La fièvre dengue ne semble pas vouloir nous quitter. Plus d’une centaine de nouveaux cas actifs ont été officiellement recensés en une semaine. Depuis décembre 2023, l’île Maurice a enregistré un total de 5 557 cas locaux de dengue, dont 477 cas sont actifs aujourd’hui.
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L’épidémie de dengue semble regagner du terrain. De 297 cas actifs le 30 avril dernier, le nombre est passé à 435, selon les chiffres officiels communiqués par le ministère de la Santé. Un huitième décès a également été noté cette semaine, depuis décembre 2023. Ainsi, cette épidémie semble être plus compliquée à endiguer que prévu, en dépit des diverses mesures prises pour contrer la prolifération des moustiques : fumigation, exercice de larvicide ainsi que pulvérisation résiduelle à l’intérieur (Indoor Residual Spraying).
Ce scénario était « prévisible », selon le Dr Shameem Jaumdally, virologue mauricien exerçant en Afrique du Sud. Depuis le 22 avril, il avait tiré la sonnette d’alarme à la suite des fortes averses que Maurice a connues ces dernières semaines ainsi que des inondations dans certaines régions. Il explique que le moustique tigre prend deux à trois semaines pour atteindre la taille adulte et être capable de piquer les humains et de transmettre la maladie s’il est infecté par le virus de la dengue.
La hausse du nombre de cas devrait se poursuivre, selon lui, car la population de moustiques devrait continuer à augmenter. Les récentes pluies de ces derniers jours ont sûrement engendré des accumulations d’eau dans certaines localités, ce qui va contribuer à une « explosion » de la population de moustiques dans les jours à venir, ajoute-t-il.
« Dans les sept à dix jours à venir, nous allons avoir un nombre assez élevé de cas de dengue avant que celui-ci n’entame une courbe descendante par la suite », affirme-t-il. Il soutient que le nombre de cas actifs va dépendre de la population de moustiques, mais aussi des périodes pluvieuses qu’il pourrait y avoir sur le pays dans les jours à venir. « Comme cela a été le cas avec la COVID-19, la dengue va continuer à sévir avec des infections qui vont survenir pratiquement tous les jours tout au long de l’année », souligne-t-il.
Par ailleurs, « plus il y aura de personnes infectées, plus le risque d’avoir des décès sera grand en raison de complications sévères liées à la maladie », dit-il. Le virologue s’interroge sur les causes des décès qui ont été enregistrés et si les personnes concernées avaient déjà été infectées par un autre sérotype de la dengue. « La sévérité de la maladie de la dengue augmente à la suite d’une infection secondaire après une infection par un autre sérotype », explique-t-il.
Le Dr Jaumdally précise qu’une personne déjà infectée par un sérotype ne risque pas de connaître de complications avec le même sérotype.
Une réunion multisectorielle s’est tenue ce mercredi 8 mai au siège du ministère de la Santé. Actuellement, 348 patients atteints de la dengue sont pris en charge par l’Unité de surveillance à domicile.
Plus de localités touchées
Selon les données du ministère de la Santé concernant les cas de dengue enregistrés, nous pouvons remarquer que la maladie s’est davantage répandue dans diverses régions du Nord et de l’Est, ainsi que dans les Plaines-Wilhems. La région de Port-Louis et ses alentours demeurent également problématiques.
Compte tenu de la situation actuelle, le ministère de la Santé rappelle au public les mesures préventives à prendre pour éviter les piqûres de moustiques et prévenir leur prolifération. Parmi celles-ci :
- Porter des vêtements longs couvrant les bras et les jambes.
- Utiliser des moustiquaires.
- Faire usage de produits répulsifs.
- Éliminer l’eau stagnante sur les toitures des maisons.
- Protéger adéquatement les réservoirs d’eau pour empêcher les moustiques d’y accéder.
- Entretenir régulièrement les terrains vacants en les débroussaillant et en les nettoyant.
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