Le petit Muvaan a eu un an jeudi et il souffre le martyre. Il a une hernie depuis la naissance. Sa famille désespère de le voir subir une intervention, comme l’a recommandé son médecin. Sauf qu’il n’y aucun chirurgien pédiatrique dans le service public de la santé pour l’opérer.
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Lorsque nous débarquons chez la famille Seedin, à Bambous, le petit Muvaan est dans les bras de sa mère. Il nous regarde. « S’il est aussi tranquille, c’est parce que je viens de lui donner du sirop Panadol. Sinon il pleure et gesticule continuellement tellement il souffre. Il a eu un an jeudi. Il ne peut s’exprimer qu’en pleurant », confie Jeshnee, la maman de 23 ans.
La grand-mère, la mère et l’oncle de l’enfant évoquent la gravité de la situation. Muvaan souffre d’une hernie inguinale de chaque côté des testicules. « Je pensais que c’étaient seulement les adultes qui en souffraient. Le petit a mal. Je supplie les médecins de faire quelque chose », confie Surayata, 57 ans, la grand-mère du petit.
Les problèmes de Muvaan ont commencé dès la naissance. « C’est ma belle-mère qui a constaté qu’il y avait quelque chose d’anormal chez lui. Nous avons cru que cela passerait. Comme il pleurait continuellement, nous avons consulté des médecins. Ils ne comprenaient pas ce qui n’allait pas. Il y a neuf mois, je l’ai emmené chez un médecin du privé. Il lui a diagnostiqué une hernie », relate Jeshnee.
« Tous les matins, il fait de la fièvre. Comme pour atténuer sa douleur, il demande qu’on le prenne dans les bras, sinon il pleure. Nous sommes très affligés », déclare Kevin, son oncle de 34 ans. Il précise que depuis sa naissance, Muvaan n’a jamais connu de nuit de sommeil normale. Du coup, nul dans la maison ne peut dormir.
Muvaan est le cadet de Jeshnee. « Mon aîné de cinq ans est en bonne santé.Quand il voit son frère pleurer, ses yeux se remplissent de larmes », explique Jeshnee, la voix brisée. Vu que le petit réclame une attention constante, elle ne peut travailler. « Pendant deux mois, j’ai confié mon bébé à une garderie. Cela me revenait à Rs 2 000 par mois. J’étais employée dans une pâtisserie. Puis la responsable de la garderie m’a dit qu’on ne pouvait le garder parce qu’il pleurait trop. J’ai dû cesser de travailler », raconte Jeshnee.
Les difficultés financières de la famille se sont aggravées. Vishamsingh, le père, 30 ans, travaille quand l’occasion se présente. Cet artisan qui érige des murs en pierre a dû quitter son emploi en raison de ses nombreuses absences à cause de l’état de son fils.
Mais le plus grand drame des Seedin c’est l’absence, dans le service public de la santé, d’un spécialiste pour opérer Muvaan. Le seul chirurgien pédiatrique du service public, le Dr Kevin Teeroovengadum, est passé dans le privé. Il y a bel et bien un chirurgien formé en Australie, mais il n’est pas reconnu par le Medical Council.
Quelle solution pour le bébé dont la vie est en danger ? « La hernie enfle et se referme. Les médecins expliquent que tant que ce sera comme ça, le danger sera moindre. Si la situation change, l’enfant court le risque de développer un cancer. Le médecin qui suit mon bébé à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo recommande une opération d’urgence. Nous attendons une réponse concrète des autorités », indique Jeshnee.
Un médecin lui aurait confié qu’une opération dans le privé coûterait Rs 75 000. Impossible pour cette famille sans ressources de réunir cette somme.
Un médecin du privé : « L’enfant court un gros risque »
« L’hernie inguinale survient quand la partie abdominale du corps est faible. Les viscères traversent la paroi abdominale au niveau de l’aine, plus précisément au niveau du canal inguinal. Tout dépend du genre d’hernie. Dans certains cas, les intestins sortent du corps. C’est très dangereux. La personne atteinte souffre beaucoup. Sa vie est en danger s’il y a des complications », explique le Dr Yasheel Aukhojee, médecin généraliste.
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