Pour les 300 ans d’existence de la loge anglaise, la Lodge of Friendship de Maurice organise une journée porte ouverte, dimanche, pour ‘casser’ les mythes qui ont parasité la perception publique de la franc-maçonnerie.
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Oubliez les rituels secrets et l’aura de la secte qui tire les ficelles du monde dans l’ombre. La franc-maçonnerie n’est rien d’autre qu’une association caritative avec des rituels vieux de plusieurs siècles. C’est ce qu’a expliqué une poignée de membres de la Lodge of Friendship de Maurice, affiliée à la franc-maçonnerie anglaise, lors d’un point de presse, le mercredi 6 septembre, au Gymkhana Club, Vacoas. Cette rencontre avait trait à la journée porte ouverte prévue ce dimanche au hall de Phœnix, à l’occasion des 300 ans de la franc-maçonnerie anglaise.
« La franc-maçonnerie, en fait, c’est le plus vieux réseau social du monde», a déclaré Simon Knutton, qui est venu d’Afrique du Sud pour ces célébrations. Aux côtés de ses
« frères », il s’est efforcé d’expliquer que la franc-maçonnerie était une organisation où les membres visent à se parfaire eux-mêmes, moralement et spirituellement, avant de tenter d’apporter des améliorations dans la société à travers des œuvres caritatives. Ils sont 200 membres de trois loges anglaises à adhérer à ce principe.
Combien d’entre eux sont des hommes politiques ? C’est une question à laquelle on ne veut pas répondre directement. Kailash Juddoo, président du comité d’organi-sation des célébrations, avoue : « Tout le monde est libre d’adhérer à d’une association. Nous sommes foncièrement apolitiques et ne nous mêlons pas de religion.
Un franc-maçon est libre de se dévoiler s’il en a envie, mais on ne peut le faire pour lui », explique-t-il. Le Dr Hemant Jivanji, lui, ajoute : « l’appartenance à une société est une affaire privée que nous ne pouvons divulguer. Nous avons des membres issus de tous bords, même politiques. »
Une institution avec des secrets
Au delà d’adhésion des hommes politiques au mouvement, la franc-maçonnerie souhaite se défaire de son étiquette de société secrète devenue encombrante, à l’ère des réseaux sociaux. « Nous ne sommes pas une institution secrète, mais une institution avec des secrets », souligne Kailash Juddoo.
Le secret ne concernerait que la méthode utilisée pour se reconnaître entre membres. «Le reste sera visible par le commun des mortels ce dimanche», explique le Dr Jivanji. « Le public sera libre de visiter la Lodge Room où se déroulent les rituels. Nous expliquerons les positions et exposerons les tabliers. L’histoire de la franc-maçonnerie sera relatée lors d’une projection vidéo.»
De quels rituels parle-t-on précisément ? Pas des contes de grand-mère qui impliquent des décapitations, mais des sortes de pièces de théâtre. « Il existe trois degrés, explique Simon Knutton. Ce sont des pièces allégoriques que l’on joue et qui retracent notre développement en tant qu’individu, à travers des outils comme le compas ou l’équerre. » On évoque la construction du temple de Salomon comme d’une métaphore de son avancement ou de la construction d’un sol plat comme symbole de l’égalité existant entre tous les « frères».
Graeme Mackenzie, Assistant District Grand Master d’Afrique du Sud, dont dépend la loge de Maurice, explique que « pour devenir franc-maçon, il faut deux conditions : croire en une force supérieure à soi-même et avoir un casier judiciaire vierge.»
Selon lui, « la franc-maçonnerie est coupable d’avoir créé un mystère autour d’elle, mais le monde a changé drastiquement ces dernières années. Aussi, la grande loge d’Angleterre a lancé un programme de démystification, il y a cinq ou six ans. Nous avons même recruté des responsables des relations publiques. »
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