Des maisons de type EDC/CHA construites dans les années 60 avec des panneaux d’amiante seront bientôt détruites.
Ces maisons sont reparties dans 60 régions à travers l’île. Le gouvernement planche sur un plan d’action. La CTSP promet une révélation dans le cadre du World Day for Safety and Health at Work le 28 avril prochain.
Plusieurs ministères – Environnement, Logement, Intégration sociale, Santé et Infrastructures publiques – en collaboration avec des organisations non gouvernementales planchent actuellement sur un plan d’action. Il s’agira de trouver une solution aux familles qui vivent dans ces maisons – 2 137 au total – construites dans les années 1960 avec des panneaux d’amiante dans 60 régions du pays. Ce plan consiste à reloger ces familles dans les plus brefs délais.
Une étude est en cours pour répertorier ces familles, région par région. « Il faudra déterminer où reloger ces familles. Certains propriétaires de ces habitations sont décédés et parfois les héritiers sont en conflit. Comment déterminer les bénéficiaires actuels ? C’est un long processus à entreprendre. Nous invitons ces familles à prendre leur mal en patience », explique un responsable du service de communication du ministère du Logement et des Terres. Il réagissait après que trois habitantes de Montagne-Longue, Cité Borstal et La Sourdine, l’Escalier, s’étaient plaintes de soucis de santé. Elles occupent des maisons en amiante.
Particules d'amiante
Jiwamani Arnasalon, 69 ans, habite cité EDC, La Sourdine, l’Escalier, depuis une cinquantaine d’années. Le toit de sa maison est abimé et elle a entrepris des démarches auprès des autorités pour des réparations. Entretemps, elle est contrainte d’occuper la maison, avec son petit-enfant de 15 ans. La dame souffre de bronchite chronique, peut-être causée par les particules d’amiante en suspension dans l’air qu’elle respire. Sarojinee Kistomohun, 31 ans, receveuse d’autobus souhaite aussi faire réparer son toit. Outre sa sœur Raginee Soobhub, cinq autres personnes vivent dans cette maison bâtie avec des plaques d’amiante, rue Dr André, Montagne-Longue. « Mo lakaz ena lamiant. Quatre enfants habitent dans cette maison à risques. Ils toussent tous les jours, un autre est gravement malade. Nous sommes disposés à contribuer pour avoir une autre maison. »Rs 100 millions
À Cité Borstal, c’est Valérie Colomière qui expose le calvaire qu’elle vit. Cette mère de 37 ans s’inquiète de l’état de santé de sa fille de quatre ans et en appelle aux autorités. « Je vis ici depuis 37 ans. Ma fille et moi sommes constamment malades. J’ai entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, mais toujours pas de réponse », se désole-t-elle. Reaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), qui a mené une campagne contre les maisons en amiante début 2015, conteste les chiffres avancés par les autorités. « Le 28 avril prochain, dans le cadre du World Day for Safety and Health at Work, je ferai des révélations. La CTSP a recensé 3 113 maisons comportant des panneaux d’amiante à travers l’île. » Reaz Chuttoo fustige l’inaction des autorités. « Suite à notre campagne en 2015, le gouvernement a voté un budget de Rs 100 millions pour résoudre ce problème. Or, cet argent n’a jamais été utilisé. Le ministre Showkutally Soodhun a présidé un comité avec une cinquantaine de personnes. Jusqu’à présent, le ministère du Logement n’a pris aucune mesure. Nous avons visité des maisons dans des cités où l’ancien ministre de l’Environnement, Raj Dayal, ne s’est jamais rendu. Il avait annoncé que ces dangereux panneaux d’amiante seraient démontés, puis stockés au centre d’enfouissement de La Chaumière. Aucune action n’a suivi ces promesses », dénonce le syndicaliste. Il rappelle qu’il milite depuis des années pour sensibiliser les autorités à la dangerosité de ces panneaux d’amiante dans les maisons construites, il y a 50 ans, à l’intention des plus démunis.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !