Le pays devrait solliciter des agences de notation pour une analyse de la juridiction mauricienne. L’exercice devrait ainsi apporter plus de crédibilité aux services financiers. Cette proposition des banques locales a été présentée au gouvernement.
«Il a été proposé que la juridiction mauricienne demande une notation auprès d’instances (reconnues), que ce soit Moody’s ou Fitch. Cela permettrait de positionner le secteur financier mauricien comme une juridiction où il fait bon investir », a expliqué Aisha Timol, Chief Executive Officer de la Mauritius Bankers’ Association, à l’issue des consultations prébudgétaires avec le Premier ministre et ministre des Finances, le mercredi 20 avril, à Ébène.
Maurice est un petit état insulaire avec une économie de quelque 11 milliards de dollars. Est-ce crucial de solliciter une agence de notation ? Oui, car c’est important pour l’investisseur, les banques internationales et les pays dans leurs analyses par rapport à Maurice. Dans la finance mondiale, les trois principales agences de notation sont Moody’s Investors Service, Standard & Poor’s et Fitch Ratings.
À ce jour, seule l’agence américaine Moody’s Investors Service émet des rapports réguliers sur l’économie mauricienne. Or, ces rapports ne sont pas sollicités. L’agence n’a pas reçu de demande de l’état mauricien pour effectuer une analyse en profondeur de l’économie et d’y accorder une note, qui est essentielle dans les calculs des investisseurs.
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Accroître la visibilité du pays
À quoi ressemble cette note ? À titre d’exemple, prenons la grille de notation de Moody’s. La notation Aaa est la plus élevée. Aux yeux de l’investisseur, cela signifie qu’il est en mesure de prêter de l’argent au gouvernement ou à une entreprise avec un risque minime que ces entités ne remboursent pas ou omettent d’effectuer un versement. La plus mauvaise note est C, ce qui signifie que l’entité est déjà en défaut de paiement. Qu’en est-il de Maurice ? L’économie dispose d’une note de Baa1 (risques modérés quant aux défauts de paiement). En quoi une note pourrait être bénéfique au pays ? Admettons que le gouvernement décide de lever des fonds sur le marché international. Un des premiers indicateurs que cherchera l’institution financière privée est la note d’une agence reconnue. Elle aiderait à déterminer le taux d’intérêt auquel l’institution est disposée à octroyer des prêts. Qui plus est, Maurice mise sur les services financiers comme un des principaux piliers de la croissance, avec des flux importants de devises entrant et quittant la juridiction mauricienne. De plus, Maurice requiert des fonds étrangers pour des projets majeurs, contribuant à augmenter le taux de croissance. « La note accroît la visibilité du pays si nous voulons être un centre financier », conclut Aisha Timol.
Aisha Timol: « Il faut revoir la taxe discriminatoire imposée aux banques »
Le secteur bancaire est d’avis que le cumul des taxes sur leurs activités est trop élevé par rapport aux autres industries. Une demande pour un nivellement a été faite au gouvernement. « Les banques sont déjà assujetties à un niveau plus important que les autres secteurs. Le secteur bancaire paie déjà la taxe à 25 %. Les autres secteurs à 15 %. Nous avons fait une demande auprès des autorités pour revoir cette taxe discriminatoire sur les banques domestiques », a affirmé Aisha Timol. « C’est une suggestion valable. J’espère qu’elle sera prise en considération. » <Publicité
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