La commission anti-corruption passe sous la loupe les agissements de certains politiciens et des hommes d’affaires mauriciens opérant sur le territoire malien. Cela en lien avec l’affaire St-Louis. Des échanges entre la commission et les autorités maliennes ne sont pas écartés.
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Cette semaine, la commission anticorruption s’attellera à l’examen de la liste de « Coded Names » des protagonistes impliqués dans le projet d’installation de quatre turbines à la centrale de St-Louis au coût de Rs 4,2 milliards. Maintenant, on apprend de sources proches du Réduit Triangle qu’un rapport émis au Mali fait état des agissements de la société Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) dans ce pays.
Le modus operandi dans l’affaire St-Louis est quasi similaire à celui mis sur pied par Martin Cok Jensen, responsable de vente au sein de la société danoise, au Mali. Désormais l’Independent Commission against Corruption (Icac) tentera d’établir une potentielle « Malian Connection », notamment des individus qui auraient agi en tant qu’intermédiaires ou facilitateurs, auprès des protagonistes impliqués dans les démarches pour le projet de la centrale thermique de Saint-Louis. Une liste d’une douzaine de « Coded Names » comprenant des pseudonymes est actuellement passée à la loupe, au Réduit Triangle. Ceux qui ont participé de près ou de loin à des négociations avec la société BWSC sont en passe d’être identifiés.Le déplacement d’une équipe de l’Icac en 2020, au Danemark porte ses fruits, soutient-on dans les couloirs du Réduit Triangle.
C’est la BWSC qui avait décroché un contrat de Rs 4,2 milliards du Central Electricity Board (CEB) pour le projet de réaménagement de la centrale de Saint-Louis. Des allégations de fraude et de corruption entourant cette affaire ont fait surface, après un communiqué émis par la Banque Africaine de Développement à la suite à un rapport de la BWSC.
D’autre part, chacun des protagonistes ayant eu un quelconque rôle dans le cadre de la mise en œuvre et la supervision du projet St-Louis sera identifié. Pour l’Icac, il y a eu des délits de corruption, dans le cadre de ce projet au coût mirobolant.
Pratiques « hors normes »
Des hommes d’affaires opérant du Mali soupçonnés d’avoir agi en intermédiaires entre les parties mauricienne et danoise, sont dans le collimateur de l’Icac. Dans le cadre de la Legal Mutual Assistance, la commission tentera d’obtenir les versions des faits de ces individus.
Un haut cadre de la firme danoise BWSC, déjà suspendu de ses fonctions est d’ailleurs pointé du doigt dans un rapport au Mali. Ce rapport fait état des pratiques « hors normes dans le domaine des négociations ».
En juin 2020, la Banque africaine de développement avait émis un communiqué pour signaler cette affaire de pots-de-vin allégués. À ce jour, la brigade anticorruption a déjà procédé à une quinzaine d’interrogatoires et deux arrestations. Il s’agit d’Alain Hao Thyn Voon, Managing Director de PADCO. Il avait été arrêté par l’Icac le 29 septembre 2020. Bertrand Lagesse est l’autre suspect épinglé. Son arrestation remonte au 4 septembre 2020.
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