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Gouvernement et opposition s’affrontent sur les mesures économiques

Trois ministres et trois députés de l’opposition ont croisé le fer.

Le pouvoir d’achat, les moyens de financement du Budget, la hausse de la pension en deux temps et le changement climatique ont été les principaux thèmes abordés dans l’émission « Le Grand Débat », sur Radio Plus, vendredi.

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Pour en débattre, Nawaz Noorbux recevait le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, et ses collègues ministres Fazila Jeewa-Daureeawoo et Mahen Seeruttun. L’opposition parlementaire était représentée par le leader de l’opposition, Arvin Boolell (PTr), Reza Uteem (MMM) et le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval.

Premier à s’exprimer sur le Budget, Arvin Boolell s’est déclaré en faveur des dotations sociales, mais a estimé que les mesures ne feront qu’accroître l’inflation, rendant les produits plus chers. « Si coud lavi diminie, mo dir wi. Or linflasion pou fer ravaz ek tou sa ban dotasion sosial inn done-la akoz pena krwasans », a-t-il estimé, parlant d’un budget inflationniste.

Steven Obeegadoo s’est voulu rassurant, estimant que l’économie mauricienne se porte bien. « Le Budget vient confirmer que l’économie est sur les rails et que les perspectives sont excellentes, comme indiqué par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Le Budget met aussi en avant le changement fondamental de la politique de développement du pays », a déclaré le PM adjoint.

Pouvoir d’achat

Xavier-Luc Duval a, lui, estimé que le pouvoir d’achat pourrait être amélioré à travers l’importation parallèle, ce qui favorisera la compétition dans le secteur de l’importation et de la distribution, impactant ainsi positivement les prix. Le député du MMM, Reza Uteem, dira que la roupie pourrait être stabilisée à travers une hausse des exportations et une diminution des importations. 

Pour cela, le député mauve a proposé de mettre à profit les accords et traités favorables avec l’Inde, la Chine et les pays d’Afrique pour attirer plus d’investisseurs.
Le No. 2 du gouvernement a aussi parlé du subside accordé sur des produits de base comme le riz, la farine et le gaz ménager. Steven Obeegadoo reconnaît cependant les limites du gouvernement. « Il y a des choses que le gouvernement ne peut pas faire, comme empêcher que les prix ne grimpent ou faire baisser tous les prix. Cela ne dépend pas du bon vouloir du gouvernement. Mais nous pouvons faire un effort de solidarité en soutenant la population avec le pouvoir d’achat », a-t-il ajouté.

Financement du budget

Steven Obeegadoo avance que le Budget sera financé par une croissance plus forte, rendant ainsi la dette gérable et permettant de dégager des moyens pour des mesures en faveur des plus vulnérables, tout en compensant les effets de l’inflation et de la dépréciation de la roupie.

Pour Reza Uteem, le Budget sera financé à hauteur de Rs 30 milliards de taxes additionnelles et Rs 45 milliards de dette. « Ce n’est pas la croissance qui financera le Budget, ce sont les taxes et la dette publique », dit-il.

Changement climatique

Sur le thème du changement climatique, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, dira que les dépenses devraient être dirigées vers des projets d’adaptation plutôt que des projets d’atténuation. Il a demandé que le rapport sur les zones inondables soit rendu public. Arvin Boolell est d’avis qu’il faut établir une feuille de route en ce sens et mettre l’accent sur l’économie circulaire. Il a parlé de « mauvaise planification » entourant le projet Metro Express à Quatre-Bornes, avec des conséquences sur les drains naturels. 

Le ministre Mahen Seeruttun a, quant à lui, évoqué les difficultés derrière l’implémentation des projets, tant sur le plan financier que sur l’acquisition de terrains, nécessitant parfois de longues procédures.

Pension

Est-ce que le paiement de la pension en deux temps serait une stratégie électorale ? À cette question, la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, dira qu’il s’agit d’une décision du gouvernement que « chacun peut interpréter à sa façon ». Elle a toutefois rassuré que le Premier ministre est un homme de parole qui fera ce qu’il a dit. 

Le député Uteem a alors déploré l’absence de logique derrière une telle décision. « Si le gouvernement dispose des moyens pour payer les Rs 15 000, pourquoi ne pas le faire dès maintenant ? » a-t-il demandé.

Clash Uteem/ Seeruttun

 La température est montée sur le plateau lorsque le député du MMM, Reza Uteem, a traité le ministre Mahen Seeruttun de « menteur ». C’était sur la question de l’enlèvement des taxes sur les produits pétroliers.

Selon Reza Uteem, le ministre souhaite instaurer la peur parmi la population en insinuant qu’une réduction des taxes sur le carburant, comme demandé par l’opposition, engendrerait une hausse des prix des produits de base tels que le riz, la farine et le gaz ménager, qui sont subventionnés par le gouvernement. « Tir Rs 10 Md ek popilasion, li sibvansionn Rs 4,9 Md. Sa ve dir Rs 5,1 Md rant dan Consolidated Fund ! » a-t-il déclaré.

Un qualificatif qui n’a pa fait plaisir à Mahen Seeruttun. « Je ne suis pas du tout d’accord d’être traité de menteur », a-t-il répondu. « L’opposition demande d’enlever les taxes. Je n’ai fait que demander comment ces produits de base seraient alors subventionnés. Eski li pe dir enlev sa ? » a-t-il demandé 

 

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