Législatives 2019

Élections générales 2019 : les temps forts de la campagne

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Après la dissolution du Parlement, le 6 octobre 2019, les différents partis politiques ont commencé à sérieusement labourer le terrain en attendant le jour J, soit ce jeudi 7 novembre où les Mauriciens sont appelés aux urnes. Retour sur les moments forts de la campagne électorale des trois principaux blocs.

Mécanisme structuré

La fondatrice de la Mauritius Society Renewal revient sur l’annonce de la dissolution du Parlement, le dimanche 6 octobre, à la mi-journée. « C’était imprévu. On s’attendait à cette annonce le vendredi précédent ou la semaine suivante », affirme Manisha Dookhony. Elle retient aussi le très court délai entre l’annonce et la date des élections qui a surpris plus d’un. Ce qui a été, selon elle, un avantage surtout pour les partis mainstream qui ont déjà le mécanisme et le financement en place pour les élections. 

Nouvelles formations

Si le MMM a choisi de faire cavalier seul, le Parti travailliste s’est allié au PMSD et le Mouvement de Jean-Claude Barbier pour l’Alliance Nationale. Le MSM et le ML ont, eux, été rejoints par le mouvement d’Alan Ganoo sous la bannière de l’Alliance Morisien. « Avoir trois grands blocs au lieu de deux comme cela se passe généralement ainsi qu’un très grand nombre de nouvelles formations montre qu’on a une démarche démocratique qui est bien ancrée dans le système électoral », estime notre interlocutrice. Elle explique par ailleurs qu’on note l’émergence de nouvelles formations politiques, dont Reform Party, Lalians Lespwar et 100% Citoyens, entre autres. 

Campagne d’un mois

Cette campagne a été de courte durée, soit un mois. Pour l’observateur Dharam Ghokool, « ce n’est pas bon pour la démocratie ». « La responsabilité repose sur le Premier ministre sortant. L’histoire retiendra que, pour des besoins politiques, il a déclaré les élections à un moment où plus de 16 000 élèves prennent part aux examens du SC et du HSC ». Il revient sur le fait l’Alliance Morisien avait pris de l’avance sur ses adversaires, « créant l’impression qu’elle est forte. Le MMM et l’Alliance Nationale sont entrés en jeu. Il y a eu deux semaines intenses. Ce qui a rétabli l’équilibre. Après, il y a eu les grands rassemblements. Les interventions des leaders ont un impact, car les gens les suivent avec intérêt », dit-il.

Candidature des papillons rejetées

Les candidats de Rezistans ek Alternativ ont vu la candidature de ses membres être rejetée dans toutes les circonscriptions. La cause : ils n’ont pas voulu se catégoriser comme hindou, musulman, sino-mauricien ou population générale, mais en tant que Mauricien.  

Record

817. C’est le nombre de candidats qui briguent les suffrages. Ce qui est un record. Manisha Dookhony soutient qu’il est toujours difficile de connaître les candidats et de comprendre leur combat. Elle déplore aussi la faible participation des femmes.  

Remontée du MMM

Manisha Dookhony
Manisha Dookhony

Manisha Dookhony évoque une remontée du MMM. Elle parle des « des défections pré-électorales au MMM et sa remontée en popularité en allant seul aux élections.  C’est le fait que le MMM aille tout seul aux élections qui a fait renaître la fibre du militantisme de sa base militante », indique-t-elle. 

Ramgoolam change de fief

La fondatrice de la Mauritius Society Renewal rappelle que, battu dans la circonscription No.5 lors des dernières législatives, Navin Ramgoolam est aujourd’hui candidat au No.10. 

Pas en-dessous de la ceinture

Dharam Ghokool note, par ailleurs, que la campagne a été d’une « bassesse » sans précédent. « On n’a pas hésité à étaler la vie privée d’autrui. C’est choquant qu’on ait atteint un tel niveau. À l’avenir, il faudrait que les partis prennent l’engagement de ne pas attaquer en-dessous de la ceinture », espère l’observateur. 

Surenchère : signe de panique

Le membre de Think Mauritius, Pitch Venkatasawmy, parle, lui, des grandes promesses des trois gros blocs. Selon lui, ils sont même tombés dans de la surenchère : baisse du prix du gaz ménager, augmentation de la pension… « Cela démontre un signe de panique. Pourquoi promettre autant de choses ? C’est le clientélisme, voire de la démagogie, pour obtenir des votes. C’est également une indication que les leaders ne sont pas satisfaits ou ne sont pas confiants d’une victoire. Ils essayent par tous les moyens de remporter cette joute électorale », déclare Pitch Venkatasawmy. 

Les ‘gates’

Des vidéos jugées troublantes, en particulier celles qui vont à l’encontre du code d’éthique et des lois. Pour Manisha Dookhony, c’est « grave ». 
« Les vidéos anonymes sont encore plus troublantes, car cela démontre que n’importe qui peut décider de faire une vidéo et influencer les citoyens. Il est aussi difficile de distinguer le vrai du faux et du sensationnalisme », estime Pitch Venkatasawmy qui pense que « ces vidéos ont quand même dévoilé des choses que la population ignorait ». 

50 à 60% d’indécis

Pour nos intervenants, les gates n’ont aidé qu’à faire plus d’indécis. « Ce qui est bien, c’est qu’il y a une prise de conscience. Les gens ne sont plus des suiveurs. Au contraire, ils analysent avant de faire leur choix », lance Pitch Venkataswmy. 

Le rôle des réseaux sociaux

Il y a eu une utilisation à outrance des réseaux sociaux. « Il y a eu de graves attaques via les médias, surtout un foisonnement de nouveaux médias sans qu’on ne sache qui est derrière ces nouvelles publications. Également le nombre croissant de pronostiqueurs sur les réseaux sociaux », indique Manisha Dookhony. Quant à Dharam Ghokool, il retient que nombreux sont ceux qui ont suivi la campagne à travers les réseaux sociaux. « Cela démontre qu’à l’avenir la façon de faire campagne changera », lance notre interlocuteur. 

Appel incessant à voter « blok »

Pitch Venkatasawmy souligne que les appels pour vot blok est en fait un signe de panique. « Ils sentent que les citoyens ne vont pas voter 100 % pour un parti. Il y aura le panachage. C’est pourquoi cet appel est incessant », explique-t-il.

 

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