Quel est l’impact de la fermeture des frontières sur le tourisme? Comment peut-on assurer une réouverture en toute sécurité ? Quelle est la situation dans d’autres pays de la région ? Ces questions ont été abordées lors d’un atelier de travail, le jeudi 8 octobre, à l’Université de Maurice. Organisé par le Regional Multidisciplinary Centre of Excellence (RMCE), le but est de permettre un échange d’idées et d’expériences.
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L’Université de Maurice a fait une étude en collaboration avec des universités en Allemagne et en Australie pour voir si le tourisme international contribue à une hausse des cas de contamination et de décès de la Covid-19. « Effectivement, il a été constaté que dans 92 pays, plus il y a des mouvements de gens, plus le nombre de cas de Covid-19 augmente », indique l’Associate Professor de l’UoM, le Dr Robin Nunkoo. Par ailleurs, il soutient que c’est le même constat pour le mouvement domestique. « Est-ce que cela veut dire qu’on doit fermer nos frontières ? La réponse n’est pas aussi simple, puisque la restriction des mouvements des gens a d’énormes implications socio-économiques », soutient le Dr Robin Nunkoo. Maurice, étant un petit État insulaire, dit-il, ne peut pas laisser ses frontières fermées. « Cependant, pour assurer une réouverture en toute sécurité, il faut assurer que des protocoles sanitaires stricts soient implémentés », insiste-t-il.
Sydney Pierre, senior vice-president commercial chez LUX* Resorts : «On ne peut pas comparer la réouverture des frontières avec les Maldives et La Réunion»
Sydney Pierre, senior vice-president commercial chez LUX* Resorts, est catégorique. « Dès le départ de la pandémie de Covid-19, Maurice a mis en place des protocoles sanitaires qui ont été jusqu’à présent effectifs. LUX* opère aussi aux Maldives et je peux dire qu’il n’y a pratiquement pas eu de protocoles à la réouverture de ses frontières », dit-il. Mais, maintenant, poursuit-il, les autorités ont changé les règles, suite au nombre croissant de nouveaux cas de contamination. « Ainsi, en comparant la réouverture des frontières avec les Maldives et La Réunion, on risque de donner une mauvaise image de la situation réelle », avance Sydney Pierre. Selon lui, on ne va pas avoir les mêmes chiffres que les autres pays dans la région qui ont mal géré la réouverture. « Avec les précautions sanitaires imposées à Maurice par les autorités mauriciennes et le secteur privé, je suis convaincu qu’on peut redémarrer facilement l’industrie touristique, tout en gardant la population en sécurité », soutient-il.
Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice : «Maurice ne peut éternellement fermer ses frontières»
Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice, estime que les parties prenantes dans le tourisme doivent prendre connaissance des informations qui circulent sur les médias et les réseaux sociaux. « Les ‘facts & figures’ sont importants pour analyser la situation », dit-il. Pour lui, une chose est sûre. « Maurice ne peut éternellement fermer ses frontières. Mais, il faut mettre en place des mesures et des protocoles pour qu’on puisse ouvrir nos frontières dans les meilleures conditions », affirme-t-il.
Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionals : «Le mauvais démarrage est le résultat d’un manque de dialogue entre les autorités et les opérateurs»
Daniel Saramandif, le président de l’Association of Tourism Professionals (ATP), est d’avis que pour assurer une réouverture des frontières en toute sécurité, il faut d’abord commencer par des mesures de précautions strictes à l’aéroport. « Depuis le 1er octobre, nous avons constaté plusieurs problèmes et d’inquiétudes concernant les arrivées. La réouverture ont dû intervenir pour gérer la situation. Ceci est le résultat d’un manque de dialogue avec tous les acteurs concernés dans le tourisme », déplore-t-il. Ce dernier propose maintenant une rencontre avec le ministère de la Santé, celui du Tourisme et tous les opérateurs touristiques pour discuter sur les mesures et les protocoles à implémenter dans la prochaine phase de réouverture.
Paul Baker, CEO d’International Economics Consulting : «Le tourisme d’affaires est un segment à exploiter davantage»
Face aux conséquences de la pandémie sur l’économie mauricienne, il y a un besoin de se réinventer et de chercher de nouvelles opportunités. C’est ce qu’estime Paul Baker, CEO d’International Economics Consulting. « Maurice n’a pas vraiment une stratégie mise en place pour développer le ‘Business Tourism’ (tourisme d’affaires), mais je pense que dans le contexte actuel, c’est un créneau qui demande une attention particulière », indique-t-il. Cependant, pour attirer le tourisme d’affaires, poursuit-il, il faut mettre en place des protocoles sanitaires différents.
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