Dans une lettre adressée aux ministres des Finances et du Transport, l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) exprime son inquiétude quant au préjudice que la crise dans le secteur du transport en commun pourrait causer aux quelque 5 000 employés. Le syndicat réclame une réunion tripartite. Les patrons des compagnies d’autobus souhaitent également trouver une solution, mais mettent en avant leurs contraintes financières actuelles.
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Les opérateurs d’autobus font face à une situation difficile avec une baisse de leur chiffre d’affaires et des coûts croissants. La pandémie de Covid-19 et la mise en service du métro ont mis leurs finances à rude épreuve. Des négociations sont en cours entre patronat et syndicat pour revoir les conditions de travail et discuter d’une augmentation salariale. Cependant, les opérateurs d’autobus affirment qu’ils sont dans l’incapacité de supporter une hausse des salaires. Ils accueillent favorablement l’initiative de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) de demander au gouvernement d’organiser une réunion tripartite afin de trouver une solution à cette situation.
Le Chief Executive Officer (CEO) de Rose Hill Transport (RHT), Sidharth Sharma, explique qu’il y a eu plusieurs réunions de négociations avec l’UBIW. « Tout s’est fait dans un esprit collectif. Nous avons présenté nos faits devant le syndicat. Il est clair que l’industrie n’a pas la capacité financière d’accorder une hausse salariale comme l’attend l’UBIW », se désole-t-il.
Haussse des coûts et baisse des recettes
Sidharth Sharma souligne que RHT a perdu 60 % de ses passagers, qui ont délaissé les autobus pour le métro. La compagnie a dû revoir à la baisse sa flotte d’autobus qui est passée de 100 à 75 véhicules. « Nous explorons toutes les voies possibles. Nous concédons que les employés souffrent de la cherté de la vie. Nous voulons les aider en augmentant les salaires. Malheureusement, ce n’est pas possible dans le contexte actuel », poursuit le CEO.
Il dit souhaiter qu’une réunion tripartite soit prochainement à l’ordre du jour et que le gouvernement apporte son soutien pour un transport public efficace et de qualité. « Nous espérons que le gouvernement comprendra notre situation et surtout qu’une solution sera trouvée. »
Le Managing Director d’United Bus Service Transport Ltd (UBS), Swaleh Ramjane, évoque aussi les négociations pour une révision salariale en déplorant que les entreprises du secteur ne peuvent accéder à cette demande à cause de leur situation financière précaire.
« L’intervention du gouvernement est souhaitée. Jusqu’ici, le gouvernement a apporté son soutien aux compagnies. Sans l’aide financière de l’État, de nombreuses sociétés dont la nôtre auraient déjà mis la clé sous le paillasson », rappelle-t-il, soutenant que des efforts sont entrepris afin de ne pas devoir licencier des employés. Swaleh Ramjane met en exergue qu’UBS a vu baisser son chiffre d’affaires d’au moins
35 %. L’avènement du métro a été au détriment de la compagnie qui a perdu un bon nombre de passagers. « Bon gré, mal gré, nous essayons de nous débrouiller », dit-il.
Viraj Nundlall, Managing Director de Triolet Bus Service (TBS), souligne que les négociations en vue de trouver un accord collectif se sont faites dans la transparence et que la compagnie a remis ses bilans financiers des trois dernières années. « Nous avons exposé nos points et nos contraintes. La situation est difficile. Nous ne disons pas que nous ne voulons pas accorder une augmentation des salaires, mais notre situation financière ne le permet pas pour le moment », indique notre interlocuteur.
Il affirme que le syndicat a compris la situation. Il pense aussi qu’une rencontre tripartite aiderait à dégager une issue. « Nous sommes en faveur d’une réunion tripartite. Nos revenus sont contrôlés par le gouvernement, notamment les tarifs des tickets et les subventions. Avec la dernière hausse des prix des tickets, nous pensions que nos recettes allaient augmenter de 30 % mais cela n’a pas été le cas. Elles n’ont progressé que de 8 % car parallèlement, il y a une baisse du nombre de passagers. »
Le CEO de TBS précise que les coûts ne font qu’augmenter avec la compensation salariale depuis janvier qui représente une somme conséquente. En sus de cela, il y a les prix des pièces de rechange qui grimpent. Il déplore aussi que des « vans marron » puisent dans le bassin de clientèle des autobus. « Nous avons perdu près de 20 % de nos passagers. Ce qui se traduit par une baisse de 20 % de notre chiffre d’affaires », se désole-t-il, en gardant espoir que les autorités trouveront une solution.
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