Interrogée, le mardi 9 février 2021, l’hôtesse de l’air Neeta Nuckchedd a indiqué qu’elle a été intimidée par le policier qui enregistrait sa déclaration, quand la question de sa relation avec Yogida Sawmynaden a été abordée.
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Neeta Nuckchedd a déclaré à la police n’avoir eu aucun contact avec le ministre Yogida Sawmynaden depuis six ans. Devant la cour, elle a dit qu’elle est régulièrement en contact avec lui au téléphone.
La compagnie dont elle fut la directrice a obtenu un contrat de décontamination des locaux de la State Trading Corportation (STC). C’était pendant le confinement. Or, soutient la jeune femme, elle ne savait pas que cet organisme parapublic, était sous la tutelle du ministère du Commerce de Yogida Sawmynaden.
Elle a été entendue le mardi 9 février 2021 devant le tribunal de Moka. Cela, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de l’agent politique, Soopramanien Kistnen. Le cadavre carbonisé du défunt a été trouvé, le 18 octobre 2020, dans un champ de canne, à Telfair, Moka.
Interrogée par Me Azam Neerooa, le représentant du Directeur des poursuites publiques (DPP), l’hôtesse de l’air a répondu que ses conversations avec le ministre « n’étaient jamais pour affaire ». Elle a expliqué que « c’était d’ordre personnel ». Elle a d’ailleurs pris position contre le fait que la cour accède à ses échanges téléphoniques avec le ministre.
Elle a déclaré qu’elle est une amie d’enfance de Yogida Sawmynaden. Ses parents, dit-elle, avaient confié des travaux à l’entrepreneur Soopramanien Kistnen, qu’elle connaissait uniquement sous le nom de Kaya. « C’est Yogida Sawmynaden qui m’avait donné le numéro de Soopramanien Kistnen, il y a deux ans. »
Neeta Nuckchedd a concédé qu’elle n’a pas dit à la police dans sa déposition, le 13 janvier 2020, qu’elle était toujours en contact avec le ministre du Commerce au téléphone. Elle avait lors de cette déposition à la police, déclaré n’avoir « pas eu de contact avec Yogida Sawmynaden depuis six ans, soit depuis le décès du père de celui-ci. »
Elle a déclaré qu’elle pensait que « contact » voulait dire rencontrer physiquement Yogida Sawmynaden. Elle a soutenu qu’elle parle avec le ministre « deux à trois fois par semaine et que c’est lui qui appelle la plupart du temps. »
Interrogée par Me Roshi Bhadain, elle a allégué que c’est par « peur » qu’elle n’avait pas abordé la question de ses contacts téléphoniques avec Yogida Sawmynaden à la police. Car le jour de son interrogatoire, le « constable Norbert Manoovaloo, qui a enregistré sa déclaration, a secoué la tête de gauche à droite. C’était un geste indiquant que je ne devais pas parler de cela ». Elle ajoute que son avocat, Me Krishen Luximon peut en témoigner. Son audition reprend ce mercredi 10 février 2021.
Neeteeselec incorporée en plein confinement
Neeta Nuckchedd a été interrogée par Me Azam Neerooa sur le contrat de la STC obtenu par la compagnie Neeteeselec. Elle explique qu’elle fut la directrice de l’entreprise d’avril à septembre 2020. Bien qu’elle n’ait jamais évoqué cette autre occupation, avec la direction de MK. Elle a concédé que son entreprise n’avait pas l’expertise dans la décontamination. Mais elle fait ressortir qu’elle a « fait des recherches sur Internet et dans les médias sur la décontamination dans le cadre de la Covid-19. »
Elle a ensuite établi un business plan et a envoyé des courriels et des brochures pour proposer ses services à plusieurs entités. Elle était avec son amie Keshwaree Poonyth, les deux seules employées de la boîte. C’est pour cela qu’elle a sous-contracté la décontamination des locaux de la STC et de sa flotte de véhicules.
Neeta Nuckchedd a nié avoir abordé la question du contrat de la STC avec Yogida Sawmynaden. Après un premier contrat, un autre exercice de décontamination pour la STC a été confié à son entreprise.
Vidéosurveillance privée
Toujours aucune image des dernières heures de Soopramanien Kistnen
Le surintendant de police Vijaycumar Dawon est retourné à la barre le mardi 9 février 2021. Il a affirmé avoir relevé le positionnement des caméras de surveillance privées autour de 96 emplacements, boutiques, centres commerciaux, restaurants, etc.
