Ils ont perdu leur bébé, qui avait des problèmes respiratoires, en raison d’un manque d’équipement à l’hôpital de Flacq. Puis, la mère est réadmise pour une grave infection. Le mari crie à la négligence médicale.
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Depuis septembre dernier, la vie de Ganeshan est devenu un véritable enfer. Il a logé deux dépositions en dix jours au poste de police de Flacq. Ganeshan Persand, habitant de Lallmatie, nous raconte son calvaire. Sa femme Doolgawatee, Usha pour les intimes, enceinte de leur deuxième enfant, s’est rendue à l’hôpital de Flacq, le 7 septembre dernier pour son rendez-vous. Le médecin lui annonce qu’elle accoucherait le 21 septembre. Toutefois, la future maman est admise. Le lendemain, vers 14h30, elle commence à avoir des contractions et perd les eaux. Le médecin lui indique qu’il y a des complications et qu’une césarienne serait pratiquée. La mère donne naissance à un petit garçon de quatre livres. Hélas, le « bébé était recouvert de déjections fécales et il en avait aussi avalé ». Les infirmiers ont nettoyé le nouveau-né et un pédiatre l’a examiné. Diagnostic : le bébé avait avalé trop de déjections fécales et qu’il fallait pomper pour retirer le maximum de son métabolisme. Ce n’est que par la suite que le nouveau-né à commencer à respirer normalement.
Problèmes respiratoires
Vers 16h30 le même jour, le bébé a commencé à avoir des difficultés à respirer. Des démarches sont aussitôt entreprises pour le transférer soit à l’hôpital Victoria de Candos ou au SSRN de Pamplemousses. Ce n’est que vers 18 heures que le père est avisé de l’état de son fils. « Le pédiatre m’a annoncé qu’ils allaient essayer de le faire admettre au département de l’Intensive Care Unit de l’hôpital de Candos ou de Pamplemousses, car mon bébé avait de graves problèmes respiratoires et qu’il n’y avait aucun appareil approprié pour le soigner à Flacq », indique Ganeshan. L’ambulance est venue prendre le bébé vers 21h15. Il est arrivé à destination vers 22h40. Vers 23h30, Ganeshan reçoit un appel du pédiatre l’informant que le bébé n’a pas reçu suffisamment d’oxygène durant plus de quatre heures, et que ses poumons et son cerveau ont été affectés. Le bébé avait très peu de chances de survie. Aux petites heures, le lendemain, alors qu’il est en route pour l’hôpital, Ganeshan reçoit un nouvel appel. Il tombe des nues en apprenant la mauvaise nouvelle : son bébé est décédé. « Mo ti dans la cour l’hôpital létan docteur téléphone moi pou annonce moi sa nouvelle la. Li dire moi vine pran so lé corps pou faire l’enterrement. » Les funérailles ont eu lieu le même jour. « J’ai raconté à ma femme ce qui est arrivé à notre bébé, deux heures avant la levée du cops. Elle était dans tous ses états et n’a pas voulu assister aux funérailles… »
Manque de communication
Deux jours plus tard, Usha rentre chez elle. Elle devait se rendre au dispensaire, tous les deux jours, pour faire nettoyer sa plaie. Son dernier rendez-vous était fixé au jeudi 17 septembre. « Le dimanche suivant, nous étions dans la chambre. Elle a été prise d’une quinte de toux et soudain j’ai aperçu du pus qui sortait de sa plaie et qui m’a éclaboussé sur le lit », raconte le mari. Il transporte aussitôt sa femme à l’hôpital de Flacq. « Usha a été admise depuis dimanche dernier. Elle a eu une grave infection au ventre et le personnel draine encore du pus de son ventre. Ma femme souffre énormément.» Outre la terrible angoisse qu’il vit, ce que déplore le plus Ganeshan, c’est le manque de communication du personnel de l’hôpital. « Si j’avais su que notre bébé souffrait de problèmes respiratoires, j’aurais pu l’emmener dans une clinique privée, au lieu d’attendre quatre heures l’arrivée de l’ambulance», explique-t-il. Il estime également que le personnel médical n’a pas pris soin de son épouse comme il le fallait. Il réclame « que justice soit faite, pour que d’autres patients ne subissent pas le même sort…» Le Défi Quotidien s’est tourné vers le directeur régional de l’hôpital de Flacq pour de plus amples précisions sur ce dossier délicat. « J’ai rencontré Ganeshan, lundi dernier, et je lui demandé de mettre tous ses griefs par écrit pour que nous puissions initier une enquête. Nous lui contacterons dès que nous aurions plus d’informations sur ce dossier. »
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