L'accident d'un camion-citerne qui a percuté d'autres véhicules puis explosé samedi soir au Kenya a fait au moins 40 morts, ont annoncé lundi les autorités, revoyant à la hausse un précédent bilan, alors que certains appelaient le gouvernement à améliorer la sécurité sur les routes du pays.
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«Six corps supplémentaires ont été retrouvés, ils étaient brûlés à un point tel qu'ils sont impossibles à identifier, et ont été emmenés à la morgue», a déclaré à l'AFP un officier de police présent sur place.
Les autorités ayant par ailleurs annoncé qu'une victime avait succombé à ses blessures à l'hôpital universitaire de Nairobi, le bilan officiel de la catastrophe s'établit désormais à 40 morts, contre 33 morts annoncés dimanche.
Le directeur de l'Unité nationale de gestion des catastrophes, le colonel Nathaniel Kigotho, a confirmé ce chiffre, indiquant lundi à la presse que 34 corps se trouvaient dans une morgue au nord-ouest de Nairobi, tandis que 6 autres corps se trouvent à l'hôpital universitaire de la ville.
«Tous ces corps seront soumis à des tests ADN en vue d'être identifiés et rendus aux proches», a-t-il précisé. «Ce processus va commencer immédiatement et s'achèvera dans deux semaines».
L'accident s'est produit samedi soir à Karai, près de 100 km au nord-ouest de Nairobi, sur la route très fréquentée qui relie la capitale kényane et Nakuru dans la vallée du Rift, et continue jusqu'à l'Ouganda voisin.
D'après la police et des témoins, le camion, immatriculé en Ouganda, roulait vite lorsqu'il est arrivé à un ralentisseur nouvellement installé et qui n'était indiqué par aucun panneau de signalisation - un cas de figure assez courant au Kenya -.
Le chauffeur a perdu le contrôle du camion et s'est encastré dans d'autres véhicules. Des témoins ont vu une «boule de feu» embraser une dizaine de véhicules, dont un minibus et un véhicule de la police.
Onze policiers d'une unité paramilitaire kényane figurent parmi les personnes décédées.
«Ce désastre montre à nouveau que les dangers sur nos routes sont toujours là malgré des tentatives pour les rendre plus sûres», a regretté dans un éditorial le quotidien Daily Nation, évoquant des règles de circulation peu claires et rarement appliquées.
Les camions les plus volumineux ne sont pas autorisés à circuler la nuit sur certains axes routiers. Mais le code de la route est rarement suivi à la lettre dans un pays où soudouyer les policiers est courant.
Le président Uhuru Kenyatta avait affirmé dimanche que «le camion responsable de l'accident n'aurait pas dû se trouver sur cette route à cette heure là».
Lundi, il a ordonné au ministère des Transports d'améliorer la signalisation. «Nous ne pouvons continuer à perdre des vies à cause de ralentisseurs mal érigés», a-t-il déclaré lors d'un discours à Nairobi. «Des panneaux clairs doivent être placés dans cette zone pour prévenir les usagers, et cela devrait s'appliquer au reste du pays».
Cette route ultra-fréquentée est connue pour être un point noir en matière de sécurité routière. En 2009, 122 personnes avaient été tuées dans l'explosion d'un camion d'essence alors qu'elles s'étaient massées autour d'un véhicule accidenté près de Molo (150 km au nord-ouest de Nairobi) pour recueillir du carburant.
Selon la police routière kényane, quelque 3.000 personnes meurent chaque année sur les routes du pays. L'Organisation mondiale de la Santé évoque elle 12.000 morts par an.
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