63 de ces emplacements, étaient pourvus de caméras, mais leurs images ont été effacées en raison du laps de temps qui s’est écoulé. Par ailleurs, le témoin a affirmé avoir interrogé les propriétaires de trois maisons d’hôtes. Toutefois la vidéosurveillance de deux d’entre elles ne fonctionnait pas. Interrogé par Me Azam Neerooa pour savoir s’il les a pris en contravention puisque la loi exige qu’elles conservent les images de leur vidéosurveillance pour une période d’un an. Il a répondu par « non » et que ce n’était pas la requête que la cour lui avait transmise. Me Azam Neerooa lui a rappelé que c’était son devoir de rapporter tout délit, en vertu de la Police Act. Me Azam Neerooa a qualifié d’inutiles les informations du témoin. Puisqu’aucune image des dernières heures de Soopramanien Kistnen n’a pu être récupérée. La magistrate a ordonné au témoin de récupérer le serveur de l’une des deux maisons d’hôtes, en vue d’un examen approfondi par le département Information Technology de la police.
Un avertissement d’usage à Rocky Boodhoo
Le directeur de la compagnie Clear Ocean Hotel and Resort, Rocky Boodhoo, a été rappelé à la barre des témoins, le mardi 9 février 2021. Il a été interrogé par Me Roshi Bhadain concernant une affaire de fausse facture de Rs 4,5 millions, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth a donné au témoin, un avertissement d’usage. Elle lui a fait comprendre qu’il a le droit de ne pas répondre, car il risque de s’auto-incriminer dans la réponse. Le témoin a nié toute maldonne dans l’affaire.
Il a, par ailleurs, indiqué que c’est dans le cadre d’un projet hôtelier visant à convertir un terrain de football en un stade à Riambel, qu’il s’était rendu au bureau de Yogida Sawmynaden, alors ministre des Sports. Sur place, il a rencontré Soopramanien Kistnen, qui lui avait proposé son aide. Rocky Boodhoo a été confronté par Me Azam Neerooa, Senior Assistant au bureau du Directeur des poursuites publiques, sur le contenu d’un courriel qu’il avait envoyé, dans le cadre d’un projet hôtelier à Pomponette. Un extrait du courriel se lit comme suit : « He is very close to PM and Hon Yogida (they recommend him) please if you can pay him so that he can continue the work so that we don’t have any problem. The MP is asking why we have to stop the fencing I don’t want them to know our internal problem and the contractor also is backing us… ».
Le témoin a indiqué que la compagnie de Soopramanien Kistnen, Rainbow Construction Ltd, avait obtenu le contrat pour la construction de la clôture à Pomponette en vue d’un projet hôtelier. Il a confirmé que c’est bien lui qui a envoyé le courriel et que le « PM », c’est bien le Premier ministre, Pravind Jugnauth et que le Hon Yogida, c’est bien Yogida Sawmynaden. S’agissant du « MP », mentionné, il a dit qu’il ne souvient pas de l’identité de cette personne, ni même si cela voulait dire Member of Parliament. Il a affirmé que tout ce qu’il a écrit dans ce courriel lui a été raconté par Soopramanien Kistnen.
Melvin Bibi : « Ziska zordi pa finn gagn oken kontra a traver Kistnen »
Joyce Kenny Melvin Bibi a été entendu dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen. Cet habitant de Quatre-Bornes était le principal actionnaire de la compagnie Final Cleaning Ltd en 2014. Il relate qu’en 2019, son ami Vinessen Subbaroyan, lui a proposé du travail. Mais il fallait rencontrer Soopramanien Kistnen. Rendez-vous est pris à Port-Louis. C’est ainsi que celui-ci lui a proposé de devenir actionnaire de la compagnie. C’était en échange de « gros contrats ». C’est ainsi que Vinessen Subbaroyan est devenu actionnaire de Final Cleaning Ltd avec 50 % des actions. Soopramanien Kistnen, lui est devenu actionnaire avec 40 % des actions. Tandis que lui Melvin Bibi a gardé que 10 % des actions. Toutefois, dit-il, « ziska zordi pa finn gagn oken kontra a traver Kistnen. »
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