Pravind Jugnauth essaie une nouvelle tactique depuis la rentrée parlementaire face aux interruptions et invectives de l’opposition. Il se réfugie dans le silence tout en lançant un regard furieux en direction du responsable du chahut. Une stratégie qui a eu des effets mitigés.
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L’air renfrogné, le regard fixé sur un membre de l’opposition et quelques secondes de silence pour exprimer sa détermination, afin d’asseoir son autorité. C’est l’attitude adoptée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, depuis la rentrée parlementaire face à des adversaires qui lui lancent des invectives, alors qu’il est en plein discours. À plusieurs reprises, le chef du gouvernement a utilisé cette tactique pour tenter de ramener le silence avant de poursuivre son intervention. Une stratégie, qui n’a pas toujours marché, surtout le mardi 4 avril, sous l’avalanche des attaques de l’opposition.
C’est Shakeel Mohamed, député du Parti travailliste (PTr), qui a ouvert le feu, en soutenant que la réponse du chef du gouvernement à Xavier-Luc Duval qui a duré trente minutes était trop longue. Si Pravind Jugnauth a choisi d’ignorer cette première attaque, Showkutally Soodhun, en fidèle lieutenant, a tenté une première parade. Il est, vite ramené à l’ordre par sir Anerood Jugnauth qui l’invite à ne pas répondre aux provocations de l’opposition.
Le leader de l’opposition a lui aussi attirée l’attention sur la réponse du Premier ministre qui tirait en longueur, et dans la foulée, Shakeel Mohamed a lancé des commentaires sur Alvaro Sobrinho.
Excédé, lui aussi, le leader du Mouvement militant mauricien (MMM), a rétorqué : «We will have a night sitting just on that !» Et à Pravind Jugnauth d’afficher la même attitude du silence en foudroyant Paul Bérenger du regard. Ce qui a énervé ce dernier qui a riposté. « Li nek get dimunn ! » S’ensuit un brouhaha général.
Au fil des questions supplémentaires, pour la tranche exceptionnellement étendue d’une heure pour la PNQ, Pravind Jugnauth a montré les premiers signes d’agacement quand Xavier-Luc Duval a affirmé qu’il a été mal renseigné sur les projets d’investissement de Sobrinho à Maurice. « BOI !», crie-t-il, en direction de Ken Poonoosamy, directeur de cette instance, pour obtenir des clarifications. Ce dernier s’est dépêché de gribouiller des explications sur une feuille de papier qui a été transmise au Premier ministre.
Mais le chef du gouvernement a fini par sortir de ses gonds à une questions de Rajesh Bhagwan sur Kaushik Jadunundun, agent MSM et membre du conseil d’administration de l’Information and Communication Technologies Authority.
Le député MMM a évoqué les allocations attribuées à dernier. « Ase do ta ! », a lancé un Pravind Jugnauth excédé. Sir Anerood Jugnauth s’est beaucoup amusé et a ri un bon coup lorsque les membres de l’opposition ont fait pour la énième fois référence à la passation de pouvoir entre père et fils.
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