Même loin de leur patrie, des jeunes sino-mauriciens observent la culture ancestrale, tout en y apportant une touche personnalisée surtout pour marquer le Nouvel An lunaire. De l’Australie et de l’Angleterre, deux jeunes nous racontent leur fête du Printemps 2025.
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Sophia L. de l’Australie : « L’essentiel est d’honorer nos ancêtres »
Cela fait déjà 11 ans que Sophia L. vit en Australie. Installée à Melbourne, elle célèbre la fête du Printemps en alliant traditions et valeurs familiales. Cette année, elle sera à Taïwan pour fêter le Nouvel An chinois. Elle profite de la proximité géographique et des vols directs depuis Melbourne. De plus, sa maman est Taïwanaise. « C’est l’occasion de me reconnecter à mes racines et de renforcer les valeurs familiales transmises par ma mère », explique-t-elle.
La Fête du Printemps n’est pas seulement un moment de renouvellement, mais aussi une occasion de réunir plusieurs générations autour d’une même table. « Nous partageons des moments importants tout en préservant des coutumes ancestrales. Ma famille maternelle est très unie et se compose de quatre générations », précise-t-elle.
La Fête du Printemps s’étend sur 15 jours, avec des célébrations de grande envergure dans tout le pays. Les festivités débutent par des prières et des offrandes aux ancêtres, un rituel essentiel pour attirer la prospérité et le bonheur dans les foyers. Les membres de la famille revêtent des habits neufs. Les grands-parents, parents, enfants et petits-enfants s’échangent des histoires, des rires et des vœux pour l’année à venir. Les aînés distribuent les fameux « foung pao » aux petits.
Quant à Maurice, son pays natal, elle n’a pas encore eu l’occasion d’y célébrer cette fête depuis son départ. « Les célébrations du Nouvel An varient selon les contraintes de la vie moderne, car beaucoup de jeunes voyagent pour leurs études ou leur carrière. Chacun adapte les traditions à sa façon, mais l’essentiel reste d’honorer nos ancêtres et de perpétuer ces rites », dit Sophia L.
Les préparatifs commencent avec le nettoyage de la maison une semaine au préalable. « Le jour de la fête, on partage des gâteaux avec les amis, les collègues et les voisins. Mes parents et ma sœur me manquent à Maurice. Toutefois, ces moments de fête, entourée de ma famille à Taïwan, comble le vide », conclut notre interlocutrice.
Nicolas Kee Mew de l’Angleterre : Fêter le Nouvel An avec les résidents d’une maison de retraite
Depuis ces trois dernières années, Nicolas Kee Mew célèbre la Fête du Printemps à Londres. « Je vais animer un évènement spécial prévu dans un centre commercial pour marquer le Nouvel An chinois », indique ce Care Home Manager. Cette année, cela fait 19 ans qu’il a quitté Maurice pour l’Angleterre où il vit à Essex.
Il va aussi fêter le Nouvel An avec ses collègues et les résidents de la maison de retraite pour lequel il travaille. Les traditionnelles lanternes font partie de la décoration. Notre compatriote portera son costume de « loulou chinois » pour la traditionnelle danse. « Nous avons également prévu une démonstration de Tai Chi. Les Britanniques apprécient surtout les mets chinois. De ce fait, une variété de plats sera servie », dit-il.
Puis, il va rencontrer sa sœur et ses amis mauriciens. « À l’occasion de Divali, mes amis m’offrent une boîte de douceurs traditionnelles et dans le cadre de l’Eïd-Ul-Fitr, on se réunit autour d’un plat de briyani. Pour la fête du Printemps, je partage des ‘gato lacire’ », confie-t-il.
D’ailleurs, sa maman l’envoie des « gato lacire » par voie postale ou à travers des connaissances qui sont en déplacement. « Nous avons des ‘gato lacire’ en Angleterre, mais ils se veulent différents. À maintes reprises, j’ai essayé d’en préparer, mais je n’ai pas le résultat escompté », explique-t-il.
Le 2 février, il sera volontaire pour une association qui sera présente à Chinatown, Londres. « Un défilé est au programme. Il va commencer à Chinatown pour prendre fin au Trafalgar Square. L’événement va se clôturer avec un concert », dit-il.
Le jeune homme raconte que ses arrière-grands-parents viennent de Guangdong, province située dans le sud de la Chine. « Mes grands-parents et mes parents ont tenu à perpétuer certaines traditions. Nous devons, par exemple, nettoyer la maison et porter des habits neufs. Une des superstitions est d’éviter les tenues de couleur noire », relate-t-il.
La famille consomme surtout du poisson le jour du Nouvel An, car il symbolise le bonheur. Les nouilles font aussi partie du menu, car elles représentent la longévité. « Nous offrons un ‘foung pao’ aux enfants et aux aînés », indique notre interlocuteur. Il est d’avis qu’il faut maintenir les traditions afin de les transmettre aux générations à venir.
Il remarque que certaines familles sino-mauriciennes préfèrent aujourd’hui célébrer le Nouvel An au restaurant ou séjourner à l’hôtel. D’autres choisissent de voyager.
Par ailleurs, Nicolas Kee Mew a été finaliste dans la catégorie « Social Campaigner of the Year » au MBCC Awards en décembre 2024. Cette reconnaissance met en avant ses contributions au travail caritatif, notamment dans les domaines de la recherche sur la maladie d’Alzheimer et de la sensibilisation à la démence.
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