Finances dans le rouge: surendettée, Mauritours mise sous administration judiciaire

Elle est une des pionnières du secteur des tour-opérateurs à Maurice. La compagnie Mauritours a été placée sous administration judiciaire en début de semaine. Lourdement endettée, les biens immobiliers et mobiliers de la compagnie son grevés par des sûretés (fixed and floating charges) d’un montant de plus de Rs 100 millions. Sattar Hajee Abdoula, directeur général de Grant Thornton, a été nommé administrateur. Il gère dorénavant la compagnie. Ce dernier reste optimiste quant à l’avenir de la compagnie. « Je ne pense pas qu’on ira jusqu’à la mise en liquidation de la compagnie. Mauritours fait face à des difficultés de paiement. J’ai été nommé pour mettre de l’ordre dans les finances. Je suis confiant pour la société, et donc pour l’avenir des employés », rassure Sattar Hajee Abdoula. La mise sous administration judiciaire n’est pas une surprise dans le milieu touristique. L’entreprise coulait depuis un certain temps. La Mauritius Commercial Bank, le principal créancier, a ainsi réclamé la mise sous administration judiciaire de la compagnie incapable d’honorer ses dettes. La MCB a inscrit pour plus de Rs 125 millions de Fixed and Floating Charges sur les biens de la compagnie. L’entreprise appartenant à la famille Leal a été créée le 4 août 1977. Elle a connu une véritable succes story, mais le rachat de l’hôtel Les Cocotiers, à Rodrigues s’est avéré une opération désastreuse. En 2010, Mauritours a enregistré des pertes de Rs 21,6 millions et de Rs 28,9 millions l’année suivante. En 2013, les pertes s’élevaient à Rs 25,7 millions, pour un chiffre d’affaires de Rs 230,7 millions. Mauritours comptait alors 400 employés. La concurrence de plus en forte dans le secteur des tour-opérateurs et son fort niveau d’endettement ont eu raison des opérations de la compagnie. Fin 2014, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de payer les salaires des 200 employés et n’a pu leur payer leur boni de fin d’année à temps. Idem en 2015, pour les mois de février à mai. Le 9 juin, la direction a été sommée par le ministère du Travail de régler les salaires, faute de quoi sa licence d’opération serait révoquée. Fin juillet 2015, Mauritours a été confrontée  à une demande de dissolution de ses créanciers, en raison d’une dette de moins d’un demi-million de roupies. La situation avait alors été réglée.