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Diagnostics Contradictoires : Yasmine : «Ai-je la cataracte ou pas ?»

Le ministère de la Santé enquête sur le cas d’une patiente au Bharati Soobramanien Eye Hospital. Yasmine* affirme qu’un ophtalmologue de l’hôpital lui aurait fait comprendre qu’elle serait mieux traitée dans son cabinet de consultation au lieu de l’hôpital.

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« Ai-je la cataracte ou pas ? » Yasmine ne le sait pas. Cette question la taraude depuis fin décembre. Après une consul­tation gratuite dans un établissement à Ébène en 2014, on lui a dit qu’elle souffrait de cataracte et qu’elle devait se faire opérer au plus vite. Bouleversée par cette nouvelle, elle recherche l’avis d’un deuxième ophtalmo­logue, qui l’assure qu’elle ne souffre pas de cataracte. « Il m’a dit que je pouvais continuer à porter mes verres et qu’il n’y avait aucun problème. »

Au bord des larmes

Comme elle voyait toujours flou, au bout de quelques mois, elle décide de revoir l’ophtalmo­logue, qui lui apprend cette fois qu’elle avait la cataracte et qu’il fallait se faire opérer. « Il a précisé que cela coûterait Rs 40 000 ». Yasmine lui explique alors qu’elle ne dispose que de Rs 25 000. « Il a refusé, affirmant que cette somme ne suffirait pas…»

C’est au bord des larmes qu’elle quitte le cabinet du spécialiste. L’espoir renaîtra lorsqu’une connaissance lui indique que les opérations de la cataracte sont pratiquées à l’hôpital et qu’elle n’aurait rien à débourser. « Elle affirmait qu’elle suivait des traitements pour ce même problème et que je pouvais l’accompagner. » C’est ce que décide de faire Yasmine.

Soucieuse, elle informera au préalable l’ophtalmologue – qui exerce aussi dans le service public – de sa démarche, car elle ne disposait pas de la somme exigée. « Devant tout le monde, il m’a attrapée par le bras et a déclaré haut et fort qu’il ne courait pas après l’argent. Toutefois, il insistait pour m’opérer.» Décontenancée par cette réaction, la patiente garde son calme.

Elle croyait sa mésaventure terminée. Surprise : elle revoit le même ophtalmologue en allant à l’hôpital. Dans la salle de consultations, elle constate que ce n’est pas l’ophtalmologue habituel qui l’examine, mais un de ses collègues. Celui-ci lui annonce qu’elle n’a pas la cataracte, mais qu’elle doit simplement changer de verres. Elle soupçonne les deux médecins d’être de connivence, car tous deux étaient dans la même salle de consultations quand elle est arrivée.

Yasmine a le sentiment que l’ophtalmologue consulté dans le privé a tout fait pour la décourager de suivre son traitement à l’hôpital public. « Face à ces diagnostics contradic­toires, je ne sais toujours pas si je dois être opérée de la cataracte ou pas », explique-t-elle.

C’est en larmes qu’elle nous explique qu’après cette mauvaise expérience, elle n’a plus confiance dans les médecins du service public. « J’ai compris qu’on reçoit toute la considération voulue quand on les consulte dans leur cabinet privé », lâche-t-elle.

Son cas a été confié au ministère de la Santé, suite à son intervention dans l’émission Au cœur de l’info, de Radio Plus, le samedi 14 janvier. Sa doléance a été notée et une enquête a été initiée pour faire la lumière sur cette affaire.

*prénom modifié

 

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