Un mineur de 15 ans a été intercepté par la police lundi, alors qu'il effectuait une livraison de cannabis à Rose-Hill.
Publicité
Un collégien de 15 ans a été épinglé dans la soirée du lundi 15 juillet par la Special Intelligence Cell (SIC) de l'ASP Rajcoomar Seewoo, en possession d'une certaine quantité de cannabis. Rattrapé après une course-poursuite, le garçon a avoué avoir pris peur à la vue des policiers dans un faubourg de Rose-Hill. Il a cependant admis qu'il s'apprêtait à faire une livraison lorsque la police l'a intercepté. « Misie, gandia sa. Mo ti pe al livre », a déclaré le jeune garçon. Remis à ses parents après enquête, le dossier a été référé au Probation Office. Il a indiqué qu'il se faisait rémunérer entre Rs 2 000 et Rs 2 500 pour ses missions. « Mo gagn 2 000 a 2500 roupi pou sak livrezon », a lancé l'ado aux policiers. Depuis un moment, plusieurs jeunes ont été épinglés en tant que livreurs de drogue, une astuce utilisée par les trafiquants sachant que ces mineurs ne risquent pas gros.
Cette affaire a fait grand bruit dans la région où vit le jeune garçon. Fréquentant un collège réputé de son quartier, l'adolescent de 15 ans a été repéré dans les rues vers 21 heures lundi. Il a immédiatement tenté de prendre la fuite après avoir remarqué les policiers en civil. Mais le jeune dealer a été rattrapé. L'adolescent a expliqué son geste de tentative de fuite aux policiers, en avouant qu'il transportait de la drogue. « Misie, ena maler ar mwa », a-t-il lancé face aux hommes de l'ASP Rajcoomar Seewoo. Lors d'une fouille, une quantité de cannabis a été découverte sur lui, dans un sac. Conduit au bureau de la SIC aux Casernes centrales, le jeune homme a fourni son identité et ses parents ont été alertés.
Des proies faciles pour les trafiquants
Les dealers font souvent usage des adolescents de leurs régionss, en les faisant agir comme des mules pour convoyer les stupéfiants, confient des Field Intelligence Officers (FIO) de ce quartier au Défi Plus. Nos sources expliquent que les jeunes sont approchés par des trafiquants pour assurer des livraisons de drogue aux clients lorsqu’il s’agit de quantités importantes. Souvent, ce sont des drogues destinées à la revente dans d’autres endroits.
Les mineurs sont souvent au-dessus des soupçons de la police. Ils opèrent ainsi plus facilement dans leurs tâches de « transporteurs ». En retour, ils obtiennent des rémunérations qu’ils trouvent alléchantes. « Rs 2 000 à Rs 2 500 par jour pour un enfant de 15 ans, c’est beaucoup », constate un responsable de la SIC. Et cela, c’est uniquement pour prendre possession du colis de drogue et le remettre à une tierce partie à quelques chemins plus loin, lors d’un rendez-vous souvent déjà organisé par le trafiquant lui-même. Les dealers voient en ces ados, surtout ceux dans des situations financières difficiles ou provenant de familles brisées, des proies faciles. Facilement tentés, ces enfants se laissent souvent embarquer dans ce milieu infernal.
Le recrutement : une tâche minutieuse
Le recrutement des jeunes livreurs ou même de ceux qui se verront attribuer un rôle de « guetteur » ne se fait pas de manière anodine. Le caractère et le profil des jeunes sont scrutés par les trafiquants. Leurs antécédents familiaux, les profils de leur cercle d’amis ou encore les proches qu’ils fréquentent sont observés en amont. « Zot amenn 20 a 25 zanfan, zot evalwe, lerla swazir parmi banla ek donn banla bann mision », confient nos sources policières. Selon nos interlocuteurs, c’est quasiment une étude de profilage qui est faite par les trafiquants avant de recruter les jeunes de leurs quartiers pour les aider dans leurs besognes. « Ena la dan zis pou reste lor semin pou krie kan la polis pe vini, ena ale livrer, ena gérer kass », indiquent-ils. Ceux qui gèrent l'argent sont des jeunes de confiance, chargés d'aller remettre la recette au patron.
Dans un centre de formation : un ado fumant du cannabis dans un bong
Mercredi 17 juillet, un élève dans un centre de formation dans le Nord de l'île a été surpris en flagrant délit de consommation de cannabis. C'est un éducateur qui s'est retrouvé face à l'adolescent de 16 ans. Mandée sur place, la police a récupéré un « bong » et 2,4 grammes de cannabis qui se trouvaient en possession de l'ado. Après enquête, ce dernier a été autorisé à partir par la brigade antidrogue de Poudre-d'Or. Le dossier sera référé au Probation Office pour décider de la marche à suivre.
Juin 2024 : Un jeune de 17 ans épinglé pour trafic de drogue
En juin 2024, la SIC avait épinglé un jeune de 17 ans qui opérait de manière quasi similaire dans un faubourg de la capitale. Il avait aussi sur lui une quantité importante de drogue destinée à une livraison. Selon nos sources proches des Casernes centrales impliquées dans la lutte antidrogue, les dealers privilégient l'usage des enfants dans la vente de drogue et les activités liées à cette pratique. Guetteurs, pipeurs, « martins », ces tâches sont facilement effectuées par des enfants. Leur rôle est de donner l'alerte à l'approche de véhicules suspects.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !