Kyan (prénom fictif) et son cousin Jordan (prénom fictif), âgés de cinq et trois ans respectivement, étaient inséparables de leur grand-mère Roselyne Ross, 64 ans. Celle-ci, domiciliée à Résidence La Cure, est pratiquement morte sous leurs yeux. Le 12 novembre, elle brûlait de l’encens dans leur cour, quand le feu s’est propagé à ses vêtements. Les enfants, qui se trouvaient à quelques mètres d’elle, ont aussi été atteints au visage.
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Grièvement brûlée sur plusieurs parties du corps, leur grand-mère n’a pas survécu. Elle a rendu l’âme le samedi 13 novembre. Le visage boursoufflé, couvert de pommade, le petit Jordan, ne quitte plus sa mère. D’ordinaire, cet enfant de trois ans gambade, court, joue dans la cour et s’en donne à cœur joie avec son cousin Kyan. Mais depuis le vendredi 12 novembre, la vie de ces deux petits a basculé.
La majeure partie de leur temps, les deux enfants la passaient aux côtés de leur grand-mère. « Ma mère, mon frère, moi et mon fils, nous habitons la même maison », nous explique Yannick, le fils aîné de Roselyne et papa du petit Kyan. Quand il part travailler, c’est sa mère qui se chargeait de veiller sur son petit et son neveu. « Elle a beaucoup fait pour nous. ‘Mo dir li to nek zis ena pou kwi, la osi ena fwa mo bann ser ki kwi. Monn dir li louvraz mo mem pou fer. Li get bann zanfan la osi. Bann zanfan la byen atase ar li », relate ce dernier.
Mère de cinq enfants, Roselyne était un support et une grand-mère attentionnée pour ses petits. « Elle avait un franc-parler. Elle s’était mis à dos plusieurs personnes, mais en ce qu’il s’agissait de ses petits-enfants, elle était aux petits soins. Nous avions une cuisine à l’extérieur de la maison et avions dû la démolir. Elle tenait à ce que tout soit enlevé pour la sécurité des enfants », se souvient Yannick.
Le 8 septembre dernier, la famille avait été frappée par un terrible drame. Samia, 18 ans, l’une des petites-filles de Roselyne, a perdu sa fille Keira, 15 mois, dans des circonstances tragiques. L’enfant avait été testée positive à la Covid-19. L’affaire avait fait grand bruit. En effet, deux certificats de décès contradictoires avaient été émis. La famille avait clamé la négligence médicale. Drame que Roselyne avait suivi attentivement. La disparition de l’enfant de sa petite-fille, l’avait tout aussi bouleversée. Elle surveillait ses enfants et petits-enfants comme la prunelle de ses yeux.
Le vendredi 12 novembre, Roselyne, comme à son habitude, vaguait, le matin, à ses occupations. Ses deux petits-fils, dès qu’ils se sont levés, sont venus la voir. « Kot zot granmer ale, zot swiv li », expliquent les proches. Elle était dans la cour à l’arrière de la maison pour brûler de l’encens. « C’est une de ses habitudes. Tous les vendredis matin, elle brûle de l’encens », nous dit sa fille Tesha, 26 ans, la maman de Jordan.
Toutefois, en une fraction de seconde, tout s’est embrasé. « Linn pran enn ti reso. Kan linn alime, so linz inn brile. Ban zanfan la ti enn distans ar li. Kan linn debat, bann zanfan inn brile zot si », soutient la jeune maman. En entendant les cris, elle est tout de suite intervenue. « Monn anvlop mo mama ek enn serviett », avance-t-elle. Les enfants, atteints au visage, ont été pris en charge par leur proche.
« Mo mama ti touzour enn madam for. Avan nou al lopital, monn vinn get li. Li ti pe koze trankil », raconte Yannick. Transportée à l’hôpital Victoria, Roselyne a été admise à l’unité des grands brûlés. Ses petits-fils ont également reçu des soins. Ils sont retournés chez eux par la suite. Samedi, la santé de Roselyne s’est détériorée. « Dernie zour monn trouv so la sante degrade », nous dit Yannick. Elle a rendu son dernier soupir peu après. L’autopsie a attribué sa mort à des brûlures excessives.
Quant au petit Kyan, il a dû être admis samedi. « Mon fils est tout aussi fort que sa grand-mère. Il a certes subi des brûlures, mais pour son âge, il est très courageux et tient le coup. Il se peut qu’il ait besoin d’une greffe », indique Yannick. Le petit Jordan se remet graduellement de cette douloureuse et tragique expérience. « Sinkiem la mor dan la fami », regrettent les proches.
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