Fait rarissime. Un ministre critique des nominations et des recrutements du gouvernement. Roshi Bhadain a osé le faire, lundi, dans le Grand Journal de Radio Plus. Qu’en est-il au juste ?
«Mo pa trouve sa korek », a lancé Roshi Bhadain, le ministre de la Bonne gouvernance, à propos de certaines nominations et le recrutement des 61 médecins par le ministère de la Santé. Selon lui, ces nominations sont loin de refléter les principes de bonne gouvernance et entraînent une mauvaise perception.
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Au sujet du recrutement de 61 médecins par le ministère de la Santé, Roshi Bhadain parle de « coïncidence extraordinaire » qu’une partie des nouvelles recrues soient parentées à des membres du gouvernement. « Mo pa trouve sa korek ditou. Et l’ICAC pe anket lorla », a-t-il déclaré.
Concernant certaines nominations dans les corps paraétatiques, Roshi Bhadain prévient que si les nominés ne font pas leur travail correctement, le ministre concerné devra en assumer les conséquences. Il rappelle que c’est l’une des raisons de la chute de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam.
Liens de parenté entre médecins et politiciens
- Dr R.D. Luchoomun – Fils de la ministre Leela Devi Dookun Luchoomun
- Dr Y. Ramkaun – Fils du député Ramkaun
- Dr S. Daureeawoo – Neveu de la ministre Fazila Daureeawoo
- Dr V. Dayal – Nièce du ministre Raj Dayal
- Dr Zahrah Atchia – Ex-conseillère de la municipalité de Port-Louis
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Délégation des pouvoirs de la PSC
Cette déclaration intervient alors que le ministère de la Santé est à nouveau au centre d’une controverse par rapport à la délégation des pouvoirs de la Public Service Commission (PSC). Le recrutement de 61 médecins fait l’objet d’une enquête de l’ICAC, suite aux plaintes selon lesquelles une dizaine de recrues seraient parentées à des membres du gouvernement. Rappelons que le recrutement des Health Care Assistants en 2005 avait abouti à l’invalidation de l’élection d’Ashock Jugnauth. Rashid Imrith, syndicaliste, considère que l’extension de la délégation des pouvoirs de recrutement et de promotion place la fonction publique sur une pente dangereuse : « On ouvre tout grande la porte aux abus et à l’ingérence politique. Déjà, nous avons de très mauvaises expériences avec la délégation des pouvoirs de la PSC pour les postes au bas de la hiérarchie. Lorsqu’il y a des postes vacants au sein d’un ministère et que les fonctionnaires de ce même ministère postulent pour ces postes, ces derniers peuvent, d’une manière ou d’une autre, exercer une certaine forme de pression sur le ministre. D’où le fait qu’il est préférable que cela reste du seul ressort de la PSC. »Des proches de l’Alliance Lepep nommés:
- Chand Bhadain – Président du Conseil d’administration de la DBM – Père du ministre Roshi Bhadain
- Avinash Dayal – Dirige le Conciliation Service de la fonction publique – Fils du ministre Raj Dayal
- Naila Hanoomanjee – CEO de la State Property Development Co Ltd – Fille de Maya Hanoomanjee
- Avinash Meetoo – Président du conseil d’administration de l’ICT Advisory Committee – Fils de Rouma Meetoo, ex-maire de Quatre-Bornes
- Jaynarain Meetoo – Président du Board du MGI – Époux de Rouma Meetoo
- Vijaya Sumputh – Présidente du Trust Fund for Specialised Medical Care (TFSMC) – Proche du ministre Gayan
- Soorya Gayan – Directrice du MGI – Épouse du ministre Gayan
- Jugdish Bundhoo – CEO de la Mauritius Cane Industry Authority – Beau-frère du ministre Seeruttun
- Nayen Koomar Ballah – Acting Sercretary for Home Affairs au Bureau du Premier ministre – Parenté à Lady Jugnauth
Dans les corps paraétatiques
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4282","attributes":{"class":"media-image wp-image-6626","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"310","height":"418","alt":"Deepak Benydin"}}]] Le syndicaliste Deepak Benydin
« Enough is enough… Bizin arreter avec sa bann rol la », martèle Deepak Benydin, concernant les recrutements et les nominations dans les corps paraétatiques. Selon le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), il faut désormais voir au-delà de l’aspect politique et ethnique d’une personne lors d’un exercice de recrutement ou de nomination.
« Il est important que les Chairmen nommés ou recrutés au sein d’un corps paraétatique possèdent les qualifications ainsi que l’expertise nécessaire dans le domaine. Il ne faut pas oublier que les postes de Chairman sont régis par le PRB. On ne peut donc pas nommer qui l’on veut pour occuper de telles fonctions. Quitte à les renvoyer sur les bancs de l’école, notamment au Civil Service College, pour qu’ils s’habituent aux rouages du corps paraétatique où ils ont été nommés », dit-il.
Deepak Benydin dira qu’il faut aussi revoir les recrutements dans leur ensemble. « Il y a ce que nous appelons les ‘caparates’. Ils changent d’allégeance dès que le gouvernement change. Ils font tout pour rester dans les bons papiers des personnes influentes en place, parfois au détriment du travail qu’ils sont censés abattre. Cela cause du tort à la bonne marche de l’institution », dit-il.
Rashid Imrith émet une série de propositions:
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- Création de trois nouveaux départements au sein de la PSC – l’Education Sector Service Commission, la Health Sector Service Commission et la General Services Service Commission – afin d’alléger le fardeau de la PSC.
- Publication dans la Government Gazette des qualifications et de l’expérience des personnes recrutées.
- Que la PSC informe ceux qui n’ont pas été sélectionnés de leurs résultats ainsi que de leur performance durant les entretiens.
- Enregistrement des entretiens. « Cela afin que l’enregistrement puisse être utilisé dans l’éventualité où une personne qui n’a pas été sélectionnée puisse contester l’exercice si besoin est », dit-il.
- Les attributions du Public Body Appeal Tribunal doivent être étendues. « Le PBAT peut intervenir dans des cas de promotions ou certaines personnes se sont senties lésées. Or, j’estime qu’il faut étendre ses pouvoirs pour trancher dans des litiges concernant des recrutements », explique-t-il.
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