Sir Anerood Jugnauth (SAJ) attend un avis favorable de la part de la Cour internationale de Justice (CIJ), après les présentations des représentants de plusieurs pays. « Plusieurs pays se sont ralliés à notre cause. La Grande-Bretagne s’est retrouvée isolée. » C’est ce que le ministre Mentor a soutenu lors d’une conférence de presse le mercredi 12 septembre.
Il a dit que les Britanniques ont repris presque les mêmes arguments qu’ils avaient présentés devant l’Organisation des Nations unies. « Ils ont dit qu’il a eu consentement de la part de Maurice pour l’excision des Chagos. Ils ont soutenu que sir Seewoosagur Ramgoolam avait reconnu qu’il y avait un accord pour que l’Angleterre soit autorisée à exciser l’archipel des Chagos du territoire mauricien pour créer une nouvelle colonie, le British Indian Ocean Territory et de ce fait on ne pouvait le contester. Sir Seewoosagur Ramgoolam n’a jamais nié qu’il n’y a jamais eu d’accord », a précisé le ministre Mentor.
Il a rappelé que la majorité des pays qui sont intervenus devant la CIJ a soutenu Maurice, disant que les Britanniques avaient fait quelque chose d’illégale. « On était encore une colonie. On ne pouvait avoir un accord. Le droit à l’autodétermination était reconnu par l’Organisation des Nations unies qui a adopté plusieurs résolutions affirmant qu’aucune puissance ne peut démanteler une colonie avant de lui accorder l’indépendance. La CIJ est habilitée à donner son avis sur la question », a souligné SAJ. Le ministre Mentor a ajouté que dix-sept pays représentant divers courants et l’Union africaine ont soutenu Maurice, à l’exception de quelques-uns, dont l’Australie, Israël et les États-Unis.
« Liseby Elisé a raconté avec beaucoup d’émotions la souffrance qu’elle a endurée. C’était un vrai cri de cœur. On ne veut pas préjuger de la décision de la Cour internationale de Justice, mais on est confiant. C’est après mûre réflexion que j’ai décidé de porter la question aux Nations unies », a-t-il dit. SAJ a révélé que lorsque les Britanniques et les Américains ont su ce que Maurice comptait faire, deux représentants sont venus le voir, mais il n’a pas changé d’avis. « Il fallait voir comment ils parlaient. Plusieurs personnes à ma place auraient capitulé. Ils ont tenu un langage menaçant envers l’économie du pays », a-t-il dit.
Le ministre Mentor estime que c’est le destin qui a voulu qu’il participe à la conférence de 1965 à Lancaster House où la question de l’indépendance de Maurice avait été discutée. « L’excision éventuelle de l’archipel des Chagos n’a jamais été abordée officiellement. Sir Seewoosagur et quatre autres membres de la délégation avaient été reçus en aparté par Harold Wilson, le Premier ministre anglais d’alors, pour parler de la question des Chagos. Les représentants mauriciens ont soutenu qu’ils avaient été menacés. Enfin s’ils ont vendu les Chagos, ils ont dû savoir ce qu’ils ont fait de l’argent. Le moment venu, je compte personnellement visiter les Chagos », a-t-il dit.
« Le PMSD était contre l’indépendance »
Sir Anerood Jugnauth est catégorique. Pour lui, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) était contre l’indépendance de Maurice. « Quand la délégation devait partir, il était contre. Aujourd’hui pour justifier son stand, il prétend que c’est justement en raison du retrait des Chagos que les dirigeants de ce parti étaient contre l’indépendance », a-t-il dit.
La réplique des bleus ne s’est pas fait attendre. Pour le porte-parole du parti, Kushal Lobine, c’est clair que le ministre Mentor n’a pas compris ses propos. Il a affirmé que ce qu’il voulait dire, c’est que le PMSD était contre l’indépendance dans les conditions proposées par la Grande-Bretagne. « J’ai expliqué que le PMSD était pour un référendum et non pour une élection pour décider qui est pour ou contre l’indépendance. »
Le projet Safe City « ongoing »
Pravind Jugnauth a souligné que le projet Safe City est « ongoing ». « Huawei est une grande compagnie qui s’est installée à Maurice. Elle peut étendre ses opérations. J’ai rencontré les responsables et je leur ai dit que la société peut encore étendre ses activités chez nous. J’ai aussi fait une requête à la compagnie pour qu’elle augmente ses investissements à Maurice », a-t-il souligné.
Le BRI est une autre initiative
Pravind Jugnauth a expliqué que l’accord de libre-échange avec la Chine est un spécifique. « Il concerne le commerce. Les termes de cet accord ont été arrêtés. Maintenant on doit tout finaliser. » Il a affirmé que la Belt and Road Initiative est une autre initiative pour laquelle la Chine a demandé à plusieurs pays de signer un protocole d’accord. « Maurice y réfléchit. À ce jour, on ne l’a pas signé », a-t-il dit.
Réforme électorale : le gouvernement viendra avec un projet de loi
Le Premier ministre a souligné que depuis son installation, le gouvernement se penche sur le dossier de la réforme électorale. « On a un calendrier basé sur les cinq prochaines années. On viendra avec un projet de loi, mais cela demande du travail. Le moment venu on rendra tout public », a-t-il dit.
50 000 tonnes de sucres spéciaux vers la Chine
Une bouffée d’air frais. C’est en ces termes que les principaux acteurs de l’industrie sucrière accueillent la décision du Premier ministre selon laquelle le pays pourra exporter 50 000 tonnes de sucres spéciaux vers la Chine. Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture de Maurice, dit que cela permettra à l’industrie sucrière de diversifier son marché. Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Syndicat des sucres, affirme que c’est formidable de faire une percée sur un marché protégé : « C’est une ouverture du marché. Nos sucres spéciaux seront désormais vendus dans un marché qui est protégé. »
Alain Wong se démarque
Alors que ses collègues ministres portaient costumes et cravates, le ministre de l’Intégration sociale Alain Wong s’est fait remarquer. Il s’est pointé à la conférence de presse en tenue traditionnelle chinoise. Des rires ont fusé. Si au début il a joué le jeu avec les photographes en se laissant prendre en photo, il a par la suite caché son visage avec une feuille de papier.
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