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Désastres naturels : le NDRRMC au cœur des critiques pour sa gestion défaillante

La gestion des catastrophes est décriée.

Le rapport du Tabletop Exercise (TTX) 2024 met en évidence de graves dysfonctionnements au sein du National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC), notamment l’utilisation de plateformes informelles inadaptées. Une refonte intégrant une plateforme numérique centralisée est préconisée pour améliorer la coordination et la gestion des ressources.

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La gestion des catastrophes naturelles à Maurice souffre d’un manque criant d’organisation. C’est ce qui ressort du rapport du Tabletop Exercise (TTX) 2024, organisé les 22 et 23 août. L’étude dénonce des pratiques inadaptées, telles que l’utilisation de plateformes informelles comme WhatsApp. Elle propose une série de recommandations pour pallier ces carences. 

Elle met en lumière des dysfonctionnements majeurs au sein du National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC). Cet organisme, regroupant plusieurs entités (force policière, Special Mobile Force, Mauritius Fire and Rescue Service, Mauritius Meteorological Services, divers ministères et organisations non gouvernementales), a pour mission de coordonner les actions de réduction des risques et de porter assistance là où cela s’avère nécessaire. 

Le rapport souligne notamment que le National Emergency Operations Command (NEOC) a été activé prématurément lors d’une alerte cyclonique de classe 2. Si cette décision a permis une meilleure anticipation, elle a toutefois contrevenu au cadre juridique fixé par le National Disaster Risk Reduction and Management Act 2016, qui exige une activation en cas de catastrophe avérée. Ce flou juridique met en lumière l’urgence d’établir des critères clairs pour l’activation et la désactivation du NEOC et des centres locaux (LEOC). 

Des lacunes ont aussi été relevées dans la coordination entre le NEOC et les LEOC, notamment en ce qui concerne les rôles respectifs et les protocoles de désactivation lors d’événements météorologiques violents. Ce manque de clarté a entraîné des inefficacités opérationnelles, soulignant l’importance de procédures standardisées et synchronisées. 

Lacunes

Le rapport critique également l’usage de plateformes informelles comme principal outil de communication, ce qui limite le partage d’informations en temps réel et complique la gestion des ressources. L’absence d’une plateforme numérique centralisée, combinée à une utilisation insuffisante des systèmes d’information géographique (GIS), entrave l’identification des zones à risque et le déploiement stratégique des équipes. 

Par ailleurs, les technologies de visualisation spatiale, telles que les systèmes d’information géographique (GIS), ont été insuffisamment exploitées, restreignant la capacité à évaluer les zones à risque et à déployer les ressources efficacement. La surpopulation et les infrastructures inadéquates des abris d’évacuation ont constitué des défis majeurs, aggravés par l’absence d’un plan d’évacuation de masse adapté aux populations vulnérables, notamment les personnes âgées et handicapées.

Recommandations 

Parmi les recommandations issues de cet exercice de simulation pour améliorer la préparation et la réponse aux catastrophes, on note :

  • L’élaboration de critères d’activation et de désactivation conformes à la législation, basés sur des niveaux de risque définis, pour optimiser les ressources et clarifier les rôles des parties prenantes. 
  • La mise en place de procédures opérationnelles standardisées (SOP) pour renforcer la coordination inter-agences. 
  • La création d’une plateforme numérique centralisée pour la gestion des données, le suivi des incidents et la coordination des ressources en temps réel.
  • L’intégration des GIS dans les protocoles de réponse pour visualiser les risques et optimiser les décisions stratégiques.
  • L’élaboration d’un plan d’évacuation de masse conforme aux normes internationales pour répondre aux besoins des populations vulnérables et garantir des abris sûrs et adaptés.

Le rapport affirme qu’en mettant en œuvre ces recommandations, Maurice pourra renforcer considérablement sa résilience face aux catastrophes naturelles et technologiques. Une approche proactive incluant des outils numériques avancés, une meilleure coordination inter-agences et un partenariat stratégique avec des organisations internationales permettra d’optimiser les capacités nationales de gestion des crises.

L’exercice de simulation a été organisé dans le cadre du programme « Renforcement de la résilience et gestion des réponses aux catastrophes dans l’océan Indien (RDRM-OI) », cofinancé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien. Cet exercice, conçu pour évaluer les systèmes d’alerte précoce et d’action rapide, visait à identifier les lacunes dans la gestion des catastrophes en simulant des scénarios impliquant des cyclones consécutifs et une marée noire.

Dysfonctionnements au sein du NDRRMC : un appel à une réforme urgente 

Le NDRRMC a besoin d’une réforme en profondeur selon le rapport du Tabletop Exercise (TTX). Ces problèmes, déjà mentionnés dans un précédent document adressé au bureau du Premier ministre, nécessitent une attention immédiate pour garantir une gestion efficace des risques de catastrophes à Maurice.

Parmi les principales préoccupations soulevées figurent des abus de pouvoir et de contrôle, soulignant l’urgence de revoir la structure et le fonctionnement du NDRRMC. L’absence de délimitation claire des rôles et responsabilités aggrave la situation. Le rapport indique que le personnel est souvent sollicité pour des tâches non spécifiées dans leurs cahiers des charges ou relevant d’autres organes mandatés.

Le manque de personnel qualifié et un organigramme inadéquat compliquent davantage le fonctionnement du centre. Les procédures en vigueur, limitées à la NDRRM Act 2016, laissent le personnel sans directives claires pour agir efficacement. Malgré plusieurs plaintes adressées aux ressources humaines et à la direction du ministère des Collectivités locales, aucune action concrète n’a été entreprise.

Le document souligne également l’absence de renforcement des capacités et d’un véritable esprit d’équipe. Le personnel se contente de formations sur le tas, alors qu’une expertise approfondie est nécessaire. 
Enfin, la sous-utilisation des ressources disponibles est un point critique. La mise en place d’un système informatisé robuste, avec une base de données efficace, est fortement recommandée pour une gestion optimale des interventions en cas d’urgence.

  • defimoteur

     

 

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