Croissance : un optimisme prudent en raison des facteurs externes

Après une année 2016 plutôt léthargique, 2017 devrait être meilleure du point de vue de la croissance. Malgré certains facteurs externes, comme le Brexit et le ralentissement de la croissance chinoise, Maurice devrait parvenir à tirer son épingle du jeu, notamment grâce au secteur de la construction.

« On ne peut pas être pessimiste. On peut être d’un optimisme prudent, surtout par rapport à l’année dernière. Il y a certainement des pressions économiques internes et externes, mais on devra faire au moins légèrement mieux qu’en 2016 », confie l’économiste Vishal Ragoobur.

Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance de 3,9 % alors que la Banque de Maurice prévoit un taux entre 3,8 % et 4 % (voir tableau). Mais la majorité des institutions prévoient une croissance inférieure au potentiel en raison de plusieurs facteurs, notamment externes tels que le Brexit, le ralentissement de la croissance de l’économie chinoise, l’éventualité d’un dollar fort et la faiblesse de la devise européenne et de la livre sterling.

Relance

La construction devra se relancer cette année avec une croissance estimée à 7 %. Cette estimation est basée sur les gros projets de l’état et du privé. « Maintenant que les promoteurs de Smart Cities ont eu leur permis, ils pourront débuter les travaux. Mais comme on le sait, ces travaux d’envergure entraînent souvent des délais et peuvent débuter bien plus tard dans le courant de l’année. Les intentions sont là certes, mais dans la pratique, cela risque de prendre du temps », explique Vishal Ragoobur.

Les investissements dans des immeubles résidentiels devraient s’intensifier, avec la mise en œuvre de mesures pour stimuler l’accession à la propriété à des personnes issues de différentes couches socioéconomiques. En revanche, les investissements dans des bâtiments non résidentiels affichent des signaux plus nuancés.

Une forte relance est prévue en ce qui concerne les investissements publics liés au programme de décongestion routière, le Metro Express, des logements sociaux et le développement du port, entre autres. Des investissements d’au moins Rs 21 milliards sont prévus cette année et Rs 21,3 milliards pour 2017/2018 (voir tableau).

L’autre sujet de préoccupation concerne le secteur manufacturier. Après une très modeste progression de 0,3 % l’année dernière, ce secteur devrait connaître une croissance de 1,5 %. Maurice mise gros sur le prochain Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement et le Preferential Trade Agreement avec l’Inde, qui pourraient être une bouffée d’air frais pour le secteur.

Les prévisions sont plus optimistes pour le secteur de l’hôtellerie malgré les doutes liés au Brexit. Le secteur des technologies de l’information et de la communication reste solide et promet de passer à une autre étape avec l’installation d’un troisième câble optique sous-marin.