« Peu importe d’où on vient, on peut rêver à un meilleur lendemain », avance d’emblée Sarah Leboeuf. Mais loin de rêver, elle est allée jusqu’au bout de ses rêves. Celle dont la voix a longtemps bercé son village brille en Chine avec son groupe The Lions. Rencontre avec une diva.
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C’est à Résidences EDC Rose-Belle qu’est née Sarah Leboeuf. Un village connu non seulement pour son fulgurant développement durant ses dernières années, mais aussi pour ses poches de pauvreté. Et justement, la jeune femme raconte sans aucune honte avoir fait l’expérience de la pauvreté.
Elle en a été témoin, en se levant tous les matins, en sortant dans la rue, en regardant ses voisins, en croisant d’autres enfants de son âge. Avec ses yeux d’enfants, elle n’a pas cessé de regarder, tous les jours, la misère causer d’énormes discriminations envers ses pairs. Et c’est ainsi qu’est née sa détermination.
« Ma mère travaillait très dur. Et moi, je sais que je n’étais pas une enfant facile, mais elle n’a jamais baissé les bras. Ce n’est qu’aujourd’hui, en tant que maman moi-même, que je réalise qu’elle faisait son possible pour mon bien. » C’est sa mère qui veille sur sa fille quand elle travaille et en ce moment, c’est dans la grande ville de Cheng Du, en Chine, qu’elle enchaîne les prestations.
Elle raconte que c’est un rêve qui se réalise. Depuis toute petite, elle chante. Elle a un grain de voix particulier qui ne laisse pas insensible. On se souvient d’elle à l’école, mais aussi dans son quartier, où lors de concerts, elle montait sur scène pour exprimer ses émotions en musique.
En chinois
C’est en novembre 2018 que son groupe The Lions monte sur scène en Chine pour sa première prestation. « Notre mission est de promouvoir la musique. Nous savons que la musique est universelle et peu importe la langue, elle a le pouvoir de nous transporter, de nous faire rêver, de nous aider à nous sentir mieux. En ce qui me concerne, je ne savais pas qu’un jour, je chanterais en chinois. »
Elle explique que c’est important pour le groupe de pouvoir se produire et de vivre de la musique. « Souvent, on encourage les jeunes à faire de la musique et puis, il n’y a pas de perspectives. Pour moi, ce n’est pas un passe-temps, c’est un métier que je respecte et que je valorise. »
Elle est particulièrement contente de l’occasion qui lui est donnée d’être sur scène en Chine. « Nou tou konn zistwar la Sinn. Nou kone ki ena plas pa ti gayn drwa zwe lamizik. Me zordi la Sinn pe donn nou lokazion pou fer so pep dekouver reggae, seggae ek afro beat. »
Appel aux autorités
Malgré la fierté qu’elle ressent, elle a quand même un petit pincement au cœur. « Li vreman domaz ki nou bizin kit nou fami, kit nou kartie pou kapav perform an Sinn. Parski pou bann zenn ki pe leve kuma mwa pena sime. Dan bidze pena nanie pou artis. To rod fer enn konser, dimoun pou dir to fer tapaz. To fer enn album, dimoun pou pirat twa. Pena plas pou ki artis exprim li. Pena oken vizion pou ban artis », estime-t-elle.
Elle lance un appel au ministère des Arts et de la Culture et aux autorités mauriciennes afin qu’il y ait plus de considération pour les artistes mauriciens. « Sinon dime kan zot pou desid pou ouver lizie, tou artis pou deor. »
Pour sa part, The Lions quittera bientôt Cheng Du pour une autre grande ville : Dalian. Cette aventure trépidante ravit Sarah Leboeuf. La jeune femme espère qu’après leur tournée en Chine, d’autres portes s’ouvriront. « Pourquoi ne pas faire le tour du monde ? » Le groupe souhaite également produire un album. Mais chut… Ne dévoilons pas tous leurs secrets !
4 Mauriciens sur scène
The Lions se compose de quatre Mauriciens et d’un Ghanéen.
- Vocal : Sarah Leboeuf
- Batterie : Brian Arlanda
- Basse : Juanito Bienaimé
- Piano : Yohan Raffaut
- Guitare : Teddy Strings.
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