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Freddy accentue la pression sur les consommateurs

Les légumes coûteront plus cher dans les jours à venir. Beaucoup de Mauriciens ont constitué des stocks de produits de base avant le passage du cyclone.

Le cyclone Freddy n’a pas seulement causé des dégâts dans certaines régions. L’impact s’est également fait sentir dans le budget des ménages. Les consommateurs ont dépensé davantage pour l’achat de produits alimentaires. De plus, il faut maintenant compter un plus gros budget pour les légumes. 

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Le point.

Légumes : vers une hausse des prix allant jusqu’à 50 %

Nouveau coup dur pour les consommateurs. Après avoir subi des hausses vertigineuses des prix des légumes à la suite des pluies torrentielles de fin janvier, ils vont maintenant les payer encore plus cher. Selon les planteurs, il faut s’attendre à une augmentation allant jusqu’à 50 %.

Le mardi 21 février, après la levée de l’alerte cyclonique, un concombre se vend à Rs 60 l’unité, contre Rs 40 avant le passage du cyclone. Kreepalloo Sunghoon, secrétaire général de la Small Planters Association, avance que les prix des légumes vont certainement grimper dans les jours à venir. « Après les grosses averses, on s’attendait à un retour à la normale vers début mars. Mais le passage de Freddy a changé la donne. Désormais, les prix resteront élevés jusqu’à la fin avril. »  Il souligne que les pluies de janvier avaient déjà affecté 60 % des cultures. « Le cyclone a endommagé une partie des 40 % restants. La baisse de production va mécaniquement faire augmenter les prix », dit-il. 

Le planteur Akil Soobratty abonde dans ce sens. « Le prix de la pomme d’amour a d’ailleurs déjà augmenté, passant de Rs 30 à Rs 50 le demi-kilo. » En ce qui concerne les dégâts causés par le cyclone, il soutient que la situation n’est pas aussi alarmante qu’après les pluies torrentielles. « Nous avons perdu 10 à 15 % de notre production, comparé à une perte de 60 % en janvier », indique notre interlocuteur.

Shemida Ramdewar-Emrith, présidente de la Vegetables and Fruits Auctioneers Association, affirme pour sa part que la production en général a été touchée par le cyclone. « On anticipe une augmentation de 30 à 50 % à partir de la semaine prochaine. » En effet, les légumes qui sont en vente sur le marché cette semaine ont été récoltés avant le cyclone et restent donc relativement abordables. 

Pénurie de certains légumes

Après le passage de Freddy, certains légumes se feront rares sur le marché. « Surtout les légumes filants comme la courgette et le concombre. Ces plantes sont très sensibles aux vents forts. Les brèdes aussi ont été affectées », dit Kreepalloo Sunghoon. Toutefois, selon lui, la culture qui a le plus souffert est celle des herbes aromatiques. « Même s’il y en a sur le marché, la qualité sera très mauvaise », prévient-il. Pour sa part, Akil Soobratty indique qu’un petit bouquet de coriandre se vend actuellement à Rs 30. « Avant le cyclone, c’était entre Rs 20 et Rs 25. » Pour un demi-kilo de coriandre, dit-il, le prix passera de Rs 400 à Rs 500. 

Supermarchés : des dépenses oscillant entre Rs 1 500 et Rs 2 000

À l’annonce de l’approche du cyclone Freddy, les consommateurs se sont rués vers les supermarchés et d’autres commerces pour constituer des stocks. Quels sont les produits qui ont connu des pics de vente ? Tour d’horizon. 

Raakesh Bhageerutty, General Manager de Simla Way, souligne que quand des intempéries sont annoncées, les Mauriciens achètent toujours davantage d’aliments. « D’ailleurs, cela fait partie de la culture mauricienne. Vu que les gens ne peuvent pas sortir pendant l’alerte cyclonique, ils en profitent pour apprécier des bons plats en famille à la maison », dit-il.  Les produits qui sont très vendus sont l’eau embouteillée, les boîtes de conserve, les biscuits, les viandes, entre autres. « Par mesure de précaution, les clients achètent également des piles et des bougies », poursuit-il. Deux jours avant l’alerte de niveau 3, le supermarché était bondé de monde, précise Raakesh Bhageerutty. « On a dû fermer nos portes plus tard que d’habitude. »

Même effervescence constatée dans les supermarchés Winner’s.  Un des managers de l’enseigne affirme que les étagères de certains produits se sont vidées rapidement durant le week-end dernier. « Les clients qui faisaient leurs provisions pour le cyclone dépensaient entre Rs 1 500 et Rs 2 000 », indique notre interlocuteur. Parmi les produits qui avaient la cote, dit-il, on compte les pains, les légumes, la farine, des snacks, des ingrédients pour la préparation de gâteaux, entre autres. « Nous avons également noté une hausse des ventes de cigarettes et de boissons alcoolisées », souligne le manager. 

Panic buying

Dans les magasins Intermart, le week-end dernier, la situation ressemblait à celle observée à l’annonce des confinements de 2020 et 2021, affirme le COO, Abthar Dhurrun. « Il y a eu un ‘panic buying’ pour certains produits tels que la farine ou les snacks. Il fallait remplir les étagères toutes les heures », dit-il. De nombreux clients ont aussi fait le plein de légumes. « Ils savaient que les prix des légumes allaient grimper après le cyclone. Donc ils ont fait des stocks pour les prochains jours », soutient notre interlocuteur. Selon ses chiffres, les consommateurs ont dépensé en moyenne Rs 1 500 pour les provisions en raison du cyclone. 

 

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