C'est parti pour le plus grand pèlerinage de tous les temps! Les bains rituels de masse ont débuté lundi à Prayagraj, dans le nord de l'Inde, pour le méga-festival hindou de la Kumbh Mela où sont annoncées quelque 400 millions de personnes.
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Avant même les premières lueurs du jour, les premières grappes de pèlerins se sont plongées dans les eaux froides du confluent des fleuves sacrés du Gange, de la Yamuna et de la mythique Sarasvati pour, comme le requiert la tradition hindoue, y laver leurs péchés.
"C'est une grande joie", s'est exclamée Surmila Devi, 45 ans, en sortant de l'eau. "Pour moi, c'est comme de me plonger dans un nectar".
"Malgré la foule, je ressens une immense paix", a renchéri Gopal Devi Shanti Gujjar, qui a fait le voyage depuis l'Etat du Rajasthan (ouest).
Pour Reena Rai, une femme d'affaires de 38 ans, qui a parcouru un millier de kilomètres, "c'est une occasion à ne pas manquer".
Organisé tous les douze ans, ce rendez-vous s'annonce cette année - du 13 janvier au 26 février - comme celui de tous les records.
Les dernières célébrations religieuses qui se sont tenues au même endroit en 2019 avaient réuni 240 millions de fidèles, selon le gouvernement.
Quelque 6 millions de fidèles s'étaient déjà baignés lundi entre le lever du soleil et 9H30, selon Sunil Kumar Kanaujia, du centre d'information du gouvernement de l'Etat de l'Uttar Pradesh, où se situe la ville de Prayagraj.
Le Premier ministre, Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, a salué le début des cérémonies.
"La Kumbh Mela 2025 (...) réunit une masse incalculable de gens en une confluence sacrée de foi, de dévotion et de culture" et incarne "l'héritage spirituel éternel de l'Inde", s'est-il félicité dans un message publié sur son compte X.
Même pour le pays le plus peuplé du monde, rompu avec son 1,4 milliard d'habitants à la logistique des célébrations de masse, accueillir l'équivalent des populations américaine et canadienne réunies a relevé des travaux d'Hercule.
Les organisateurs ont installé 150.000 toilettes, 68.000 lampadaires urbains et une ville de tentes qui s'étend sur une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu'île new-yorkaise de Manhattan.
Une foule compacte de pèlerins venus de toute l'Inde et au-delà y a pris ses quartiers dès le week-end.
Cortèges
Avec ses voisins de l'Etat du Gujarat (ouest), Jaishree Ben Shahtilal a fait trois jours de bus pour en être. "J'attends de me baigner dans le fleuve sacré depuis si longtemps", a-t-elle justifié.
Pour exprimer sa "culture hindoue", Sonali Bandhyopadhya, elle, n'a pas hésité à faire le voyage en avion depuis son domicile du Nevada, dans l'ouest des Etats-Unis.
Les baigneurs ont commencé dès dimanche à affluer le long des berges des fleuves, au son des tambours et au milieu de cortèges d'éléphants et de tracteurs chargés de statues à l'effigie de dieux ou de déesses hindous.
Au milieu de la cohue, les moines entièrement parés d'orange - la couleur de l'hindouisme - et les ascètes au corps noirci de cendres ont distribué les bénédictions à tour de bras.
Quant aux dévots les plus impatients, ils n'ont pas attendu le coup d'envoi officiel des réjouissances pour s'immerger.
"Une fois dans l'eau, on ne sent même plus le froid", a lancé, bravache, Chandrakant Nagve Patel, 56 ans. "C'est comme si je ne faisais plus qu'un avec Dieu".
En plus de laver les fautes, les bains pris au confluent des rivières sacrées pendant la Kumbh Mela permettent aussi de se libérer du cycle des renaissances et des réincarnations.
"Je crois que cela m'offrira le salut", a déclaré Avish Kumar, un travailleur du secteur de la technologie venu de la ville de Bengaluru, dans le sud de l'Inde.
Sans surprise, la cohue des premiers bains va de pair avec les premières "disparitions".
Le sari encore humide, Bihar Sushila est partie à la recherche de sa fille. "Je sais qu'elle n'est pas loin mais je ne la vois plus", s'est-elle inquiétée.
La police indienne a déployé d'importants effectifs pour assurer, selon un porte-parole, "une sécurité maximale" aux pèlerins pendant six semaines.
Venu de l'Etat du Maharashtra (ouest), Bhawani Baneree, fonctionnaire, n'a pas regretté d'avoir fait le déplacement. L'ambiance est "très animée", s'est-il réjoui, "tout est si beau".
© Agence France-Presse
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