politique. Le système électoral à Maurice est condamné aux jeux des alliances. Je prévois déjà une possible alliance entre le Mouvement socialiste militant et le Mouvement militant mauricien, avec en face celle du Parti travailliste et du Parti mauricien social-démocrate. Lorsque nous analysons les résultats de la récente partielle, nous constatons que les jeunes n’arrivent pas à percer », indique-t-il. Selon lui, ce sont les jeux des alliances qui pourront apporter la stabilité en politique.
Concernant les développements à venir, Lindsay Rivière privilégie l’ouverture avec les étrangers. « Nous avons des projets dans le secteur privé mais le plus inquiétant est que nous retrouvons les mêmes acteurs. Nous reprochons toujours au secteur privé de ne pas s’ouvrir aux étrangers. Il faut avoir ce partenariat, adopter la même stratégie que Singapour. Le gouvernement prône le développement des petites et moyennes entreprises, mais deux entreprises sur trois échouent dès la première année faute d’encadrement. »
L’économiste Pierre Dinan a, pour sa part, parlé du parallèle entre la politique et l’économie. « La politique placée au devant de la scène et l’économie mise à l’arrière, c’est mauvais pour le pays. Il faut qu’il y ait cet équilibre. La politique est importante pour diriger un pays, mais pas la politicaille. Les koz-koze n’encouragent pas les gens à aller de l’avant et à investir. » Il prône la création de nouveaux secteurs et plaide pour une économie intégrée et inclusive. « Le partenariat entre le public et le privé est important. Jusqu’à présent rien ne marche comme prévu. Il faut qu’il y ait une bonne loi et que les deux partenaires aillent dans la même direction. Lorsque je parle du secteur privé, cela veux aussi dire les étrangers. Pour apporter ce changement, il faut remplacer le secteur privé par le secteur des entreprises », a-t-il conclu.
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