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Les propos tenus lors du point de presse de Pravind Jugnauth ont été débattus dans la seconde partie du Grand Journal sur Radio Plus le jeudi 15 mars. Jean-Luc Émile a réuni le ministre Anil Gayan, Kushal Lobine du PMSD, Alan Ganoo du MP et Reza Uteem du MMM pour discuter de la crise au sommet de l’État.
«C’est vrai, nous vivons une période difficile pour le pays. » C’est l’analyse d’Anil Gayan, président du Muvman Liberater (ML). Le ministre du Tourisme a rappelé le point de presse du Premier ministre, la semaine passée, quand il a annoncé que la présidente démissionnerait après le 12 mars. « Il n’y a eu aucun démenti de la présidente. Il y avait un degré de confiance envers le Premier ministre et nous pensions que la bonne foi primerait. J’ai été surpris par le communiqué émis par la présidente. »
Réagissant aux propos de Pravind Jugnauth, le président du ML précise la nécessité de sortir de cette crise constitutionnelle. « C’est un manquement de la part de la présidente de la République qui n’a pas honoré sa parole envers le Premier ministre. C’est ce vendredi que nous prendrons connaissance des dossiers que le chef du gouvernement a évoqués dans son point de presse. Nous en discuterons davantage. »
Anil Gayan confirme la crise provoquée par le dysfonctionnement entre la State House et le Government House. Quelle sera la position finale du gouvernement ? Le cabinet se décidera aujourd’hui, vendredi.
« Nous en discuterons pour sortir de la crise. Sous l’article 30 de la Constitution, nous devons suivre les procédures. Le chef Juge mettra sur pied un tribunal. La majorité du gouvernement ira dans cette direction. L’état n’a jamais mentionné qu’il modifierait la Constitution. Je ne suis pas à l’aise avec un amendement constitutionnel. »
Kushal Lobine, juriste et membre du PMSD, précise que son parti ne votera pas un amendement à la Constitution. « La crise est très grave et la position du PMSD est claire. Depuis avril 2017, nous avons réclamé la démission de la présidente. Nous voulons désormais plus en réclamant une commission d’enquête sur toutes les ramifications de cette affaire et sur les personnes qui ont protégé l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho. »
Alan Ganoo a abondé dans le même sens. Le président du Mouvement Patriotique (MP) réclame aussi une commission d’enquête. « C’est un Tug-of-War, la seule solution demeure le tribunal et non une cour de justice. C’est triste que nos institutions perdent ainsi leur crédibilité. C’est une crise au sommet de l’État. Il importe de connaître la vérité sur cette affaire. »
Selon le député MMM Reza Uteem, la Constitution est rédigée de telle manière que le Premier ministre et la présidence ne peuvent être à couteaux tirés. « Nous avons vu dans le passé comment l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam avait voulu révoquer le président d’alors, sir Anerood Jugnauth. Finalement, ils ont dû travailler ensemble. La Constitution prévoit une collaboration entre le Premier ministre et la présidence, il est très difficile de révoquer la présidente. La position du MMM est claire, depuis mars 2017, Paul Bérenger avait réclamé sa démission. »
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