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Glaucome: une maladie oculaire grave à tenir à l’oeil

Dr Leckrajsingh Dhunnoo, ophtalmologue au Dr Agarwal’s Eye Hospital.
Le glaucome est l’un des troubles oculaires les plus répandus à Maurice. Communément appelé « maladi tansion lizie » chez nous, il peut rendre aveugle s’il n’est pas soigné à temps. Le dépistage précoce est donc très important. Le glaucome est le terme utilisé pour définir la tension élevée dans les yeux. Il s’agit d’un trouble très répandu chez nous, souligne le Dr Leckrajsingh Dhunnoo, ophtalmologue au Dr Agarwal’s Eye Hospital. « Notre œil ressemble à une caméra qui serait en forme de boule. La tension à l’intérieur de l’œil doit être maintenue à un certain seuil. Si elle est supérieure à 17 millimètres de mercure (mmHg), nous considérons que la tension de l’œil est forte. De nouvelles techniques sont désormais disponibles pour examiner l’intérieur de l’œil et évaluer la tension. Si celle-ci est trop forte, cela va endommager le nerf optique. Ce qui est irréversible. C’est-à-dire qu’il n’est pas possible de réparer le nerf optique », explique-t-il. C’est quoi le nerf optique ? La rétine capte les images et les transmet au nerf optique qui, à son tour, les transmet au cerveau. C’est celui-ci qui nous envoie alors les signaux nécessaires pour pouvoir identifier l’objet que nous voyons. Il y a en principe deux types de glaucome : l’un à angle fermé et l’autre à angle ouvert. Le second est bénin et ne se manifeste par aucun symptôme particulier. En revanche, le glaucome à angle fermé est beaucoup plus grave. Le patient va ressentir d’atroces douleurs. Ses yeux deviennent rouges et il peut même avoir des nausées et vomir. « De plus, sa vision sera très floue », souligne l’ophtalmologue.

Check-up régulier après 40 ans

Les autres signes du glaucome : maux de tête et une vision de plus en plus altérée, nécessitant de changer de lunettes fréquemment. Les causes du glaucome varient : l’hérédité (avoir un membre de la famille qui en est touché), la myopie, certains médicaments (notamment ceux à base de cortisone), une cataracte trop avancée, le diabète… En principe, il est recommandé à toutes les personnes de plus de 40 ans de faire régulièrement un check-up oculaire. Il existe divers traitements contre le glaucome : médicaments, intervention chirurgicale et traitement au laser. Le choix du traitement dépend de l’état du patient.

Tests de dépistage gratuits

Le Dr Agarwal’s Eye Hospital d’Ébène proposera, du 22 au 30 mars, des tests de dépistage gratuits pour le glaucome, entre 14 et 16 heures. Elle organisera aussi une marche le 20 mars de son siège à la mairie de Quatre-Bornes, à partir de 10 heures. Il y aura des tests oculaires gratuits, mais aussi des tests de dépistage du diabète et du taux de cholestérol.

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« Si la vision de la personne est déjà affectée, ces traitements ne lui feront pas récouvrer la vue. Certains patients perdent la vue en raison du degré avancé de la maladie. C’est pour cela que nous leur demandons de suivre à la lettre les consignes de leur médecin traitant. Par exemple, ils doivent strictement respecter le dosage des médicaments. Il est cependant malheureux que certains patients ne se manifestent pour des traitements qu’une fois que la maladie a atteint un stade avancé », souligne l’ophtalmologue.  
   

Prévenir la fatigue des yeux

Téléphone mobile, tablette tactile, ordinateur portable, télévision… Nous avons presque toujours les yeux collés à un écran. Résultat : nos yeux sont plus rapidement fatigués qu’auparavant. D’où la recommandation du Dr Dhunnoo : ne pas fixer ces écrans des heures durant. Il insiste qu’il faut, de temps à autre, faire une pause. « Nous recommandons de garder une distance raisonnable entre vous et votre ordinateur (un mètre environ). Si vous sentez que vos yeux se fatiguent malgré tout, à force de fixer l’écran de votre ordinateur, faites un check-up oculaire. Faites une pause après toutes les 45 minutes », conseille-t-il.

La cataracte moins nuisible

La cataracte est caractérisée par l’opacité de la lentille de l’œil. Le terme cataracte a pour origine le mot cascade. La vision de la personne sera recouverte d’un voile blanc, comme si elle avait une cascade devant les yeux, explique Dr Dhunnoo. « Le traitement consiste alors à l’enlever pour rétablir la vision du patient. Ainsi, contrairement au glaucome, dans le cas de la cataracte, la vision du patient est réversible. La cataracte est donc moins dangereuse que le glaucome, qui peut mener à la cécité. Il n’y a donc pas lieu d’avoir peur de la cataracte. Il suffit de se faire soigner », précise l’ophtalmologue. Il indique que la cataracte peut survenir chez l’enfant tout comme chez le bébé à sa naissance. Elle peut aussi avoir pour origine une blessure. Le diabète figure également parmi les causes. Les cas de cataracte sont en progression chez nous, puisque nous avons un nombre conséquent de diabétiques, martèle notre interlocuteur, soulignant que le vieillissement de la population favorise aussi la prévalence de cette maladie.

À bas l’automédication !

Les Mauriciens prennent plus ou moins soin de leurs yeux. Tel est le constat du Dr Dhunnoo. Cependant, il déconseille vivement l’automédication en cas de souci oculaire. Cette pratique, dit-il, « pourrait s’avérer dangereuse », vu qu’on ne peut soigner une maladie oculaire avec n’importe quel médicament. Il insiste sur l’importance des check-ups réguliers.
 

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