Ce samedi 22 avril, la communauté musulmane célèbre l'Eid ul-Fitr dans la joie et la convivialité après 29 jours de jeûne. C'est une occasion de se réjouir et de partager avec les autres.
« Le ramadan a permis aux musulmans de renouer avec Dieu. Pendant ce mois béni, nous avons non seulement contrôlé notre appétit, mais aussi notre langue, en évitant de dire du mal des autres et en faisant du bien autour de nous. Nous devons continuer à faire de bonnes actions même après le ramadan. Maintenant, nous allons entamer le premier jour de Chawal (10e mois du calendrier islamique) avec l'Eid », explique l'imam Arshad Joomun.
En ce jour de fête, tout commence par la prière quotidienne au réveil. Ensuite, les fidèles se rendent à la mosquée pour la prière du matin, appelée « Fajr », vers 5 h 15. Certaines personnes prennent un bain rituel, le « ghusl » avant de se rendre à la mosquée, tandis que d’autres préfèrent le faire à leur retour.
Puis, les fidèles revêtent de beaux vêtements neufs et se parfument avant d’aller à la mosquée pour la prière de l’Eid qui a lieu à 7 heures ou 7 h 15. Après le sermon de l’Eid, ils se réjouissent en échangeant des accolades et en se souhaitant « Eid Mubarak ». Des petits gâteaux sont servis avant que chacun ne rentre chez soi pour célébrer l’Eid ul-Fitr en famille.
Cependant, le matin de l'Eid, l'imam Arshad Joomun souligne qu'il est important pour les musulmans d'effectuer une aumône, appelée « zakât ul-Fitr », destinée aux démunis. Cette journée est également marquée par des échanges de cadeaux entre les membres de la famille et le partage de gâteaux avec les voisins, les amis et les proches.
Briani, sewai et délices sucrés au menu
La fête d’Eid ul-Fitr ne serait pas la même sans le briani, ce plat traditionnel à base de riz, de viande, de pommes de terre et d'épices. « Il est difficile de ne pas en consommer le jour de la fête. Ce plat symbolise notre culture et est très apprécié par toutes les communautés. La plupart des familles musulmanes se réuniront autour d'un briani, que ce soit pour le déjeuner ou le dîner », indique Bilkish Rymankhan, une spécialiste de la cuisine orientale.
Cependant, selon notre interlocutrice, certaines familles optent pour d’autres plats plus légers tels que le « butter chicken » accompagné de naan, le khalia, le kofta ou encore le poulet aux amandes ou aux pruneaux. Les gâteaux sont aussi au centre de la fête. Traditionnellement, c'est le sewai (vermicelle) qui est dégusté et partagé pour l’Eid.
« Nous préparons deux types de sewai : celui avec du lait et des amandes (badam), qui est consommé le matin, et celui qui est plus sec que nous partageons avec les amis, les voisins et la famille. Il y a aussi le ‘gulab jamun’. Toutefois, de nos jours, il y a d'autres gâteaux qui sont très prisés », confie Bilkish Rymankhan, qui publie ses recettes sur sa page Facebook « Bilkish and Zahra’s Foodie ».
Parmi les gâteaux tendances, on trouve le « massepain barfi », qui consiste en une base de massepain recouverte d'une couche de barfi. Il y a également le « magaj », qui est préparé avec de la farine de pois chiches (besan), également connu sous le nom de « barfi besan ». D'autres sucreries qui ont la cote sont les napolitains et les gâteaux marocains. « Les gens passent des commandes de napolitains décorés avec ‘Eid Mubarak’ écrit dessus. Il y a également une tendance pour les gâteaux marocains, comme le baklava et le makrout, entre autres », précise Bilkish Rymankhan.
