Le drame s’est abattu sur la famille Oodhorah, à Vieux Grand Port. Dimanche 22 novembre dernier, Karamchand Oodhorah, agé de 46 ans, est sorti pour une partie de pêche. Mais, il n’est jamais revenu. Son cadavre a été repêché lundi matin par des membres de la garde côtière.
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Karamchand, natif de Vieux Grand Port, aussi appelé Nana, vouait une véritable passion à la pêche. Quoi qu’il exerçât comme aide-maçon, la majeure partie de son temps, c’est assis sur un rocher en mer ou sur un bateau qu’il le passait.
En face de la maison familiale, l’océan est à perte de vue. Aussi, depuis son enfance, Nana a toujours été attiré par le mystère des profondeurs. « Nana était fils unique. A sa naissance, son père avait déjà quitté ma sœur. Nous nous sommes tous occupés de lui », nous explique Sunil Oodhorah, l’oncle de la victime.
Nana a fréquenté l’école primaire de Notre Dame du Grand Pouvoir, située sur la route principale de Grand Port. « Lekol zis dé pa ar lakaz », nous montre Sunil. Déjà très jeune, Nana n’avait pas la tête aux études. « Lin fel plisier fwa sizyem », ajoute l’oncle. Il a fini par trouver sa voie dans la maçonnerie. « So travay, se mason, me se ki atir li plis, se lamer. So pasyon sa », poursuit-il.
En effet, dès que le temps le lui permettait, il prenait sa canne à pêche et filait à la mer. Il n’avait qu’à traverser la route et il se trouvait déjà dans son élément. « Li abitier al deryer legliz, li asiz lor ros, li lapes », se souvient Sunil.
La patience il en avait. « Ena dimoun, trwazer, katrer tan fini plin, pa gegn nanie. Li non. Li ti ena mari pasians. Tank ki li pa gegne, li pa pou revinn lakaz li. Ena fwa li al lor bato » nous dit un autre proche qui ne tarit pas d’éloges sur Nana.
« …Li ti kontan partaze »
Il ne passait pas une semaine sans que Nana n’aille pas en mer. « Parfois il partait pêcher à 18 heures et revenait aux petites heures le lendemain. Il revenait uniquement parce que le matin il fallait qu’il parte travailler », raconte sa mère Kumarie, 64 ans. La sexagénaire fait ressortir que Nana mangeait rarement ses prises. « Kan li gegne, rar ou pou truv li manz bann pwason-la. O kontrer, li done. Li pa vende nanie. Li ti kontan partaze », racontent ses proches.
Comme un reflet dans l’eau, Nana avait présagé sa mort. « Linn deza dir ki li pou mor dan lamer mem. De trwa fwa linn dir sa », se rappellent Sunil et Kumarie. Dimanche le 22 novembre, il y avait de la famille chez la victime. « Mon époux étant malade, des proches étaient venus lui rendre visite. Nana n’a pas voulu rester à la maison. Vers 18 heures, il est sorti. Nous n’avons pu l’en empêcher », raconte sa mère. Nul ne pouvait imaginer que le malheur allait frapper. L’appel du large a été trop fort pour lui.
Nana s’est installé sur un rocher dans l’eau et n’est plus rentré. Inquiète, sa mère a alors alerté Sunil. Ils ont commencé les recherches, mais aucune trace de Nana. La police de Vieux Grand Port a ensuite été alertée. Le lendemain, en reprenant les recherches, des volontaires ont vu la victime flottant à la surface de l’eau. « Il n’était qu’à quelques mètres de l’endroit où il pêchait », nous dit l’oncle. Il était déjà trop tard. Nana comme il l’avait prédit est mort noyé happé par les eaux.
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