Des migrants bloqués pendant plus de trois ans sur l'île isolée de Diego Garcia, dans l’océan Indien, ont été transférés au Royaume-Uni. C’est ce que rapporte la BBC dans un article publié sur son site, mardi, 3 décembre.
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Selon des documents consultés par la BBC, ces Tamouls sri-lankais sont autorisés à rester dans le pays pendant six mois, avec un soutien financier fourni par le Foreign Office.
Ce transfert marque la fin de plusieurs années de batailles juridiques complexes menées sur des milliers de kilomètres, mais leur avenir à long terme demeure incertain.
La plupart des quelque 60 migrants vivaient dans un camp de fortune sur Diego Garcia – site d’une base militaire stratégique commune entre le Royaume-Uni et les États-Unis – depuis octobre 2021, lorsqu’ils sont devenus les premiers à déposer des demandes d’asile sur cette île.
Pendant leur séjour, plusieurs grèves de la faim, incidents d’automutilation et tentatives de suicide ont été signalés en réaction aux conditions de vie. Certains ont dû être transférés au Rwanda pour recevoir des soins médicaux.
Des allégations d’agressions sexuelles et de harcèlement au sein du camp ont également été rapportées.
Certains migrants ont confié à la BBC que vivre sur l'île était comparable à « l'enfer ».
Ceux qui avaient été envoyés au Rwanda ont également été transférés au Royaume-Uni, arrivant par un vol mardi matin. L’un d’eux a déclaré à la BBC : « J’espère tourner une nouvelle page. J’espère que ma santé s’améliorera et que je deviendrai une nouvelle personne. »
Quelques détenus restent sur l’île
Selon les informations de la BBC, deux hommes ayant des condamnations criminelles et un autre faisant l’objet d’une enquête restent sur l’île.
Contexte politique et incertitudes
L’arrivée des Tamouls au Royaume-Uni intervient dans un contexte d’incertitude quant à l’avenir de ce territoire.
En octobre, le Royaume-Uni a annoncé qu’il cédait le contrôle des îles Chagos, dont Diego Garcia fait partie, à Maurice. Toutefois, le nouveau Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam a exprimé des réserves concernant l’accord, négocié par son prédécesseur, Pravind Jugnauth, et qui reste à signer. Il a également demandé une révision indépendante.
Cet accord rencontre l’opposition de certains politiciens britanniques et d’alliés du président élu des États-Unis, Donald Trump.
Le secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Lammy, a minimisé les critiques, qualifiant cet accord de « bon compromis » pour Maurice et le Royaume-Uni, tout en affirmant qu’il répond aux préoccupations américaines concernant l’avenir de la base militaire de Diego Garcia.
Une situation financière préoccupante
Ces dernières années, le territoire a coûté des dizaines de millions de livres sterling au Royaume-Uni, principalement en raison des dépenses liées aux migrants.
Des communications obtenues par la BBC entre des responsables du Foreign Office en juillet ont révélé que « les coûts augmentent et les dernières prévisions estiment qu’ils atteindront 50 millions de livres par an » si les migrants devaient rester sur l'île.
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