Feriyal Ramjaum : « Je ne me vois pas manger autre chose que le briani le jour de la fête »
Feriyal Ramjaum, 59 ans, femme au foyer résidant à Pailles, a été très occupée tout au long du mois du ramadan. Elle a préparé du briani pour les personnes en difficulté. « J’ai cuisiné des plats de briani pour les démunis. Les commandes provenaient des personnes qui donnaient la ‘zakât’. J’ai également consacré beaucoup de temps à la prière avec mon époux et mon fils. »
Pour célébrer l'Eid ul-Fitr, le briani sera une fois de plus au menu, car selon elle, c'est un incontournable pour la fête. « Je ne me vois pas manger autre chose que le briani le jour de la fête », affirme-t-elle. Cette année, elle ira déguster ce plat chez son père en journée, entourée de ses proches, puis chez ses beaux-parents le soir. Elle prévoit également de partager des petits gâteaux avec son entourage. Sa fille, qui est en Angleterre, sera malheureusement absente.
Oorousha Mahamoodally : « Il y a une ambiance particulière cette année »
Oorousha Mahamoodally, âgée de 24 ans et habitant à Montagne-Longue, est la maman d'un bébé de cinq mois. Elle se réjouit d'avoir observé le mois de jeûne du ramadan comme il se doit et affirme avoir grandi spirituellement. « Le ramadan est un cadeau offert par le Créateur. Je suis très satisfaite d'avoir observé mon jeûne et maintenant nous allons célébrer l'Eid dans la joie », confie-t-elle.
Cette Account Officer qui travaille aussi dans le business familial est particulièrement heureuse de célébrer l'Eid cette année, car c'est la première fois que sa fille y participe. « Il y a une ambiance particulière cette année », dit-elle.
Oorousha Mahamoodally a d'ailleurs commencé ses achats pour la fête plusieurs semaines auparavant. En ce jour spécial, toute la petite famille portera des vêtements neufs pour se rendre chez ses parents pour le déjeuner et chez ceux de son époux pour le dîner. Et pour ne pas déroger à la tradition, le briani sera servi au déjeuner et au dîner. « Il est impossible de ne pas célébrer ce jour important sans manger un briani. Même si nous en mangeons assez souvent, le goût est différent le jour de l'Eid. »
Zahib Neetoo : « Le ramadan est passé trop vite »
Zahib Neetoo, 44 ans, directeur d’entreprise habitant Beau-Bassin, estime que « le ramadan est passé trop vite ». Ce mois de jeûne s'est déroulé dans une ambiance de prière et de sacrifice. « Avec mon épouse Farhana, nous avons lu le Coran presque tous les jours. Nous avons prié ensemble avec notre petite fille de cinq ans, Zyva. Il y a également eu des sacrifices personnels. Ce mois était dédié au Créateur. »
Les préparatifs de la fête ont commencé depuis mercredi avec la réalisation de gâteaux par son épouse. En ce jour de fête, Zahib se rendra à la Grande-Rivière-Nord-Ouest Mosque pour le « namaz Eid ». « J'ai grandi à Coromandel et c'est naturel pour moi d'aller à la mosquée de GRNW que je fréquente depuis que je suis petit. J’y vais avec mon père et d'autres membres de la famille ». Pour le déjeuner, ce sera chez ses parents et le dîner chez ses beaux-parents. Au menu : du briani.
M-Kids Association : 150 enfants célèbrent l’Eid avec des activités
Du côté de l'association M-Kids, l'heure est au partage durant cette journée. Au sein de son centre situé à Camp-Chapelon, plus de 150 enfants issus de toutes les communautés de l'association célèbreront l’Eid avec une série d'activités qui débutera à 13 heures pour se terminer à 18 heures. « À M-Kids, nous consacrerons une demi-journée aux enfants de l'association. Il y aura des jeux, des châteaux gonflables, des gâteaux, des friandises et les activités se clôtureront par un dîner. Nous continuons à observer les valeurs que nous enseigne le ramadan, plus particulièrement en cette journée de fête », confie l'imam Arshad Joomun, responsable de l'association.
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