Depuis le 29 novembre 2015, le cadavre d’un bébé est conservé à la morgue de l’hôpital de Rose-Belle. Cela après qu’une Health Care Assistant a commis une erreur en remplissant le formulaire de décès. L’administration de l’hôpital évoque un malentendu. Le père, lui, crie au scandale...
La mort d’un nouveau-né est un moment des plus douloureux pour les parents. Comment accepter un tel drame et faire son deuil ? La situation est encore plus éprouvante pour les Jokhun : le cadavre de leur bébé, mort-né de 5 mois, repose encore à la morgue de l’hôpital de Rose-Belle, alors qu’il est décédé depuis le 29 novembre 2015 ! « Les autorités sanitaires n’ont toujours pas incinéré le corps à cause d’une erreur dans le Registry ». Aigri et mécontent, le père, un habitant de Ville-Noire, Mahébourg, a laissé exploser sa colère à l’antenne d’Xplik ou K.
Il a raconté que l’état de santé de son épouse Nashita, 25 ans, était inquiétant. La raison : son bébé de cinq mois est mort dans son ventre. Admise à l’hôpital de Rose-Belle le 29 novembre dernier, la jeune femme a subi un curetage la nuit de son admission. Elle a ensuite été placée à l’unité des soins intensifs durant neuf jours.
Elle a obtenu sa décharge 15 jours après son admission. L’administration de l’hôpital a alors invité le père à apposer sa signature sur un document autorisant l’établissement à organiser les funérailles. Obligation sanitaire ! « Zot dir mwa ki enn bébé 5 mois, c’est l’hôpital même ki fer l’enterrement. Mo fine signé et nou fine sorti. Mo madame ti vraiment perturbé », confie Vikesh au Défi Quotidien. Les parents croyaient pouvoir entamer leur deuil. Erreur !
Le 21 janvier, deux véhicules de la police et des officiers du ministère de la Santé débarquent chez la famille Jokhun. Les responsables sont venus informer la famille de la présence d’un cadavre à la morgue. Choqué, Vikesh les informe que c’est l’hôpital qui avait décidé d’organiser les funérailles du foetus. Vikesh est alors instamment prié de se rendre à l’hôpital le lendemain.
À la morgue, un officier du Social Medical Service informe Vikesh Jokhun qu’une Health Care Assistant a commis une erreur en remplissant le Registry de décès. « L’aide-soignante a mis ‘new born’ au lieu d’’uterine death’. » Ce qui explique pourquoi l’incinération du fœtus a pris du retard. « L’officier dire moi ki infirmière pou bizin vine recorrige so erreur li même dans livre après-demain. Et ki mo bébé pou incinéré dans les jours qui suivent », poursuit le père. Il est rentré chez lui avec l’espoir que cette situation douloureuse serait résolue sous peu.
Vendredi dernier, hélas, Vikesh s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à un ami. Par simple curiosité, il se rend à la morgue pour s’enquérir de la situation. À sa grande surprise, le fœtus est toujours là.
Sollicitée, l’administration de l’établissement de santé évoque un malentendu. Quant à Satish Boolell, responsable du dossier de la santé du MMM, il tient les autorités sanitaires pour responsables de ce retard. « L’administration de l’hôpital attend sûrement d’autres bébés pour organiser une incinération en groupe. Car c’est une procédure qui coûte cher », déclare-t-il.
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