Des établissements hôteliers sont les premiers à souffrir des conséquences de la pandémie COVID-19. Malgré cela, ils se mettent au service du gouvernement en proposant leurs chambres à ceux qui doivent être placés en quarantaine.
Le Groupe Trimetys fait partie de ceux ayant répondu à l’appel du gouvernement. Il a mis son établissement hôtelier, Be Cosy Apart Hotel, à Trou aux Biches, qui dispose de 100 chambres, à la disposition du ministère de la Santé pour servir de centre de quarantaine, depuis jeudi 19 mars. La décision fait suite à l’appel à solidarité du gouvernement aux hôteliers dans le cadre du combat national contre la propagation du Covid-19.
«Les clients de Be Cosy, soit 50 personnes, ont été accueillis au Trou aux Biches Hotel grâce à la bienveillance du groupe Beachcomber », indique Ludovic Lagesse, CEO de Trimetys Hotel. Selon ce dernier, les employés de Be Cosy sont rentrés chez eux, et aucun membre du personnel n'a été en contact avec les personnes dans le centre de quarantaine. Le nettoyage et les repas dans les chambres sont organisés par le ministère de la santé.
D’autres groupes ont décidé de fouler le pas à Trimetys Hotel. « Tous les hôteliers et l’AHRIM ont déjà répondu présents, tout le monde joue le jeu dans un élan patriotique », explique Ludovic Lagesse. Les chambres de Be Cosy sont équipées de TV, téléphone, réfrigérateur, climatisation et ventilateur.
L’hôtel Veranda Palmar du groupe Veranda Leisure & Hospitality (VLH), à Belle-Mare, a lui aussi mis ses chambres à la disposition du gouvernement. Ainsi, Veranda Palmar accueillira les personnes qui sont placées en quarantaine. “En tant que groupe hôtelier et un citoyen de Maurice, nous sommes solidaires. On fait de notre mieux pour aider le gouvernement en cette situation difficile. Comme nous assurons la sécurité de notre clientèle et notre personnel, il est aussi de notre devoir d’assurer la sécurité de nos citoyens. Cela résulte d’un effort collectif. Nous saluons aussi ces Mauriciens qui restent chez eux et respectent la période de confinement” dit un porte-parole de VLH.
Hans (prénom fictif) est âgé de 20 ans. Il fait partie de ceux placés dans un hôtel converti en centre de quarantaine dans l’est du pays. “Je n’ai pas de problème à être placé en quarantaine car je me soucie de la santé de mes proches et de la mienne” dit-il d’emblée. Le jeune homme indique qu’au départ il a fait partie de ces 21 personnes placées dans un centre de quarantaine à proximité de la prison de Beau-Bassin. “Nous sommes arrivés à Maurice tôt jeudi 19 mars. Notre température corporelle a été vérifiée et nous étions transférés dans un van de 15 places. Il faisait chaud et nous étions nombreux dans ce van” relate Hans. Ils sont emmenés dans un centre de quarantaine qui n’était pas encore opérationnel. “Quelques personnes nettoyaient le centre tant bien que mal. L’eau ne coulait pas et les salles de bain étaient dépourvues de portes. Le lieu prévu pour manger et la cuisine étaient sales. Les toilettes étaient dans un état déplorable. Nous sommes restés dans la cour sous le soleil” dit-il.
Entre-temps, une mutinerie a éclaté dans la prison d’à-côté. Mais, ceux qui sont placés en quarantaine ne le savaient pas. “Nous avons constaté que des hélicoptères survolaient sur le centre. Nous avons cru qu’ils nous surveillaient. À un moment donné, les hélicoptères ont lancé une substance et nos yeux étaient irrités” dit-il. Vers 18h30, un médecin est venu les examiner. “Il a fait un constat des lieux et a trouvé que les conditions du centre n’étaient pas hygièniques. C’est ainsi que nous avons été transférés dans un hôtel où les conditions sont nettements meilleures”, soutient Hans. Ils sont deux à partager une chambre.
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